En te lisant j'étais persuadé que tu avais une tonne de références dans ta besace, ce qui prouve bien que chaque lecteur a son code personnel pour décrypter un texte et que l'on commente plus avec notre mémoire qu'avec une réelle objectivité. Ton retour de commentaire est précieux sur l'échange auteur/lecteur qui est la raison d'être d'un site comme celui ci et c'est tout à fait ce qu'il me faut pour progresser.

Je ne peux terminer la lecture de ce texte ultra outrancier. Les images qu'il provoque immanquablement sont de nature à me perturber inutilement. On ne que peut vérifier la puissance évocatrice des mots grâce aux détails sordides généreusement distribués. Tout cela dégage une odeur écoeurante de lingerie souillée. Même si je reconnais une cohérence certaine au récit, je craque après le passage sur la naine. C'est trop pour moi. Voilà ce que disait mon commentaire avant d'être modéré.

Sybelhe

Merci de ton intervention.

Ton commentaire est "normal" et des plus compréhensibles. Ce genre de texte ne faisant pas dans la demi mesure, il ne peut que provoquer des réactions elles aussi tres tranchées et très opposées.

Je comprends donc ton rejet.

Sans la contester car je n'ai pas les éléments, je regrette la modération de ton commentaire (à moins de m'avoir menacé d'une seconde circoncision, je l'aurais laissé moi !).

Merci d'avoir quand même essayé.

W

"Ce sera crû, abject, de mauvais goût, vulgaire et sanglant. En un mot, extrême", après être tombé la dessus, et connaissant le conformisme de l'auteur, forcément je m'empresse de lire ce texte... et....
Je retrouve la petite musique habituelle à la virgule près... Le problème avec l'auteur c'est qu'il est gentil. Il essaye de se prouver a lui même qu'il est un vilain garçon, mais il pouffe et regarde sans doute par dessus son épaule à chaque fois qu'il écrit le mot "vomi". Ca ne fonctionne pas. N'est pas Ellis ni Pahlaniuk qui veux. Pour écrire un texte "abject", il faut l'être un peu soi même, il faut une felure. Ici, je ne vois qu'un exercice potache de provocation, une volonté de bousculer son propre conformisme, de dire des gros mots sans être puni en s'imaginant que c'est le comble de la rebellion. On éprouve sa morale en racontant des horreurs, on se fait peur. Malheureusement, à la lecture rien ne dérange, tout ennuie. Un peu d'humilité et d'introspection ne ferais pas de mal...

Beckett

Merci pour cette intervention tout en franchise. C’est direct et balancé.

J’aime. Même si c’est assez orienté sur ma pomme (je te cite « connaissant le conformisme de l'auteur »… Visiblement tu m’as assez lu – ce que j’ignorais, puisque tu ne commentes pas - pour te faire une opinion) et que finalement (et c'est ce qui m'ennuie le plus, en définitive) mon droit de réponse ci-dessous ne concerne pas vraiment le texte lui-même.

Je crois comprendre ce que tu veux dire et même si je ne suis pas d’accord avec l’intention que tu me prêtes, je l'entends et la respecte. En revanche, si, effectivement, je cherche bien à (me) prouver quelque chose, c’est surtout ma capacité à raconter des histoires différentes et tenter à chaque fois d’embarquer le lecteur sans provoquer de l’ennui (ce que je ne suis pas parvenu avec toi).

Mais, ça s’arrête là vraiment. Rien à voir avec le fait de me prouver que je peux être « un méchant garçon », régressif et tout et tout...un peu comme si au fond de moi je trouvais ça ennuyeux d’être une personne saine et plutôt équilibrée (j’avoue avoir souri lorsque j’ai lu « On éprouve sa morale en racontant des horreurs, on se fait peur » même si encore une fois je vois ce que tu veux dire). Alors que je remercie le ciel d’être une personne tout ce qu’il y a de plus standard (parce que ceux qui sont bordeline, j'ai plutot tendance à les plaindre). Alors au risque de te décevoir, je n’ai pas l’impression de me travestir ou de rougir lorsque j’écris des gros mots (ce matin, j’ai encore et très naturellement traité un chauffard d’ « enculé » et je n’ai tiré ni fierté ni honte) ou que je fais du pipi-caca (si tu savais les films à la con qui me font rire).

Pour tout te dire, je n’ai jamais lu Ellis (je ne suis pas certain d’aimer du reste, car la littérature trash, ce n’est pas trop ma came) et je ne suis pas d’accord avec toi sur le « Pour écrire un texte "abject", il faut l'être un peu soi même » (ça ferait un beau sujet de forum sur « faut-il être ou avoir vécu personnellement les choses pour savoir (bien) les écrire ? »).

Enfin quant à mon humilité (en tant qu’auteur tu veux dire, je présume ?), je fais des efforts, je t’assure.

W.

Siebby

Merci de ta lecture et de ton commentaire.

Ah, le choix de la catégorisation est toujours un dilemme, mais dans ce présent cas, la SF (le texte se passe dans un futur proche) ne m’a pas semblé si déconnante que ça.

Je note que tu as, toi aussi, été parfois rebutée par certains passages, ce qui conforte le fait que la mise en garde du début proposée par la Centrale était justifiée (au début, je n’en étais pas forcément persuadé).

En effet, je suis allé assez loin dans les descriptions des scènes ou des personnages (et pourtant, je le dis souvent, je n’aime pas trop cette exercice fastidieux), mais je pense que pour ce texte, plus que pour n’importe quel autre, cela s’imposait pour donner au lecteur l’impression d’être devant son poste TV.

W

Aldenor

Merci de m'avoir lu.

Tu fais partie de ceux, exigeants, dont j'attends aussi les commentaires (toujours avisés) avec appétit et une certaine appréhension, aussi.

"Outré" ? Oui, c'est parfaitement exact. Comme je l'ai dit, ce texte est extrême à biens des égards. Cela à des avantages (pour moi, en terme de liberté) et d'inconvénients aussi (le grand guignol, le grotesque).

Horreur ou humour noir ? Pourquoi choisir ? Pourquoi ne pas faire un cocktail des deux ? C'est ce que j'ai tenté de faire, ne pas choisir, justement. L'horreur (descriptions physiques des cobayes, par exemple) et humour noir (pubs, final cartoonesque).

Je suis content qu'en dépit de la longueur du texte, jamais tu ne sembles avoir été "las" de cette débauche d'horreurs et de (mauvais ?) goût. En écrivant de la sorte, je risque et j'en suis conscient, l’écœurement et la perte du lecteur. Ce ne fut pas le cas, tant mieux.

Quelques déchets ? Je ne suis pas étonné (le texte fut pénible à écrire et je ne fus pas concentré en permanence, mais crois moi j'y ai mis du temps, beaucoup de semaines)

Merci de les avoir signalé. Je les corrige de ce pas.

W