Blanche nuit tombe dans un gouffre d’aurore –
S’y est jetée pour rejoindre
son obscur disparu, sa noirceur
qui n’a pas eu lieu.

Depuis le chemin de ronde
guette le vaillant soldat.
La fièvre le gagne et féconde
une invincible armada.

Enfants de la chorale.


Leur chant constellé
a mené le vent
à être souffle inspiré
par d’exoplanètes sans nom.

Ni les horizons bleus, ni les aubes lutines
Ne voient combien tes yeux sont armes adamantines
Tatouant d'un regard des solitudes nues
Sur les joues d'un passé au rose soutenu

Au ciel pulvérulent d’étoiles
l’homme éructe un vibrant gospel
mais l’Éternel a mis les voiles
pour un imbécile archipel.

Par solitude j'ai commis mille crimes,
j'ai reçu plus de coups à chaque rade sale.
Et ma face dans l'égout a cru voir la cime
quand la mort délivra ma crécelle du pal.

Parce que l’aube
a décapité les ténèbres –
Midi décapite l’aube
avant sa propre mise à mort.

La Billaude s'ébroue et sa poudre d'écume
Abandonne aux sapins la verdeur du matin.
Le silence lesté des humeurs de la brume
Baigne subtilement le talus abiétin.

L’aiguillon de lumière a dardé sa colère
sur le faîte agité d’un pinastre bilieux.
Qu’ai-je encor négligé pour qu’un ciel exaspère
de sa torche arbitraire un humain si pieux ?

Je ne suis pas de cette ville
Mais ma folie est sans danger
Ici tu peux dormir tranquille
Repose en paix bel étranger.