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1 Utilisateur(s) anonymes
Re : Idée d'un exercice d'écriture |
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Apprenti Onirien
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22/04/2011 09:09 Groupe :
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au lieu d'une demi page word, peut-tu préciser le nombre de caractères?
Contribution du : 12/05/2011 00:02
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ne rêvez pas votre vie, vivez vos rêves. scoulibri |
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Re : Idée d'un exercice d'écriture |
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Expert Onirien
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24/12/2008 15:36 Groupe :
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On poste le texte sur ce forum?
Contribution du : 12/05/2011 12:22
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Re : Idée d'un exercice d'écriture |
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Maître Cheval fou
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14/10/2007 22:47 De Avignon
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Ok mais je n'arrive pas à visulaiser par rapport à un nombre de caractères. Vous pouvez m'aider ?
Costic, oui ici :)
Contribution du : 12/05/2011 14:07
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Profitons au mieux de ce que l'on a et ne regrettons pas trop ce que l'on a pas. Pour toute question, voici ma boîte personnelle |
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Re : Idée d'un exercice d'écriture |
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Visiteur
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OK, je me lance.
Changement de statut Étienne savait que les autres se moquaient de lui derrière son dos… Rien de neuf là-dedans, il devait toujours subir leurs railleries plus ou moins méchantes et s’estimer heureux qu’ils ne lui tapent pas dessus. Juste quelques pinçons par-ci par-là, des bousculades ; pas grand-chose, non, juste de quoi gâcher la vie au collège. Oui, il était trop gros, oui sa mère le couvait, il n’avait plus son père, il était trop bon élève. À treize ans, il savait bien qu’on ne se fade pas impunément de tels handicaps. Et bien sûr, au premier soir de la randonnée, Guillaume avait fouillé son sac, confisqué les gâteaux que madame Joury y avait amoureusement fourrés et poussé un cri de joie à la vue d’un objet pourtant bien innocent. Une boîte de coton-tiges. Étienne avait pensé à jeter le cache-nez ridicule, le peigne anti-poux, les chaussons avec des cœurs dessus – il garderait ses godillots dans le gîte ou circulerait en chaussettes, tant pis –, mais voilà, il n’avait pas prévu que ses « camarades » s’exciteraient sur de bêtes coton-tiges. Il avait au moins eu son mot à dire sur le choix du pyjama et avait évité celui avec des nounours ! Il fallait laisser passer l’orage, voilà. Les autres avaient bien rigolé, et puis, finalement, s’étaient lancés dans une partie de pouilleux massacreur et avaient abandonné son sac en vrac. Maintenant, Étienne suivait tant bien que mal, essoufflé, et ne pensait plus guère à ces avanies. Le caillou dans sa chaussure suffisait bien à l’occuper. Il s’assit pour l’ôter ; le reste de la troupe tournait hors de vue. Étienne n’avait pas beaucoup de temps avant qu’un moniteur rebrousse chemin et vienne l’engueuler… Un crissement. Dans les herbes hautes. Un serpent à sonnettes. Non, ce n’était pas son imagination ! Pile devant lui, un rond écailleux trépidait de la queue. Foutu réchauffement climatique ! Depuis quelques années, les serpents tropicaux échappés de zoos ou d’animaleries prospéraient dans la campagne française… Le reptile tirait la langue, la rentrait, dressait la tête ; il avait l’air furax. Étienne inspira profondément et glissa tout doucement la main dans une poche de son sac. C’était là. Il ouvrit la boîte à tâtons, prit un coton-tige. Est-ce que toutes ces heures passées à s’abrutir devant des documentaires animaliers allaient enfin payer ? Il devait amener très lentement sa main dans la bonne position, mais ensuite se débrouiller pour que le mouvement soit tout de suite impeccable. Il sentait la sueur couler sur son nez, chatouiller sa joue telle une larme. Oscillations rapides de bas en haut entre le pouce et l’index… Oui ! L’objet paraissait se multiplier dans l’air, devenir mou, flotter… Le serpent ne faisait plus sonner sa sonnette, il se balançait comme hypnotisé. Incroyable. Le mono déboula, prêt à enguirlander Étienne, juste à temps pour le voir écraser la tête du gros serpent avec un caillou saisi de son autre main. Après cet exploit, le prestige du gamin était assuré jusqu’à la fin des temps. C'est son coton tige qui lui sauva la vie !
