Le problème, funambule, c'est qu'en ces temps obscurantistes dont vous parlez, la moitié, effectivement, de la population ne savait guère lire. Mais, au moins, elle déchiffrait et se montrait propre à l'éducation.

Aujourd'hui, époque bénie selon vous, c'est plus de septante pour cent ( 73% si l'on en croit les chiffres avancés par l'armée, tests effectués auprès de diplômés entre bac + 2 et bac + 4 ) qui ne sait pas vraiment lire.

Les tests sont assez variés mais l'un d'eux est spécialement intéressant : on donne un texte - on peut varier les sujets - à lire.
A l'origine, ce texte comprenait une page pleine, sans illustrations. En général, il était extrait d'une revue "sérieuse", plus ou moins "scientifique", donc avec des termes techniques et des concepts en principe largement acquis, voire assimilés, par les "candidats".

A l'origine, une page. Maintenant, 20 lignes.

Et on demande au lecteur, au bout d'un laps de temps variable - c'était 10 minutes, c'est maintenant 30 minutes - de déposer le texte et d'en dégager en quelques phrases le sens.
le "de quoi qu'ça cause", quoi !

bilan : septante pour cent de la population "éduquée" dans ce merveilleux système offrant une "chance vraie à chacun" ne sait pas "vraiment" lire.
Incapacité à extraire d'un court texte la substantifique moelle.

Et je connais des plombiers, au moins deux, qui peuvent avec plaisir et compétence discuter de poésie et de médecine chinoise.
Sans compter la plomberie, domaine dans lequel ils sont brillants.

Ce n'est pas une affaire de plombier ( "race" sous-éduquée ou "sous-intellectuelle" si j'entends bien votre propos ) ou de prof mais d'éducation basique.

Apprendre à apprendre, ce que l'on ne fait plus.

Récompenser, punir, motiver, la carotte et le bâton. La vie, quoi, telle qu'elle se présentera pour l'adulte...

Je ne chiale pas sur les "temps anciens".
Rien ne m'emmerderait plus que de revivre une enfance.

Je constate, sans plus, que de jeunes diplômés et diplômées que je reçois sont à la limite de la débilité mentale car c'est l'écriture en liaison avec le langage parlé qui éveille, forme, modèle ce que nous allons pompeusement appeler des "capacités intellectuelles".

La manipulation des symboles - les "petits bâtons", les zigouillous" de l'écriture -, la capacité à extrapoler - voire à rêver, à "dessiner dans sa tête" - cela s'apprend.
Cela devrait s'enseigner.

Ce n'est pas le cas.

Je connais des enseignants infoutus de faire la différence entre "é", "ée", ées", "ait", "ais", etc... alors, ils mettent partout "er".
Et ils enseignent, bouffis de suffisance, leur incompétence crasse.
C'est moderne.

Mais quand vous avez sur votre bureau une petite note manuscrite disant : "aller poste", note signée par une assistante, vous dites "tiens, je dois aller à la poste, c'est biz" ( je ne sais même pas où elle est, la poste )
En fait, l'assistante arrive et vous annonce qu'elle revient de la poste en précisant : "je vous ai laissé un post-it pour vous prévenir".

Et l'on a envie de se saoûler la gueule jusqu'à oublier qu'il nous faudra désormais tout deviner, tout interprêter parce que le langage - simplifié pour faciliter l'accès aux études à ceux qui devraient simplement bosser plus - ne jouera plus son rôle.

Et ils enseignent, bouffis de suffisance, leur incompétence crasse.



à mon avis, ils ne sont pas les seuls...

ne le prenez pas mal, micdec, mais vraiment, j'ai pas pu m'empêcher !

je ne prends ni bien ni mal certaines opinions, je m'en fous, c'est tout

n'étant pas payé pour ramasser les crottes sur les trottoirs, je me bouche le nez et je fais un détour, comme tout le monde...

et je continue mon petit truc, comme tout le monde...

dont acte... ( rassurez-vous, une amie m'a demandé d'arrêter d'aller sur Oniris parce que "c'est du temps perdu"... même si cela m'amuse de faire le con ici, je pense que je vais obtempérer, on y est trop souvent en morne compagnie, tocards et autres ratés... )

ah oui, dont acte...


L'accès à l'éducation, c'est bien beau, funambule, mais si l'on ne vous a pas appris à apprendre, vous faites comment ?

