Eh bien je revois ma copie, j’avais sans doute mal interprété en jugeant, comme vous dites, hâtivement. Si le jugement est basé sur le texte je le reçois volontiers, comme je l’ai déjà dit, ce texte est taillé à la hache et mérite largement ses critiques négatives...merci pour les précisions

Bonjour, Palrider,

Je m’estime illégitime pour commenter une poésie - à supposer d’ailleurs que je sois légitime pour commenter une nouvelle – mais pour ne pas être hors-sujet sur ce fil (et peut-être éviter d’être modéré :)) ; je dirais que ce qui suit vaut à la fois pour ton texte (que j’ai tout de même lu) et plus généralement pour ta manière de t’exprimer sur Oniris.

Je connais l’admiration que tu portes à l’écrivain Céline et je ne peux m’empêcher de reconnaître dans ton style récurrent une proximité avec, par exemple, « A l’agité du bocal », texte chargeant violemment Sartre. Et j’ai la même réaction – double - face à ce que tu écris que face à ce texte de Céline. Je ne suis pas hypocrite et, très honnêtement donc, ça me fait rire. Lorsque je lis par exemple « Juncker l’alcoolique », eh bien oui, je l’avoue, en première réaction, ça me fait rire. Et pourtant, au-delà de cette première réaction qui devrait normalement demeurer privée, je n’aime pas les attaques aux personnes, ni sur leur physique ni de manière générale sur leurs défauts que d’autres peuvent partager et qui sont, finalement, sans le moindre rapport avec le sujet qui t’importe. Surtout s'il n'y a qu'un slogan sans argumentation contradictoire. Tu pourrais me répondre que tu te fous pas mal de ce que ça me fait et tu aurais cent fois raison. Le problème, c’est que je suis très très loin d’être le seul à réagir comme ça et la question que je me pose donc de manière très pragmatique est celle de l’efficacité car je suppose, à raison je crois, que tu n’es pas un troll et que la portée de ton message t’importe.

Et donc, la question : quelle peut être la portée d’une telle radicalité ? Bousculer ? Oui, peut-être, mais si c’est au point de se faire détourner du message des personnes qui pourraient, en tout ou en partie, en concevoir une certaine sympathie ? Et que dire alors de ceux qui ne seraient pas convaincus et pourraient l’être ?

Aucune provocation dans ma question, hein ! Je sais être moi-même parfois direct et tranchant, mais à côté de toi, je me découvre être un ange :)

Bonsoir Stony, personne n’est illégitime à condition d’avoir l’honnêteté de commenter avec le cœur, c’est très peu ce qu’un homme a à proposer, c’est déjà énorme quand il a quelque chose à faire...tu n’es pas hors sujet pour mon texte, au contraire, après le style...le style c’est beaucoup de travail, l’éloquence naturelle n’est rien...je n’ai pas cette force de travail (concentration abnégation) pour l’écriture, alors je ne suis qu’un besogneux avec des pulsions d’écriture, ça ne peut pas donner grand chose j’en ai conscience... après tu dis être un ange à côté de moi, ça me fait sourire, je suis épidermique sur les sujets politique c’est vrai, mais bon, je sais que je ne vais pas changer le monde mais il faut que ça sorte...je me fais souvent recadrer sur Oniris, je le comprends tout-à-fait, mais bon, si un jour je dois être radié définitivement je saurai pourquoi (;
Quant à Céline j’adore le personnage c’est vrai, ses interviews disponibles sur YouTube sont un régal, mon auteur préféré reste Pagnol...merci Stony

Citation :

Slt,

je ne souhaite bien sûr nullement polémiquer mais.

Qu'on me dise qu'on adore l'écrivain que fut Céline, je le comprends parfaitement, j'ai moi-même pu goûter à certains de ses romans.

J'ai plus de mal à le comprendre quand on parle du personnage, de l'homme, de ce qu'il représente.

Je ne pense pas que l'on exagère si on taxe sa pensée de folie antisémite.

Du coup perso, j'adore pas.