Contribution du : 12/05/2011 16:46
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Re : Idée d'un exercice d'écriture |
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Expert Onirien
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Richard, sous la douche, ferma les yeux pour mieux se concentrer sur le bruit du jet et ne plus entendre les paroles de sa femme.
Malheureusement Laurence monta vite le ton : — Tu t’es suffisamment astiqué comme ça, je pense. Docile, Richard ferma les robinets. Il dut attraper lui-même la grosse serviette dans laquelle il s’enroula. Tandis qu’il se penchait vers le miroir embué, il fut contraint d’écouter, encore, les remarques habituelles proférées sur un tempo régulier. _ Pas la peine de laisser couler l’eau quand tu te laves les dents. Elle s’était assise sur le rebord de la baignoire et continuait à l’observer tout en distillant ses critiques. Richard ne répondait jamais à sa femme. Il ne voyait plus depuis longtemps sa bouche austère, ses yeux sévères, son visage, son corps. _ On enlève les poils, sinon ça colle au lavabo. _On remet le peigne à sa place. _Ne laisse pas la serviette empiéter sur l’autre, après ça sent le moisi. Il ne sentit pas plus d’exaspération, il ne perçut pas le trop-plein, l’aigreur dans la voix de Laurence. Un silence inhabituel pourtant, l’alerta. Quand il se retourna, il découvrit le canon d’une arme qu’elle pointait vers lui. Il observa calmement l’orifice sphérique, qui, tenu d’une main sans fermeté, chevrotait à quelques centimètres de son visage. Il sourit, continua le curetage de son oreille, puis enfourna le coton-tige dans le tube. Absorbé par le barillet, le coup partit à l’opposé de sa cible. Il avait devant lui un fantôme. Elle avait dans le cœur du venin. Il avait dans les yeux une brume. Elle avait dans sa main une arme. Il avait dans sa main un coton-tige. C’est son coton-tige qui lui sauva la vie.
Contribution du : 12/05/2011 18:04
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Re : Idée d'un exercice d'écriture |
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Maître Cheval fou
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14/10/2007 22:47 De Avignon
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J'adore vos deux textes avec la même fin. Avec deux styles différents, c'est tout à fait ce que j'avais imaginé lire et l'intêret de l'exercice. Bravo aux deux premiers. Je vais tenter de m'y coller aussi :)
Contribution du : 12/05/2011 19:08
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Re : Idée d'un exercice d'écriture |
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Maître Onirien
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Hier soir, l'orage a frappé à la porte de ma résidence universitaire. Personne ne lui ayant ouvert, il s'est invité seul au sein du disjoncteur. C'est du moins ce que j'en ai conclu, en rentrant vers 21 heures. L'ambiance, à chaque fois que le courant est coupé, devient festive. Les clés tournent dans les serrures verrouillées, les résidents sortent, téléphone portable à la main, bougies pour quelques filles, et s'intégrent naturellement dans le groupe assis par terre.
