Merci pour vos contributions !

@ Arielle : je n'ai compris qu'à la fin (mais je suis dure de la comprenette, parfois). c'est chouette ces différents styles.

@Incognito : au lieu de venir flooder sur mon sujet, tu ferais mieux de bous pondre un objet mystérieux à la Céline ! (pas Dion, hein, l'autre...)

Ça y est, ça recommence... Encore et encore. Pas un jour sans coups, sans fureur, sans cris. Mais qu'est-ce que je lui ai fait, moi, pour qu'il me tape comme ça ?

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J'ai toujours été disponible. Pour ses moindres caprices. Même les pires, comme quand il m'a renversé du lait dessus puis demandé à son chat de me lécher. Le salaud ! Je lui aurais explosé à la tête, ce jour-là.

Si j'en avais eu le courage. Mais voilà, je n'ose pas. Je me tiens à ma place, celle qu'il m'a assigné lorsque nous nous sommes rencontrés, il y a cinq ans... Je ne veux pas, je ne sais pas, je ne PEUX pas faire autrement ! J'aimerais, pourtant...

J'aimerais surtout qu'il me caresse, comme aux premiers jours, quand nous nous efforcions de nous apprivoiser, de nous habituer l'un à l'autre. Il lançait une idée, je la concrétisais tout de suite, sans une hésitation, sans une faute.

Les mots coulaient, sans fin, naturellement, les phrases se construisaient presque toutes seules. Tout juste, de temps en temps, une petite correction de détail. C'était normal : il est si perfectionniste ! Et moi aussi.

Nous partagions tout : les corrections, les chats, les loisirs. J'aimais quand nous allions ensemble sur Oniris, découvrir des mots, des auteurs, des textes. Il me laissait répondre pour lui, et même commenter. Je le connaissais tellement bien que les mots venaient tous seuls. Ces jours-là, l'ivresse du verbe nous grisait ! Nous tenions le monde au bout de nos phrases !

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Images de bonheurs passés. Bien passés...

Et puis... et puis l'âge est venu, je n'ai plus la souplesse de ma jeunesse, mes articulations se bloquent, parfois. Et ça l'énerve...

Mais les siennes aussi, quoi ! C'est vrai, c'est pas ma faute, des fois ! C'est lui qui veut aller trop vite, comme quand nous étions de jeunes fous ! Il faut du temps, à présent. Nous ne sommes plus aussi fringants. C'est pas ma faute. Pas ma faute...

Pas frapper comme ça, s'il te plaît...

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Hier, j'ai cru qu'il allait me jeter dehors. Il n'en pouvait plus. C'est vrai, je n'ai plus le même aspect, mes traits se sont fanés, estompés. Il y a aussi ces cicatrices, la brûlure de sa cigarette... Mais ai-je mérité ça ?

Il ne m'avait jamais frappé avec autant de rage. Il en a même réveillé ces imbéciles de Rémanentes, à force de frapper en continu. J'ai tout le côté droit qui ne répond plus, tant il a frappé fort. Ou était-ce parce qu'il ne répondait plus qu'il a frappé aussi fort ?

Je ne sais plus. Je veux que ça finisse. Mon Dieu, aidez-moi !

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Ça y est. Je crois que c'est fini. Notre histoire va s'arrêter là. Il a trouvé quelqu'un d'autre, j'en ai la certitude.

Tout à l'heure, il s'est assis, là, à sa place, devant moi. Puis m'a dicté une commande :

"Keyboard HP Pavilion french AZERTY - Qty 1"








(Pat, c'est bien un coup de "clavier" que tu demandais, non ?)

J'aimerais pas être à sa place, on devrait dénoncer ce genre de maltraitance à la SPO ! En même temps, je ne suis guère étonnée.

Merci, Léo !

Contre la surface interne de mon sommet rendu dômique par la matrice qui m'échoua, un crétin de spermatozoïde s'amusait à faire des grimaces en écrasant son visage de têtard sur ma paroi translucide, et légèrement ointe en plus...

- Du large, l'avorton !

Que je lui disais. De toutes façons, il valdinguait déjà dans le réservoir au milieu des ses petits congénères, mais pourquoi cet autre imbécile continuait-il de pomper du pétrole ??? Sa matrice assurait de moins en moins la tension nécessaire à mes parois latérales, mais il s'en cognait la trompette, le bougre, comme une mouche contre une vitre... J'en étais pas au point de craindre pour mon intégrité physique, avec ce qu'il venait de cracher au bassinet, il ne ferait pas de mal à un esclave enchainé en haut d'une pyramide aztèque, limite il y ferait un bisou, avec la mine de castor junior qu'il devait arboré en ce moment.