Moi je me fie aux différentes interviews et affirme adorer le personnage, sa culture, sa finesse, son esprit, son humilité, son cynisme, sa répartie, son pacifisme, son politiquement incorrect, il parle comme il écrit.

Donc Céline.
Les partisans et les opposants de son oeuvre ont souvent échangé des coups de fourchette, parfois de couteau, sur ce site. Grand bien leur face. De gustibus et coloribus... comme disait mon premier prof de latin. Et Oniris est le lieu des belles disputes démocratiques (euphémisme: disputes et démocraties. Si, si).
En revanche, trouver l'homme, le "personnage" adorable... Pardon, je m'étrangle là.
Au cas où la désinformation des pourfendeurs du "politiquement correct" auraient mis sous le boisseau la biographie de cet adorable écrivain, il est toujours bon de rappeler son antisémitisme viscéral, qu'il a exprimé sans ambiguïté de 1937 à sa fuite à la fin de la guerre. Son désir de voir mourir toute personne de cette religion, au seul prétexte qu'elle fut "sémite".
Rappeler aussi son amour du nazisme. Rappeler encore ses dénonciations qui envoyèrent plusieurs personnes dans des lieux que d'aucun considère comme des "détails de l'histoire de la Second guerre mondiale" ( l' "auteur" en fut condamné par des tenants du "politiquement correct").
Ah oui, misogyne aussi. Et même pour son époque, c'est peu dire.

Bref, quel "adorable" monsieur, si humble, si pacifique.

Pour rappel: La loi no 72-546 du 1er juillet 1972

Jaimme

Moi je le trouve pacifiste

Bon, j’admets que le qualificatif adorable n’est pas adapté pour Céline.

Palrider,

Comme j’ai déjà dû l’écrire quelque part, mes domaines d’inculture sont infiniment plus vastes que mes bribes de connaissance. Je n’avais jamais rien lu de littéraire avant l’âge de trente-sept ans. Je détestais ça. Enfin, je croyais. C’est que j’ignorais totalement ce qu’était la littérature. Céline fut le troisième auteur lu. Juste une question de pot, de hasard. Heureux, le hasard. Avant de lire son premier roman, je ne le connaissais ni d’Eve ni d’Adam. Je trouvais que son pseudo faisait un peu dix-neuvième, voire même dix-huitième. C’est dire si j’étais dans les abysses du non-savoir ! Et même après son premier roman, je ne savais toujours rien de lui et j’ai été totalement séduit par le deuxième, « Mort à Crédit », séduit aussi par le personnage dont je ne connaissais rien sinon les quelques interview filmées auxquelles tu fais référence. Et puis, j’ai commencé à me renseigner sur l’homme. C’est difficile de l’écrire, mais je crois que je resterai à jamais séduit par ce personnage. Mais j’ai appris aussi depuis l’incroyable mauvaise foi et la manipulation dont il était capable. J’ai été manipulé, quoi. Je reste admiratif de l’écrivain, mais je sais que l’affection que j’ai pour le personnage est de celle que l’on éprouve à l’égard de personnages fantasmés, sans doute à mille lieues de la réalité. Louis Destouches n’est pas Bardamu ni le petit Ferdinand du Passage Choiseul !

Je peux même te dire mieux. C’est une femme, une femme exceptionnelle qui m’a appris à lire par quelques bouquins prêtés (John Fante et Charles Bukowski) alors que je ne lui demandais rien. Bukowski m’a mené à Céline, parce qu’il en parlait souvent en bien. J’ai voulu rendre à cette femme le plaisir (chaste) qu’elle m’avait donné en lui amenant les Céline que j’avais lus sans rien lui en dire. J’ai été surpris par sa réaction car je ne connaissais encore que l’écrivain et pas l’homme. Elle ne voulait pas toucher à ces livres. Je les ai laissés chez elle et, des mois plus tard, elle m’a dit qu’elle les avait lus et les avait trouvés formidables, en me décrivant notamment la traversée de la manche dans Mort à Crédit. Toujours intrigué par sa réaction première, je me suis renseigné sur l’homme.
Ma dépuceleuse littéraire est juive.

Etre séduit par l'écrivain est une chose, être ensorcelé par l'homme en est une autre.