- Souviens-toi, ma petite fille, surtout n'ouvre pas la boîte. N'ouvre pas...

Elvire expira dans un souffle si ténu que Lisbeth ne le réalisa qu'au bout de quelques secondes. Elle n'avait revu sa grand-mère après tant d'années que pour la perdre à nouveau.

Le regard voilé de la tristesse de ne pas l'avoir mieux connue, le cœur pris dans un étau de glace, elle ôta doucement la boîte de pierre serrée entre les doigts parcheminés et la posa sur la table de nuit.

Prise dans le tourbillon des obsèques, ce n'est qu'une semaine plus tard qu'elle retrouva un peu de quiétude et la boîte lui revint tout à coup en mémoire. Elle se trouvait toujours là où elle l'avait déposée. Ca semblait une boîte quelconque en serpentine, sans aucune décoration. Lisbeth n'avait rien compris aux explications que sa grand-mère lui avait données sur son lit de mort. La seule chose claire était qu'il ne fallait pas l'ouvrir. Le mieux était donc de la ranger dans sa valise. Une fois rentrée chez elle, elle la mettrait dans sa petite vitrine décorative et n'y toucherait plus.

C'est en quittant la chambre qu'elle se prit le pied dans le tapis. La boîte lui échappa des mains, heurta le mur et s'ouvrit. Une espèce de fumée en sortit et s'évapora aussitôt.

A ce moment précis, la tombe toute fraîche d'Elvire implosa littéralement. Son âme dissipée aux quatre vents, la dernière des sorcières de Salem ne pourrait pas, cette fois, se réincarner dans le prochain nouveau-né de la famille.

Quiétude



L’homme semblait inquiet
En entrant dans la boîte
Où l’indolence moite
Le prit dans ses filets.

Des filles moitié nues
Attendaient déjà lasses
Que d’autres les remplacent
Et s’exhibent un peu plus.

Il était tôt encore
L’homme prit une place
Et commanda, sans glace,
Un whisky à prix d’or.

Et pour quelques instants
Malgré sa solitude
Un semblant de quiétude
Lui parcourut le sang…

Mon texte pour ces trois nouveaux mots s'inscrit dans la continuité de mon précédent texte.

Ce dernier finissait ainsi :

"Fort de cette résolution, il croise les bras sur la poitrine et laisse retomber sa tête sur son épaule alors qu’il s’en va visiter le pays de Morphée.

Dormir. Et oublier."


Mais le repos est de courte durée. Une heure à peine après avoir fermé les paupières, l’homme les ouvre à nouveau. Son corps se redresse brutalement, sa poitrine se soulève au rythme de ses halètements. Sa chemise lui colle le dos.

L’homme passe une main dans ses cheveux pour dissiper les dernières brumes du cauchemar qui l’a réveillé. Elle continue à le hanter, même absente.

Silencieusement, il se lève et va allumer la vieille bouilloire qui patiente sur le poêle. En attendant que l’eau entre en ébullition, il tente de se remémorer le rêve qui l’a tiré du sommeil. Affronter ses démons pour les exorciser. Mais les souvenirs filent comme de l’eau à travers ses doigts alors qu’il essaye de les attraper.

Le sifflement de la bouilloire le sort de sa rêverie. Il se prépare une tasse de thé & retourne sur le rocking chair. Tout en sirotant le breuvage brûlant, attrape une boîte en fer blanc.

L’ouvre.

Une carte postale cornée ; Une mèche de cheveux ; Un ruban effiloché. Tout ce qui lui reste d’elle. Objets témoins d’une quiétude passée.

Alors qu’il contemple pensivement son trésor, le souvenir du rêve lui revient. L’assaille. Les images défilent devant ses yeux & son cœur se glace tandis qu’il referme la petite boîte et la repose sèchement sur la tablette de la cheminée.

L’homme se frotte les yeux, pose sur la table le thé dont il n’a plus envie, et sort en claquant la porte.
Il ne parviendra pas à dormir ce soir.

{modéré par Estelle2L : le but du jeu est de créer un texte sur base des 3 mots suivants :
GLACE
BOÎTE
QUIÉTUDE
Je les ai pas vus, j'assimile à un détournement de voie de publication d'un poème... merci de rester dans le fil du sujet...}

Des ondes subtiles transpercent la GLACE
Prisme de Pandore, BOÎTE lumineuse
Et de ses yeux figés transpire la QUIÉTUDE
Des réminiscences de soleils depuis trop longtemps éteints...

(désolée au réveil en improse, je peux pas faire mieux...)

Bonjour les aventuriers,

Mon absence aura été longue, mais je m'étais accordée un moment de quiétude à la campagne, sans autre compagnie que mon PC portable. Je suis rentrée, ma boîte email débordait. Je suis heureuse que les trois derniers mots vous aient tant inspiré. Mon sang se glace à l'idée que mon petit s'interrompe, aussi je vais vous présenter les trois mots du prochain défi :

HYPOTHÈSE
BARRIÈRE
REGAIN

A vos plumes,

Siebby.

Salut Siebby. Pas facile tes mots pour un poème. Tant pis, je me lance :

J’ai remarqué c’est étonnant
Le retour chez les écrivains
D’un phénomène assez troublant
Dont je n’explique pas le regain.

À ce jour aucune hypothèse
Ne justifie l’évènement :
C’est le retour des parenthèses
Qu’on voit fleurir dans les romans !

Elles se trémoussent toutes fières
Au milieu des mots trop confiants
Qu’elles enferment entre deux barrières
Comme s’ils avaient été méchants.

Pour eux finies les courses folles
Le long de lignes irrégulières :
La douane est là qui les recolle
Du bon côté de leurs frontières !

Mais j’en ai vu des plus malins
Qui luttaient contre ces sorcières
En échappant à l’écrivain
Et en s’envolant dans les airs !

Euh... J'ai droit à une seconde chance ?...


L'étudiant


Elle venait en France pour sa thèse
Cette étudiante suédoise
Et j’inventais mille hypothèses
Pour que nos chemins se recroisent

Elle lisait « Regain » de Giono
Et je me mis à faire de même
Moi qui ne lis que des journaux
J’ai presque honte du stratagème

Mais ce prétexte littéraire
Que vous réprouvez j’en suis sûr
Permit de lever les barrières
(je suis timide de nature !)

Depuis vous n’allez pas le croire
Je lis sans arrêt et partout
Et je guette dans les couloirs
Des filles qui partagent mes goûts !


Ce texte assez machiste m'a été inspiré par notre ami Jaimme. Sachez que je réprouve totalement ce genre de comportement !

Poussé par Phil (et je réprouve évidemment!) :

Et cette étudiante suédoise en France pour faire sa thèse,
En me voyant n’émit plus d’hypothèses :
Ouah, mon gars, qu’est-ce que t’es balèze !
Laisse-toi faire, détends-toi, mets-toi à l’aise,

Viens, t’es charmant, il faut que tu me déniaises !
Nulle femme c’est certain, avec toi ne biaise !
Assieds-toi là et laisse-moi monter la mayonnaise !
Me déboutonnant, elle s’exclama: « t’es le plus beau, punaise ! »

De ce jour les relations franco-suédoises n’eurent plus de barrière
Il aurait été incongru, et non avenu, de faire machine arrière !

Pour sa thèse, aussi, je dus lui donner un coup de main.
Pff, à mon âge tout est prétexte dans la quête du regain !

(ok, je suis viré... tu vois Jphil, je le savais! Pffff!!)

PS: première tentative depuis ma classe de seconde. Et j'étais meilleur à l'époque...

Elle parle drôlement bien français ta suédoise Jaimme ! Petit veinard va !