Mais il avait toujours ce mouvement frénétique du bassin qui commençait à me friper de plus en plus. Les concours de grimaces allaient bon train dans les boudins qui se déformaient, tandis que de l'autre côté de la paroi, je commençais à ripper sur des p'tits bouts de sec, je l'sentais bien, et si ça résonnait encore un peu, ça bandait plus trop non plus, bref, je me retrouvais mâché entre du mou et du mou ; c'est alors qu'un réveil sonna.

Il ne fait pas encore jour et je colle sur les battants d'une poubelle de salle de bains, je descend un peu, mais à ce rythme il me faudra bien quinze jours, j'aurais séché avant comme une vieille momie guatémaltèque, mais ça me rappelle un peu quand je gouttais d'un hévéa sous les tropiques...

Quels âges, déjà, tes participants, Pat ? 15/16 ans ? Ah oui, le texte de David devrait leur plaire...

C'est débile, cette question d'âge.

En tout cas il est intéressant de lire autre chose de David que ses fameux poèmes !

Longtemps, il a été mon ami fidèle. Le matin, à peine levé, j'allais le retrouver et il m'accueillait par un sourire. Rarement, j'avais droit à une grimace, mais elle était amicale.

Plusieurs fois dans la journée, il m'aidait pour ma coiffure, le maquillage, le choix et l'arrangement des vêtements. Il ne s'impatientait jamais et je le remerciais d'un sourire chaleureux qu'il me retournait. Avant d'aller au bal, il m'encourageait à esquisser des pas de danse.. Entre nous deux, c'était le bonheur.

Hélas, depuis quelque temps, il me fait grise mine ; le matin, je suis accueillie par une figure fatiguée, parfois un triste rictus ; il me fait constater mes rides, mes cernes. À cause de lui, j'abrège ou je supprime les séances de maquillage. C'est bien simple, il me déprime.

S'il continue, je vais le retourner contre le mur, ce satané miroir !

Citation :

Non, c'est important de se plier à la norme sur la question, c'est une loi ; c'est pas la remarque de Perle qui est idiote, c'est la vie qu'est comme ça



C'est dur de ne jamais être le flic de personne, ne serait-ce que d'un regard accusateur, sur un type qui double dans une file d'attente, tout le monde bosse pour la police, et il n'y a que les plus malins qui se font payer.

Boah, remarque abrupte mais pas fausse de Lohengrin, je ne m'offusque pas: reconnaitre un a priori ne me gêne pas, c'est toujours un pas vers la lointaine sagesse !
(j'arrête le flood là).

Je suis amoureuse.
Ah ce sourire... J'ai eu le coup de foudre comme on dit.
Lui en a tâtées quelques unes avant moi, retournées dans tous les sens, examinées sous toutes les coutures... Je comprends, il voulait la meilleure. Et il m'a choisie moi.
C'est la souplesse je crois, et il raffole de mes poils aussi...
Il est mon dieu, mon possesseur. Je ne vis que pour le servir. Je me donne à lui matin, midi et soir, chaque fois qu'il en a envie.
Il me demande de le caresser, je le caresse. Il me demande de l'astiquer, je l'astique.
Je m'étonne de ne pas rougir quand il m'empoigne, qu'il badigeonne ma tête de cette substance blanche, si fraiche, si mentholée... Et quand il me porte à sa bouche et qu'il passe sa langue sur moi... Mmm... Quelques vas-et-viens plus tard, je vibre toute entière.

Mais j'ai vieilli.
Il m'a striée de griffures au fil du temps. Et ma chevelure a changé : d'abord une raie médiane puis carrément une calvitie...
Doucement, je l'ai soupçonné de vouloir me tromper, ou pire, me remplacer.
Mes craintes se sont révélées justifiées lorsque l'autre jour il s'est ramené avec une autre. Oral-B qu'elle s'appelle. Une pouffiasse oui !
Je le savais, le salaud !
Elle est là, comme ça, avec des mèches dans ses poils et des formes ergonomiques, une vraie crâneuse.
Et ce qui est épouvantable, c'est qu'il est négligé et qu'il ne m'a pas encore jetée.
Alors ils le font sous mon nez, encore et encore, tous les jours... Quand ils ont terminé, c'est à elle qu'il sourit, satisfait.
J'ai envie de mourir, d'aller rejoindre les kleenex usagés, et qui sait, de me réincarner en chaise de jardin pour sentir le grand air plutôt que son haleine de chacal du matin.