Comment trouvez-vous un mot dans le dico ou sur internet si vous n'avez pas un foutu début d'idée sur la manière dont ce putain de mot s'orthographie ?
Ou, pire, si vous êtes convaincu de son orthographe et de sa signification et que vous avez tout faux mais vous y tenez dur comme fer parce qu'un jour, on ne sait pourquoi, vous l'avez compris et mémorisé ainsi et que personne ne vous a contraint à vérifier le bien-fondé de vos illusions.

L'assistante dont je causais plus haut m'a, un jour, corrigé un email, si si !, elle l'a fait comme ça, un peu exaspérée par ma déplorable ignorance, elle l'a fait en accumulant les fautes rédhibitoires - pour moi - et j'ai du sortir pour ne pas l'étrangler.
Je ne sais pas pourquoi mais c'est interdit, d'étrangler les travailleuses "intellos" toutes contentes d'elles.
Il y a de l'injustice sur cette Terre, je vous le dis.

Accès libre, oui, bien sûr, mais à quelle éducation ?

On vous dit d'emblée ce qui est bien et pas bien, ce que l'on peut écrire - donc penser - ou ne pas écrire, surtout pas.

Vous vivez dans la terreur du mot mal perçu qui vous amènera jusqu'à la ruine.

J'ai lu que quelqu'un se demandait si Cioran n'était pas, par hasard, antisémite, et la personne qui a posé la question a pris soin d'ajouter "rassurez-moi", voulant faire entendre par là : "ce serait trop atroce, damned !"
La question n'a même pas lieu d'être posée.

Roumain ( vous connaissez la Roumanie ? très joli pays mais assez.... roumain, quoi ! ), roumain, donc, Cioran a vécu avec son siècle; il a été formé pendant l'entre-deux guerres et n'importe qui sait quels étaient les sentiments des populations européennes envers les juifs. Pas seulement les allemands, attention, y'a aussi eu le vel d'hiv' en France, pour ne citer que ça, et l'attitude particulièrement répugnante des suisses envers les réfugiés venus d'Autriche et d'Allemagne...
et c'était normal, banal, admis, pas louche du tout.
C'était les Temps Modernes d'alors.

Il faut - faudrait - arrêter avec ces conneries hypocrites.

Si elles ne sont pas hypocrites, si vous pensez et ressentez vraiment que ce monde est celui, parfait, des bisounours, alors, c'est affreux mais vous gagnez la queue du Mickey ( c'était un jeu sur les manèges, un tour gratuit si on attrapait la queue du mickey ).

Comme le dit si bien labrisse, le singe encore dans l'arbre chie sur la tête de celui qui est descendu du baobab. Et il lui met de la merde dans la tête, ä force.

C'est sans importance, lisez les journaux, visionnez la télé comme des diapos de vacances et l'on vous dira bien gentiment et soigneusement quoi penser et quoi dire, qui huer et qui applaudir.
On vous mettra dans le crâne la différence entre bonnes et mauvaises guerres ( les deux dernières grandes, pour les allemands, c'était "bonnes" et, pour les français, c'était "bonnes" aussi mais à l'inverse... savez-vous que les boucles de ceinturons allemands étaient gravés "Got mit uns" et que les boucles de ceinturons yankees, en face, étaient gravées "God with us"... vous pouvez vous marrer, maintenant... si vous pleurez avec ce froid, ça va geler... )

à part ça, on s'en fout.
Tant qu'il y aura du bon vin et que la Havane produira des cigares, la vie est belle !

Punk's not dead.

Micdec, votre amie a bien raison: allez pelleter la neige au lieu de vous emporter ici, c'est contre-productif, votre veine temporale bat trop fort, vous courez à l'embolie !

Ou bien, écrivez toute votre colère dans un récit qui fustigera la bêtise humaine telle que vous la ressentez. Voilà une bonne idée, écrire, tiens !

Citation :

Je n'étais pas particulièrement inquiet, mais je suis ravi de voir que vous savez pertinemment que vous faites le con, parce qu'à vous lire, le second degré ne semble pas votre vertu première. Et si l'on finit par être ce que l'on fait, ma foi...


