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Re : cacophonie vocalique et diphtongue
Chevalier d'Oniris
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Une interface entre 2 mots, c'est ce qui est en vis-à-vis, la fin du 1er mot et le début du second. Les lettrés utilisent plutôt le terme d'enchaînement, ça ne change rien au problème: enchaînement consonantique CC, vocalique VV, mixte: VC ou CV. Tout cela est bien insuffisant. et on ne parle que de cacophonie proximale, il y a les cacophonies dispersées...

Donner une définition de la partie utile pour définir une cacophonie, soit pour la fin de mot, soit pour la seconde, c'est bien difficile. J'y ai travaillé pour définir des algorithmes et développer une application informatique, mais en réalité, tout repose sur la subjectivité.

Quelques notions dans la vidéo suivante que j'avais déjà présentée, me semble-t-il. Elle date de quelques années et comporte des erreurs et imprécisions, rectifiées néanmoins dans le commentaire sous la vidéo

https://youtu.be/Jp_fPoAC1_I

Contribution du : 22/12/2021 21:00
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Re : cacophonie vocalique et diphtongue
Maître Onirien
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Ah, merci de ces explications ; les interfaces sont des enchaînements, bien sûr. Je n'ai jamais aimé les interfaces consonantiques, le lac, ma maison, etc, sauf quand on veut créer une allitération ; et encore, je le vois plutôt comme un procédé comique, comme le fameux "Non,il n'est rien que Nanine n'honore" de Voltaire. Même le tragique "ces serpents" de Racine me gêne. Mais comme vous le disiez, pure subjectivité.

Contribution du : 22/12/2021 22:33
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Re : cacophonie vocalique et diphtongue
Chevalier d'Oniris
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Le terme d'interface à mon avis est plus seyant car il inclut les cas où un arrêt temporel s'intercale entre les 2 mots, cas où on pourrait plus difficilement utiliser le terme d'enchaînement. Néanmoins, la nuance n'a pas grande importance pourvu qu'on sache de quoi il s'agit.

C'est un peu dommage de citer Voltaire, il est un des poètes les plus euphoniques, et de loin.

n'honore: en fait c'est une interface CV (consonne voyelle): interface n et o. En revanche, il y a effectivement une cacophonie consonantique si on considère la terminaison "n" du premier mot et le début "on" du 2ème mot. C'est une cacophonie consonantique indirecte.

L'interface stricte définie par les sons directement au niveau de l'interface est insuffisante à caractériser une cacophonie. Cette interface stricte caractérise les cacophonies directes. Ex:

Il lui dit l de il et l de lui
(cacophonie consonantique directe en l).

Contribution du : 23/12/2021 16:19
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Re : cacophonie vocalique et diphtongue
Visiteur 
bonjour,
il peut être étonnant que l'on prononce l'oiseau plutôt que le oiseau, puisque l'on dit le wapiti, mais c'est historiquement sensé puisque la prononciation "l'èzo" était de règle fut un temps
le terme de cacophonie me paraît assez flou à cause de ses possibilités directe ou indirecte
on parlerait d'hiatus du même que je comprendrais mieux, et un terme pour les consonnes éclaircirait l'affaire
reste que selon la prononciation du lecteur, certaines joliesses deviennent cacophoniques malgré l'auteur : si la lecture double les L d'un terme comme il-limité, le peut-elle d'un "ciel liquide"
il me semble néanmoins que certaines consonnes comme le T ne se double pas "att-iré" d'où des "cacophonies directes" à l'interface comme dans "sept tiré"
la prononciation différant largement selon la culture du lecteur, la poésie n'a pas réglé ces choses-là au-delà des voyelles traditionnelles
je ne suis pas certain que l'on parvienne à bien mieux
bonne soirée,
Évariste

