Dans mon esprit, ce texte se termine précisément sur un échec. La dernière phrase en est "Qu'est-ce qui m'en empêche ?"

Le narrateur se montre aigri (la phrase sur les adultes qu'il pourra bientôt tous niquer), cynique, incapable de se forger le véritable bonheur qu'il trouverait, et il le sait, en partant avec l'oiseau roc. Il ne franchira jamais l'horizon. Pourquoi cela ? Eh bien, justement parce qu'il a cru au modèle de réussite que lui proposait la société, la réussite matérielle, et est allé jusqu'à se prostituer pour l'obtenir.
Comme l'a remarqué Lunar-K, d'esclave il est devenu maître. Et il a échoué, parce que rester dans cette problématique maître-esclave porte l'échec en soi.

Je suis persuadée que toute lecture d'un texte est légitime et déplore qu'une possible en soit l'apologie de la prostitution enfantine. Il se trouve que ce n'est pas la mienne.

Je constate que je ne suis pas seul à protester à propos de ce texte. Et Gaeli exprime assez bien, et même très bien, ce que je pense moi-même.
Et l'auteur, en dépit de ce qu'ont ressenti PLUSIEURS lecteurs, ne veut pas en démordre, se justifie, insiste.

[Passage modéré : Hors Sujet]

Mon cher Brabant, excusez-moi de ne pas avoir cité vos réflexions sur ce texte. Je suis passé à "Page suivant" trop vite et n'avais pas vu votre intervention.
Il est évident que je souscris sans aucune réserve à ce que vous dites :
"ll s'agit bien ici de l'éloge de la prostitution enfantine comme moyen de promotion sociale... et de rendre sympathique un pédophile surnommé "Gros dégueu" ?"

Pol-Henri, j'insiste en effet là-dessus : je ne me justifie pas, j'explique. Et non, je n'en démords pas, j'aime ce texte.

Plusieurs ne l'aiment pas, voire le vomissent, c'est leur droit le plus strict qu'à aucun moment je n'ai contesté.

Bon, j’ai enfin lu le texte, je peux enfin parler.
Je n’ai pas aimé pour plusieurs raisons. En quelques mots (pas l’énergie de commenter) : Il y a de l’action et pourtant, je me suis ennuyée. Le monde dans lequel évolue l’enfant est trop « opaque », je ne me représente rien (de la mer qui bouillonne à l’oiseau Roc en passant par la Licorne) et je me suis débattue dans un nuage de mots et non d’images, pas très agréable. Et la fin, je la trouve expédiée comparée à la lenteur (toute relative) du déroulement des actions partout ailleurs (partout avant).

J’ai eu ce texte en EL. La phrase sur les poissons tués par la pollution et les jouets, trop cliché, n’était pas très engageante. Alors à celle sur « c’est lui qui a déversé », je m’étais arrêtée. Pas les reins assez solides au moment précis de ma (tentative de) lecture.

Et puis j’ai lu les réactions ici alors j’ai eu envie d’avoir mon propre avis. Avec tout le bruit que certains font, je me suis dit « ho là là, il y a du glauque toutes les deux lignes, j’ai bien fait de ne pas le lire ». Et ben non en fait. Ca représente quoi, 5 lignes sur 6 pages (et encore, je compte super large) ; c’est très soft, pas vulgaire, je ne vois pas où est le mauvais goût.
Ce sont simplement des faits.
Alors le concept en lui-même est violent, certes. Mais le choix de l’auteur ne me choque pas outre mesure : le paiement est extrême, le garçon accepte -> on a une idée du caractère de l’enfant, de la valeur de son objectif.
S’il y avait eu un autre moyen de paiement, ça aurait changé bien des choses. Du travail supplémentaire à l’usine ? moui, bon, c’est chiant mais pas insurmontable. Le môme le fait et le lecteur n’a pas la valeur de son rêve, de ce qu’il veut accomplir. Je pense que ce choix est judicieux (n’oublions pas que le titre du texte est « Volonté ») : le mode de paiement énoncé est le pire dans la gamme de ce qui est plausiblement proposable par Gros Dégueu ou qui que ce soit d’autres. Par exemple, j’illustre mon propos : entre perdre mes deux bras plus mes deux jambes et me prostituer, je choisis la prostitution, perdre mes membres étant pire pour moi. On pourrait prouver la volonté du narrateur par ce mode de paiement, mais il n’est pas crédible. Que ferait Gros Dégueu avec deux bras et deux jambes en plus ?

