Aversion

Ce matin, j'ai eu le courage de lui dire ses quatre vérités. Ce faraud que certains envient mais que nul n'aime. Monsieur "trente-et-un", le précieux, le maniaque. Avec sa gueule cassée d'ancien rugbyman, son regard supérieur, ses ordres cachés derrière des conseils.
Incapable de garder sa femme, ce divorcé voudrait expliquer comment fidéliser la clientèle.
J'ai craqué.... Je crois avoir moqué son physique avant de parler famille.
La famille... Désormais seul, ce macho, n'a que ce qu'il mérite. Chef à la maison, à l'usine, chef des cons, oui!
Et puis la colère, le geste qui vient conforter le verbe, sans réfléchir aux conséquences.
J'en suis quitte pour panser mes phalanges et changer de miroir.

Je ne suis pas vraiment pressée de rentrer.

Pourtant, il me plaît ce petit coin de paradis loin des grosses métropoles bruyantes et enfumées. Les embruns, les marées, le climat océanique et ces paysages, ces vues infinies sur l'horizon, entre ciel et mer, à couper le souffle et le vent du noroît qui laisse aux arbres cet air penché, tous du même côté, leurs racines comme des gros doigts accrochés à la terre.

Les caresses des oyats et des fougères, le parfum des bruyères sur ma peau lors de mes promenades solitaires sur la lande me rappellent celles ...celles de...

Les volets bleus de la maison lui font comme des yeux sur les joues blanches de sa façade battue par les tempêtes, les grains de pluie, et réchauffée de soleil. Elle est jolie avec son jardin planté de mimosas, de palmiers, et ces hortensias qui n'en finissent pas de bleuir ou de rosir leurs grosses têtes.

Mais je ne suis pas vraiment pressée de rentrer.
Tu me manques.


Cristale

(937 caractères)

Lard numérique

Un ballet de pixel aux couleurs chatoyantes entama son envol sur l'écran, irradiant le visage médusé de son jeune spectateur par ses fresques changeantes. Celui-ci, transporté devant tant de beauté, partagea cette merveille sur les réseaux sociaux.

" Matez-moi ça, c'est des barres cette vidéo, le mec il pète sur un gâteau. "

Grand filtre

La terre saigne, s’ébroue fiévreuse, d’un mal qui détruit ses défenses et dévore tout ce qui la nourrit et protège. La chaleur rend frénétique ce mal se dirigeant vers son déclin inexorable. Ce mal est-il une eau s’apprêtant à se répandre dans le désert ? Une eau qui suivrait un cours tracé d’avance et s’évaporerait fatalement sans que rien ne puisse être fait ? Si le parasite peut se changer en symbiote pour survivre alors peut être la terre se calmera et prospérera à nouveau. Néanmoins le virus s’arrête-t-il de se multiplier pour aider l’organisme hôte quand il se rend compte que ce dernier le tue et chauffe pour se protéger de lui ?

Une ligne de dominos qui tombe peut s’arrêter d’un doigt mais pas sans s’y préparer. Quand un grand nombre de lignes de dominos tombent en même temps peut-on vraiment les empêcher de tomber sans aide avant que tout s’écroule ? Qui a même déjà pensé à arrêter une ligne de domino au lieu de la regarder s’écrouler avec admiration sans rien faire ?

989 caractères.

Ca y est, Papa a accroché les ceintures des deux enfants ...Nous portons chacun une combinaison. Plus besoin du masque désormais pour sortir, ni d'attestation...

Nous nous préparons à quitter la Terre infectée. Les réacteurs vrombissent désormais, tout tremble, bourdonne, le décompte commence, la fusée va bientôt décoller...Direction la Lune, puis Mars...Trois...Deux...Un...Zéro...

Ca y est on s'arrache, Maman sourit, les enfants ont le regard inquiet puis se rassurent au bout de quelques secondes...Les sièges sont secoués, un léger tumulte bruyant ...Et puis...

Nous découvrons les étoiles, la Voie Lactée, tout le monde a l'air enchanté, l'amour transpire dans les yeux des parents.
Puis plus tard, nous apercevons La Lune et Mars...Quels paysages somptueux ! Quelles visions !

Et dire que dans notre confinement, nous n'avons pas bougé du salon en fait!

Mais le voyage fut beau, merveilleux, fantastique...Extraordinaire. Les enfants n'oublieront jamais, les parents non plus.
- Merci Papa et Maman, reprennent les enfants en choeur.

Nous sommes en sécurité...

( Hommage à Ray Bradbury La Fusée )


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bonjour CRISTALE, votre texte est merveilleux super bien écrit...J'ai adoré, en dire tant avec si peu de mots ..(dommage il passe un peu inaperçu sur ce fil....)

Oh merci Herline,

Je viens effectivement de le retrouver sur cette page.

Menaçant une dernière fois le personnel de son arme, Kevin sortit de la bijouterie. Il avait peaufiné son casse dans les moindres détails, et cela avait payé : il s'enfuyait avec plus de six mille euros de cailloux dans son sac !

Maintenant, prendre la tangente. Une voix retentit alors derrière lui : "Police ! Reste où tu es, Kevin, les mains en l'air !"

Merde. Il connaissait cette voix : celle de Tom ! "Sapolerie de flicaille !" pensa Kevin. "Il ne m'aura pas !" se dit-il en forçant l'allure, Tom à ses trousses.

La course durait maintenant depuis dix minutes. Kevin, essouflé, remarqua son lacet défait, mais ne pouvait se permettre de s'arrêter pour le renouer. Il eut l'idée de franchir la palissade du terrain vague, pour essayer de semer Tom, qui le gagnait, quand soudain il marcha sur son lacet, et s'étala par terre.

Tom attrapa Kevin par l'épaule et cria "Chat !... Maintenant, à toi de m'attraper !" Il s'empara du sac de cailloux, enjamba son copain et s'enfuit, Kevin sur les talons.

997 Caractères.

Voici ma micro-nouvelle écrit avec tout mon amour (et quelques fautes d'ortographes je vous demande pardon ˆˆ")

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La femme que j'aime

C’était un petit bout de femme d’1m65 au plus. Elle était blonde et son regard bleu me transperçait le coeur à chaque fois qu’elle posait les yeux sur moi. Elle était d’une beauté sans pareille. Son sourire me faisait tomber amoureuse d’elle, un peu plus, dès que je la voyais. Son jolie accent anglais me faisait rire et rougir quand je l’entendais. Cette fille qui me faisait chavirer quand elle me prennais dans ses bras. Ses petites messages rempli de tendresse et d’amour. Sa main prenant la mienne et entrelaçant nos doigts. Elle m’hypnotisais. J’était à elle. Son parfum enivrant me droguais. Mais aujourd’hui elle n’est plus là. Elle n’est pas décédée bien heureusement. Non. Elle est parti du pays. Elle a suivi sa famille et est rentrée dans son pays natal qu’est l’Angleterre. Aujourd’hui je suis donc seule, sans son amour. Je suis vide. Mais je l’aime même à des centaines ou des milliers de kilomètre. Après tout ne dit on pas loin des yeux près du coeur ?

Bon conseil.

Méticuleux, il apportait grand soin à se laver les mains toutes les heures, tel un chirurgien précautionneux.
Aussi sourit-il en croisant cet ami qui lui lança « Fais bien attention, prends soin de toi ! » en postillonnant.

Dix jours plus tard, on l’incinéra.