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Re : Contraintes contrastes
Expert Onirien
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On dirait un texte sur les avocat et sur la justice.
Très beau texte stony.

Et en passant pour braqué un révolver sur la tempe des auteurs.
Ce n'est pas mon genre de faire ca.

Je dois attendre que David où les autres auteurs fassent parler ce lapin avant de continuer.

Contribution du : 05/07/2012 16:01
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Re : Contraintes contrastes
Visiteur 
Bien chère Stony,

Vous me voyez navrée de devoir vous ouvrir les yeux de manière quelque peu brutale : le tramway rural se fait encore cruellement attendre. Mon village à flanc de coteau n'est relié au monde que par un autocar qui passe à un horaire incompatible avec une vie de labeur, par un ruisseau famélique qui peine à accueillir bateaux-mouches, péniches, canoés ou jet-skis, et par de bucoliques chemins embrumés de Cruiser.
Car Nancy with the pas laughing face est tout de même à une heure de route.
Matcauth confirmera mes propos et vous assurera de l'héroïsme des péquenots au déplorable bilan carbone que nous sommes, nous autres de la campagne.

Et puis j'ai forcé sur les concours de nouvelles, ces temps-ci. Il va falloir que je me refasse des globules pour me hisser à la hauteur d'auteur de récit précieux.

Mes félicitations à Kérosène et Arielle. J'ai particulièrement aimé la Belle au Bois Dormant désenchantée.

Misumena

Contribution du : 05/07/2012 23:28
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Re : Contraintes contrastes
Visiteur 
Eh bien voilà, on est dimanche ! Un réveil nocturne incongru me permet de révéler littéralement à la première heure les contraintes de la semaine, telles que communiquées par MonsieurF avant son absence momentanée.

Citation :
Écrivez un texte (nouvelle ou poème) qui commencera obligatoirement par :
Les pigeons sont morts.

Par ailleurs il doit comporter les mots :
flagornerie
pétulant
gravissime
.


Fructueuse semaine à tous !

Contribution du : 08/07/2012 00:53
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Re : Contraintes contrastes
Maître Onirien
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les pigeons sont morts

D'un chasseur pétulant
Le tir fut gravissime
Compliments Mère Jacquotte
(Sans nulle flagornerie)
Pour ces pigeons en cocotte
Et petits pois en tendre garniture

Pimpette

Ce qui m'amuse le plus dans ces jeux d'astreinte c'est de résoudre le problème avec le moins de mots possibles...ça ne donne pas un poème très haut de gamme...mais ça m'amuse! Zous du Dimanche.

Contribution du : 08/07/2012 12:26
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"""Soyez réglé dans votre vie ordinaire
comme un bourgeois, afi n d’être violent et original
dans vos oeuvres. »

Gustave Flaubert
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Re : Contraintes contrastes
Expert Onirien
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- Les pigeons sont morts.
- Tu en es sur, Abruto?
- Oui patron. Tous sans escep, sans exect, … enfin tous, quoi!

Toni observe son homme de main. Deux mètres de haut, presque autant de large, des mains de … tueur et une tête drôlement cabossée. La faute à un père en manque d’exercice physique au retour de soirées arrosées. L’intérieur du crâne, aussi, porte quelques séquelles de cette enfance malmenée et il vaut mieux s’assurer qu’il comprend exactement les consignes.

- Tu n’as pas mangé les bestioles, j’espère ? Ils valent une fortune !
- Ha, çà, surement pas ! Le jompi me reste sur les stomas. Si j’en mange, après je suis tout pétulant et y me sort des flagorneries que vous pouvez pas savoir !

Amusé par les écarts de langage d’Abruto, le mafioso se garde bien de rire. Il se rappelle comment celui-ci a mis fin lui-même aux agissements de son truand de père en lui coinçant une bouteille de rouge au fond du gosier. A neuf ans il fallait le faire, d’autant que la bouteille est passée par des voies peu banales avant d’en arriver là, surement par manque de connaissance en anatomie. Plus tard, aussi, à l’école communale, quand il a supprimé le premier de la classe sous prétexte qu’il en savait trop. Et, pire, le jour du mariage de sa sœur, ou par pur réflexe il a éliminé les deux témoins… Non, bien qu’un peu idiot, Abruto était un tueur à prendre au sérieux.

- Allons voir cela de plus près, ou sont-ils et secoue-moi ta veste, elle est encore pleine de plumes.
- Ha, désolé patron, voilà, voilà. Ils vous attendent tous sagement au bord du lac, patron.

Toni sourit à la plaisanterie, tout en se remémorant les étapes de sa dernière affaire. Par le plus grand des hasards il était tombé sur deux jeunes napolitains qui lui avaient fait miroiter le gain que pouvait rapporter, à la revente, un vol de pigeons voyageurs. Jusqu’à 170 000 euros pour un pigeon de l’institution Hans-Peter et Peter Brockamp*. Même à 50-50 c’était une affaire en or !

