Merci Grange de m'accompagner dans ce débat :-)

La question qui se pose est bien de savoir si on peut faire passer plusieurs niveaux de lecture si le lecteur ne connait pas l'univers de l'auteur.
Pour ma part, me confronter à ce genre de question m'attire au lieu de me rebuter. Je dois être aussi pervers que ce que vendularge pensait de mon duo, que je n'oserai évidemment pas comparer à la finesse de celui de Flaubert!

Malgré tout, si on s'en tient aux moyens, l'omniscience est un outil que je n'ai pas, si on excepte la dernière mention, et c'est quand même bien pratique pour ce genre de chose...

Je ne vois pas pourquoi il serait interdit de se permettre "un second degré quand on n'a pas encore assis sa réputation".
Du reste ce n'est pas parce que quelqu'un enverra pour la première fois une nouvelle sur Oniris ou ailleurs que ce sera sa première nouvelle.

Est-ce à dire, mon cher Grange, que tous les premiers romans seraient au 1er degré ?

Examinons le premier roman publié d'un génie littéraire, Emily Brontë. L'un de ses personnages s'exprime de manière incompréhensible, en dialecte parsemé d'imprécations. Un autre se saoule à qui mieux mieux, a le vin mauvais et incohérent. Le roman comporte deux narrateurs: l'un est infatué de sa personne. L'autre narratrice est une femme du peuple, pragmatique. Tous ces styles d'écriture sont différents.

Ceci dit je m'éclipse sur la pointe des pieds. Après tout je ne suis pas Leverbal et il s'agit d'un débat entre vous deux.

Bonjour,

Je précise tout de même que je qualifie de relation un peu perverse celle où deux individus passent beaucoup de temps à se rencontrer pour se mentir sous couvert d'amitié littéraire, l'un s'appropriant sans remord la production de l'autre qui lui, semble rester dans le déni jusqu'au bout et affiche une grande indifférence . Ce rapport est pathologique (de mon point de vue), c'est la seule explication qui les rende crédibles..je dit aussi que c'est le droit absolu de l'auteur de construire le lien de cette façon.

En aucun cas, je ne parle de l'auteur Leverbal..le fil étant un peu tendu, je préfère être claire.

vendularge

Chère Silvieta,

Je ne comprends pas le lien que vous tissez entre le fait de camper un personnage [avec toutes les caractéristiques qui le définissent (exemple d'E. Brontë)] et le "second degré" dont se réclame notre auteur.
Dans le cas que vous exposez, Brontë n'écrit pas au second degré, elle fait parler des personnages en fonction de ce qu'ils sont sensés "être".
Lorsque ses personnages s'expriment sous sa plume, elle n'écrit pas au second degré, elle est elle-même, animant sa créature. Elle ne s'amuse pas à dégrader de quelque manière que ce soit son écriture. Elle met au contraire son talent à construire de manière crédible un personnage.
Je ne sais pas si je suis très clair dans mes propos mais j'espère qu'ils puissent servir un peu au débat.

Bonjour Leverbal,

A la lecture du post de Pouet, il semble que je me sois trompé de cible. Touts mes excuses donc.



... et désolé pour l'aparté dans le débat en cours.

Vendularge a écrit : Citation :

Oui, le fil est un peu tendu mais encore convenable. Je compte sur vous pour qu'il le reste !

@vendularge Aucun malentendu, pas d'inquiétude.
@pepito c'est tout excusé.
@silvieta et @grange il y a une différence entre contexte et intertexte, mais dans mon cas le problème soulevé par Grange est qu'aucun des deux n'est suffisant pour juger en tout état de cause. En fait le texte ne se suffit pas à lui-même.

Jano,

J'ai eu ces derniers temps un peu de mal à gérer mon propre ressenti et je me suis emballée très rapidement....raison pour laquelle, je tente d'être précise, ce qui ici n'est pas difficile, vu que là tout est parfaitement correct.

Travailler sur soi n'est pas toujours simple


vendularge

Bonsoir Leverbal,

Je vous cite: "Que des commentateurs confondent mon style avec celui du personnage, c'est de bonne guerrre, ils n'ont jamais rien lu d'autre." Mieux vaut en rire

Ne vous formalisez pas sur mon commentaire sec et direct sur "double aveugle". Cette oeuvre ne m'a pas plu, point barre. Je n'aime pas non plus Houellebecq ou certaines oeuvres de Victor Hugo... et ils s'en foutent. La différence est qu'ils l'ignoreront toujours. Mais par votre présence sur Oniris, vous cherchez les avis. Il me semble que positif ou négatif, le minimum est d'apprécier qu'un lecteur prenne le temps de poster un commentaire.

Au plaisir, ou pas, un peu, beaucoup, passionnément, de vous relire!

Pierrick

Merci GillesP pour votre commentaire nuancé.
Concernant la fin, j'ai déjà répondu en partie précédemment, en évoquant le fait que les deux protagonistes peuvent être des personnes à la fois superficielles et assez imbues d'elle-même et que cela facilite leur duplicité.
Mais par ailleurs, il s'agit d'une "confession" de l'auteur, qui se persuade d'un comportement potentiel de l'autre. N'ayant pas la conscience tranquille, il peut être tout simplement de mauvaise foi...


PierrickBatello, on est d'accord que vous avez compris la phrase que vous citez avec ce qu'elle sous-entendait, à savoir "ils n'ont jamais rien lu d'autre écrit par moi sur ce site" ? Sinon, c'est triste.

C'est vrai que, pris individuellement, je ne vous ai pas remercié pour votre commentaire : je vous remercie, désolé pour l'oubli.

Par ma présence sur Oniris, je fais bien ce que je veux, ne vous en déplaise ;-)

Dernière chose par rapport à votre commentaire : l'auteur ne vante pas tout du long sa "puissance littéraire". Il décrit celle de son collègue, et c'est surtout la quantité de sa production qui l'impressionne. Ce qui ne dit rien sur sa qualité. En ce sens, m'accordez-vous le fait qu'une production littéraire peut être considérée comme puissante par sa quantité ?