Et je suis aussi de l'avis de votre amie lorsqu'elle dit que vos venues sur le site sont du temps perdu, même si je doute que nous envisagions la chose sous le même angle...

tsss, je ne fustige pas, c'est trop violent pour mon pacifisme

mais vous avez raison ( à part sur l'embolie et la veine temporale... c'est bizarre, ça, c'est vieux, on se croirait dans "Zoulous" )

je n'ai pas besoin d'encouragements pour pelleter la neige mais je prends acte de votre conseil autorisé, je vous laisse tranquilles :-)

charivari, votre pièce de théatre est pleine de qualités
désolé, une fois encore, d'avoir lâchement abusé de votre forum

en vérité, je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça

peut-être - comme Oniris me bouffe un temps qui serait mieux employé à pelleter - étais-je à la recherche de l'excellent conseil de Perle-Hingaud : "barre-toi !"

je sais que les moeurs ont évolué mais "Perle", ce doit être une dame et je ne réplique pas aux dames ( quand je pense que ce sont des dames, ce qui est le cas ici mais pas toujours ailleurs :-))

à bye !


P.S : Perle-Hingaud, soyez mignonne, évitez d'impliquer mes amitiés dans vos jugements. Nous n'avons pas les mêmes.

toc-art... heu... c'est rien... suffit de lire :-)

Micdec a écrit:
Citation :

J'essayais de m'adapter à votre langage, voyez, pour que vous arriviez à me comprendre (je suis trop jeune, je fais trop de fautes pour que vous ayez la moindre écoute sinon...)

Citation :

Ah, je ne sais pas, je ne connais pas vos amitiés... Quant à vos jugements, soyez satisfait, je vous donne raison !

Perle,
fausse dame.

Micdec,

En réalité, je suis assez d'accord avec un certain nombre de vos propos. Dans une vie précédente, il m'est même arrivé d'en développer de sembles (pas tout à fait identiques, cependant). Je n'aurais donc pas la moindre compétence pour vous donner de leçons.

Vous êtes révolté et c'est tant mieux, parce qu'il s'agit de l'étape intermédiaire entre la prise de conscience et la révolution (je comprends ce terme dans un sens pacifiste, bien entendu).
Mais ne faites pas la même erreur que j'ai commise souvent : n'embarquez pas de force, parmi les destinataires de votre révolte, des gens qui finalement la partagent, ou du moins en partie. Ne confondez pas vos amis et vos ennemis.

Défendre des convictions, sur Oniris, est souvent une perte de temps, en effet, parce que la pondération est ardue lorsque la révolte est vive. La perte de temps vient du fait qu'on finit par s'engueuler entre personnes qui ne pensent pas forcément différemment, ou pas totalement. Cela m'est arrivé, et j'ai constaté qu'en effet, j'avais perdu mon temps. Attaquer un système et attaquer des gens, c'est différent. Ataquer l'enseignement et attaquer les enseignants, c'est différent. Et je peux imaginer qu'il soit effoyablement injuste, pour un enseignant qui peut partager en partie votre révolte, d'en être la cible. Je ne suis même pas certain (il faudrait que je relise) que vous ayez attaqué des enseignants, mais l'amalgame est très vite fait. C'est ainsi. Je viens moi-même de pousser un petit coup de gueule sur un autre fil. Ce que je trouve un scandale absolu, par exemple, c'est qu'on engloutisse un poignon fabuleux dans des formations privées à la noix, qui ne sont parfois même pas des formations, mais uniquement de la publicité payée à prix d'or par ceux qui s'imaginent apprendre quelque chose, alors qu'un enseignant qui enseigne des choses fondamentales, comme le français, ainsi que vous le soulignez très justement, n'est valorisé en aucune façon.
L'utile est invisible, l'esbrouffe s'étale partout.

Citation :

Ben il y a quelques mois, j'aurais partagé cette analyse. Mais maintenant, je trouve surtout ça effroyablement ridicule. La plupart du temps, les révoltes de ce genre ne témoignent que du manque d'information - ou, parfois, du goût de l'accusateur pour le péremptoire, le goût du "bon" mot.

Ca a de la gueule, quand même, hein, la "No future"-attitude de Micdec.
C'est comme cette conne d'assistante ! Quel personnage, hein ! Comme il est bon de la ridiculiser ! Elle déclenche aussitôt l'adhésion du lecteur, ça fait tellement de bien de se sentir supérieur, de prendre pleinement sa place du bon côté du manche !
Ah moi, monsieur, si j'avais une telle assistante, il faudrait sur-le-champ que je me l'amputasse !
Mais que nenni ! Les nullos sont protégés !
Ah mais oui, vous avez raison ! Ah, quelle époque nous vivons (nous, les gens bien, les ceusses qui sont du bon côté du manche).

Sauf qu'avec une vision manichéiste de la société, on est toujours du mauvais côté du manche de quelqu'un.