Il admirait maintenant les volatiles qui attendaient sagement dans des cages déposées sur l’herbe au bord de l’eau. Trouver à qui les revendre ne devrait pas poser de problème.

- Heu, patron, si vous n’avez plus besoin de moi, je dois aller à l’église.
- Tu ne vas pas te confesser au moins ?
- Que non, c’est le Padre. Il m’a demandé de chanter comme basse à la chorale, pas’que j’avais une voix gravissime, qu’il a dit.

Souriant, Toni se retourna vers le lac, attiré par un glougloutement délicat. Il repensait à son affaire. Deux successions de cercles concentriques formaient des huit à la surface de l’eau. Histoire de ne pas être vu en compagnie des deux apprentis truands, au dernier moment, il avait demandé à Abruto de se charger du règlement.

En nature.

Une belle paire de palmes en béton chacun…


*véridique

Contribution du : 08/07/2012 18:53
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Celui qui écrit dans mon dos ne voit que mon… (Adage du banni)
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Re : Contraintes contrastes
Expert Onirien
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Pepito ton texte est très beau et qui parles d'un garcon qui aimes les pigeons pour les sauver et les envoyé dans une cage pour pas que les braconniers les tires avec des pistolet où des carabines.

Et toi Pimpette ton poême sur les pigeons est très bien.

Contribution du : 08/07/2012 19:29
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Re : Contraintes contrastes
Maître Onirien
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Merci Martin!
peu de monde sur ce sujet...Dommage!
Moi j'aime...merci Socque!

Contribution du : 09/07/2012 13:33
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Re : Contraintes contrastes
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Bravo Pimpette : J'aime beaucoup cette économie de mots pour répondre aux contraintes. En plus c'est savoureux (le texte, pas le pigeon).
Bravo à Pépito également pour le vol des pigeons voyageurs.
Allez je participe en coup de vent avec une mini mini nouvelle.



Tous les pigeons sont morts. Ce n'est pas possible autrement.

J'ai appelé mes collègues des autres chaînes. C'est pareil pour eux. Pas une vente depuis ce matin. Des audimats qui frisent le zéro absolu. Rien. Pas un appel.
Si ça se confirme, ce n'est pas grave. C'est gravissime. C'est la fin de tout.
J'ai transmis dans l'oreillette de mes braves présentateurs d'en rajouter encore. Ca parait difficile d'en faire plus mais ils l'ont fait. Ils ont ajouté la flagornerie la plus flagrante au mensonge le plus éhonté. Toujours rien.

Pour vérifier, j'ai demandé à la pétulante assistante de plateau de tomber le chemisier et de se planter devant la caméra. Le CSA a appelé aussitôt. Rien à foutre.
Mais toujours pas une vente.

Je ne vois pas d'autre explication, les pigeons sont morts.
Et comme le disait de manière prémonitoire le directeur commercial hier soir : "Si jamais les pigeons mourraient tous d'un coup, ce serait la fin des requins, hein ?"

Contribution du : 09/07/2012 13:56
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Ecrire, c'est raconter des histoires. Le reste c'est de la littérature.
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Re : Contraintes contrastes
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J'adore!
C'est bien écrit et très drôle....tout à fait dans l'esprit de ce jeu d'écriture!
Je vais te lire avec attention...Tu as posté quelque chose?
Pimpounette du Bisou

Contribution du : 09/07/2012 16:04
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Re : Contraintes contrastes
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Les pigeons sont morts. Il y avait le fils. Regard cristallin, crâne oblong. D’une belle taille, mais à l’ossature trop fine, que les voyages n’avaient pas encore eu le temps d’enrober d’une gaine musculeuse. Il était acariâtre. Toujours prêt à en découdre. Il y avait la femelle au plumage miellé. La mère. Profil encore jeune, charpente harmonieuse, avec un bec assez court et solide. Ses yeux ronds n’exprimaient pas grand-chose mais elle faisait preuve d’une flagornerie des plus serviles. Il y avait le plus jeune, le cadet, âgé de six mois, pétulant, remuant et déluré. Plumes rondes, caroncules blanches, nuque déliée, corps élancé et délicat. Il y avait le mâle à la livrée anthracite : le père, vingt ans bien frappés, fourche arrière solide élastique et bien serrée. Père, mère, aîné, cadet vivaient dans la robuste cage, posée sur la terre battue dans un coin de mon jardin. Et derrière le grillage, allongé dans la demi-pénombre, aussi froid qu’inerte il y avait encore un mort, le dernier, celui que je venais de tuer : le faucon pèlerin introduit par Joseph Lazo, mon voisin, notre ennemi insidieux et éternel. Le crime gravissime et odieux ne resterait pas impuni. Ma vengeance serait terrible.

Contribution du : 09/07/2012 16:28
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Car le mot, qu'on le sache, est un être vivant.
V Hugo
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