J'aime cette atmosphère. Les couloirs s'étirant à l'infini dans l'obscurité. Les plaisanteries sur les agents d'Edf et les propriétaires de l'immeuble, les questions sur la fac, les profs, les cours. Les verres, l'alcool, les glaçons. Les visages, les gestes que l'on devine, les corps collés. Après une heure ou deux, voyant les conversations s'évanouir, je lançais à la cantonade un concours d'histoires extraordinaires. Peu importait qu'elles soient vraies ou non, l'important était d'être convaincant. Tout le monde regarda Benjamin, un grand gars aux cheveux blonds, maître à ce jeu. Il commença. ''Il y a quelques années, quand il était encore océanographe, mon père avait un ami du nom de Yacine. Origines antillaises. C'était une ''ouïe'' : un spécialiste des sons marins. Il vivait la moitié du temps avec un casque sur les oreilles et savait distinguer le passage d'un banc de poisson de celui d'un navire, l'arrivée des baleines, la plongée de filets de pêche, la dérive d'icebergs… Il avait mémorisé des milliers de bruits. Un des meilleurs. Il fut déniché par l'armée et commença à travailler pour l'État. Un vendredi, sa mère, qui connaissait la science vaudou, lui prédit qu'on lui ferait durant cette journée une proposition qui s'avèrerait fatale. Il promit à sa mère de toutes les refuser. Un voisin lui offrit de l'emmener au travail. Il refusa et prit le bus. Il refusa une place assise laissée par un jeune. Toute sa journée se déroula ainsi. Le soir, sa petite-amie vint lui déclarer sa flamme. Très belle, les yeux verts. Ils s'aimaient tous deux passionnément. Il refusa. Elle s'enfuit en pleurant. Encore sous le choc, il songea à la tristesse de la vie, se servit un verre d'alcool et, désœuvré, commença à se nettoyer les oreilles avec un coton-tige. Il le faisait plusieurs fois par semaine, étant donnée l'importance de son ouïe, et y prenait un certain plaisir. Quand il revint dans le salon, le coton toujours dans l'oreille droite, un officier l'attendait, entré comme par magie. Une guerre venait de se déclarer et on avait besoin de lui et des ses dons fantastiques à bord d'un sous-marin. Il demanda s'il avait le choix. Bien sur : les suivre ou se mettre l'armée à dos pour le restant de sa vie. Yacine sut que c'était la fin. Il n'éviterait pas l'accident ou le suicide. L'idée le fit chanceler, il tomba, se perça le tympan avec le coton-tige. Perte temporaire de l'audition de 50% et interdiction des lieux à forte pression. L'officier ne dit rien. Il partit sur le sous-marin avec un autre expert et mourut en mer deux mois plus tard. Yacine se maria peu de temps après. C'est son coton-tige qui lui sauva la vie.'' Bon, ok, ça fait plus 2/3 de page que la moitié… (les sauts de paragraphe, c'est pour remplacer le manque d'alinéas) mais déjà que j'ai du supprimer un passage superbe de romantisme et tout… placebo, frustré.
Contribution du : 13/05/2011 01:26
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Re : Idée d'un exercice d'écriture |
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Visiteur
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Super histoire, placebo, j'adore !
Contribution du : 13/05/2011 07:19
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Re : Idée d'un exercice d'écriture |
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Maître Onirien
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Je suis relativement satisfait de l'intrigue, mais en l'état elle reste à développer, contrairement à votre nouvelle :) qui se permet de poser personnages et ambiances (et que je préfère).
Il me faudrait rajouter ce passage sentimental avant le lancement de concours et interrompre l'histoire de temps en temps pour décrire l'ambiance créée par le conteur, rajouter des descriptions et des détails dans l'histoire (sa vie, la guerre froide, sa petite-amie par ex), transformer le passage avec l'officier en dialogue. Ça aurait pris environ une page et demie, ce que je fais habituellement pour les histoires courtes. *ne sait pas faire plus court En l'état, vous gagnez ^^ *adore les concours* ;)
Contribution du : 13/05/2011 08:07
Edité par placebo le 13/5/2011 8:25:27
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Re : Idée d'un exercice d'écriture |
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Maître Cheval fou
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Trés bon récit aussi, surtout l'idée de tout refuser (un anti yes man :D), il faut que je trouve le temps d'écrire aussi mais j'ai quelques trucs de prévu. Je vais tenter. A noter que vous avez tous préféré la même "moralité". Et trois traitements totalement différents :)
Contribution du : 13/05/2011 11:12
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