Quand le Soleil cruel referme tous les jours
Le temps ne passe pas pour ce qu'il est si fade
Je guette l'horizon, impuissant, cœur chamade
À pouvoir deviner les gagnants du concours

Pourquoi ces délibérations avec un si long cours ?
Cette attente est cruelle et te rendra malade.
Tes bons mots, calembours ne sont qu'une façade ;
Attends-tu le champagne, avec les petits fours?

Que les saveurs du samedi soir
sont différentes et illusoires !
Champagne ou bière, ce qui se trinque
n'influe que sur le fond des pintes ...

Ô rage ! Ô désespoir ! Nouvelle heure ennemie !
De quoi suis-je punie et pourquoi l'insomnie ?
Je compte les moutons sur mon doux oreiller,
Les bergers, les patous, sans jamais sommeiller.

Pas le berger, jamais, surtout pas le berger !
Les soirs de pleine Lune un plan peut se forger
Tu verras, aussi sûr qu'on te nomme Myndie
L'homme nu dans un champ et sa canne brandie.

J'ai longtemps entendu l'abeille au lourd destin,
menacer mon bonheur. Je l'ai apprivoisée.
Le malheur coulissant fait son miel clandestin
jusqu'à ce que les fleurs osent tant pavoiser.

L'orage qui fut
La pluie qui tombe
Offerte en présent
À l'averse qui sera

Je sens dans mon crâne un âpre poinçon
qui jusqu’à l’ictus me garde en tenaille.
L’agasse profane un corps sans façon,
comme dans l’humus que son bec fouaille.

Et le temps invite à le tuer
Emportant dans son courant
Nos désirs flamboyants
Pourquoi faut-il s'en troubler ?

La Lune, parfois, rêve au moyen de s'enfuir,
tourner la rend si folle, envie de s'affranchir.
Satellite au grand coeur veut rejoindre une étoile
Un jour, elle le fera, elle mettra les voiles.