Contribution du : 23/12/2021 17:54
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Re : cacophonie vocalique et diphtongue
Chevalier d'Oniris
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J'ai signalé déjà le cas des consonnes géminées qu'il est élégant de prononcer en poésie comme "illimité" ou "innomable". Ça ne fonctionne pas pour toutes les géminations. En ce cas, les consonnes géminées font partie du mot, l'effet produit est différent. Je formule plusieurs hypothèses pour expliquer ce paradoxe. C'est pareil pour toutes les juxtapositions de voyelles internes qui seraient des cacophonies si elles appartenaient à des mots séparés et qui apparaissent parfois comme des élégances spécifiques, par exemple "nénuphar" pour les n ou "bavarois" pour les a et le oi prononcé oua... Il semble que l'impression de cacophonie, très subjective, n'est pas purement acoustique, mais aussi d'un certain ordre "intellectuel" en relation avec la perception de l'entité des mots, quoique la perception mentale se réalise intuitivement. Cela dépend aussi de l'écosystème de la langue. Les rencontres pluriconsonantiques nombreuses ne gênent pas dans les langues slaves et constituent même l'élégance spécifique de ces langues.

Contribution du : 24/12/2021 07:39
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Re : cacophonie vocalique et diphtongue
Maître Onirien
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Je me souviens qu'en cors de phonétique on nous avait appris que les consonnes géminées ne se prononçaient plus en français depuis le 7e siècle (si on peut parler de français pour la langue de cette époque). Cette règle s'applique forcément aux "pp" par exemple ; on n'imagine pas de dire "apppporter". Elle n'est pas toujours heureuse cependant, et il est certain qu'insister sur les deux "m" de "immense" donne une certaine ampleur au mot, très en apport avec son sens.

Contribution du : 25/12/2021 00:01
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Re : cacophonie vocalique et diphtongue
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Il y a un paradoxe. Lorsqu'une même consonne apparaît au niveau d'une interface, elle est ressentie (plus ou moins bien sûr) comme cacophonique, exemple: mon manteau (m), en revanche si elle se trouve à l'intérieur d'un mot, elle constitue au contraire un effet positif, une sorte d'allitération interne. Et de fait, nombreux sont les mots qui redoublent les syllabes à consonnes commune comme nénuphar (n) ou mélilot (l) ou lilas (l)... Cela signifierait que la perception de la cacophonie est en partie reliée à la perception de l'individualité des mots, donc pas uniquement d'ordre phonique, mais "intellectuelle", cependant au sens où la syntaxe est perçue intuitivement. C'est toute la différence qu'il y a entre des allitérations volontaires et des allitérations hasardeuses qui apparaissent comme des accidents négatifs. Enfin, c'est une théorie.

Contribution du : 10/01/2022 21:07
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rythme congruent dans un octosyllabe
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J'expérimente encore sur le rythme et les accents toniques en poésie. J'aimerais avoir votre avis. Voici 3 quatrains d'octosyllabe. Le contenu n'a aucune importance, il est totalement artificiel. Il ne faut considérer que le rythme.

Dans chaque quatrain, il y a, me semble-t-il un des 4 octosyllabes qui est mal rythmé. D'après vous, lequel?

Quel énigmatique Ordonnance
Quel terrible débordement
Présidât à sa création?
Quel fortuit caprice du globe?

L’intense luminosité
Ne peut dissoudre par ses rais
La vaporeuse humidité
Qui flotte ici tel un encens.

Un jour se tarira pourtant
Son filet pur et vivifiant.
Les arbres jaunis' dépouillés
Sans ramage s’élèveront.

Contribution du : 30/01/2022 23:54

Edité par Vincente le 28/9/2022 20:51:12
Edité par Vincente le 28/9/2022 21:20:32
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Re : rythme congruent dans un octosyllabe
Maître Onirien
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Salut,

je me demande jusqu'à quel point cette notion de "rythme" est subjective.

Pour jouer sérieusement sur les mots, qu'entend-on par rythme ?

Contribution du : 31/01/2022 07:57
_________________
La compréhension n'est pas nécessaire à la poésie, mais la poésie est nécessaire à la compréhension.
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Re : rythme congruent dans un octosyllabe
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Je dirais :
Vers 1 du premier quatrain
Vers 2 du deuxième quatrain
Vers 3 du troisième quatrain

Contribution du : 31/01/2022 10:10
_________________
"La poésie est avant tout effraction. Elle cherche à plonger plus loin que les effets de surface. “
Jean-Pierre Siméon

"parce que la forme est contraignante, l'idée jaillit plus intense"
Charles Baudelaire
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