[Passage Modéré : Hors Sujet]

C’est peut être amoral (ou pas – le narrateur ne réussit pas à être heureux si j’ai bien compris et le passeur s’appelle quand même Gros Dégueu hein, pas Grand Sauveur), ça fait mention aussi en partie d’un sujet pas rose bonbon, oui. Mais c’est pas comme si la prostitution des mineurs, ça n’existait pas. Et les enfants ne sont jamais morts d’apprendre que le Père-Noël n’existe pas. socque n’a rien inventé et j’ignorais que la belle littérature se devait de faire l’autruche sur le monde.
Enfin, pour moi, un jeune lecteur ne pourrait pas se faire influencer et ne retenir de ce texte que que la prostitution est bon moyen d’ascension sociale étant donné qu’il est difficile de s’identifier au narrateur tellement le texte et son contexte sont irréels. Je peux me tromper mais personnellement, je ne vois aucun danger dans cette nouvelle.

Par rapport à ce fil et à son principal contenu, je réagis juste à une chose :

« Et l'auteur, en dépit de ce qu'ont ressenti PLUSIEURS lecteurs, ne veut pas en démordre, se justifie, insiste. »

Ben encore heureux qu’elle assume son texte et les réactions qu’il peut provoquer chez CERTAINS (parce que c’est bien de savoir que quand on boit un lait-fraise, on boit du lait ET du sirop de fraise). Elle a déjà l’amabilité de répondre à ses commentateurs, je ne vois pas pourquoi elle « démordrait » ou changerait son propre avis sur son propre texte.

Citation :

Je suis d'accord.

Alors que, très franchement, certaines réactions ne méritaient pas vraiment une telle retenue...

W.

Ben moi, non, je ne donnerais pas ce texte à lire à des enfants. Ils ont, je crois, une enfance et une jeunesse à vivre autant que possible éloignées des turpitudes des adultes.
Que l'auteur assume son texte, oui, bien sûr, c'est compréhensible.

[Passage Modéré : Hors Sujet]

Curieux, ce comité de soutien... La moindre des pudeurs consisterait à se taire.

[Passage modéré : Hors Sujet]

brabant

Salut ! N'étant pas grand amateur du genre, je n'aurais certainement pas lu cette nouvelle sans le débat qu'elle suscite...
Je l'ai donc lue et j'abonde sans réserve dans le sens de Gaëli, brabant, Pol-Henri et les quelques autres qui trouvent que ce texte n'est pas à mettre entre toutes les mains.

[Passage Modéré : Hors Sujet]

Bonne soirée...

Non mais, c'est une blague ou quoi ? Vous croyez vraiment qu'en lisant ce texte, un gamin se dirait "ah ben, voilà j'ai qu'à faire ça et je vais devenir riche !" Sérieusement ???

Et bien sûr, en sortant de chez lui après avoir lu cette histoire si horrible (oh mon dieu !), il va s'attendre à trouver un flic juché sur une licorne au coin de la rue et, avec un peu de chance, s'il grimpe sur le toit, un oiseau roc va l'emporter au pays des fontaines d'or !!! Bon, faudra quand même qu'il fasse gaffe à pas se faire brûler par un soleil roulant, hein, mais bon, c'est le risque...

Franchement, je trouve cette polémique hallucinante.