Merci Alex. Les vôtres sont bien mieux il me semble, mais oui mon "coupe" doit avoir 2 fois le même sens. Je suis curieuse de voir ce qu'en a fait Mallarmé (je suppose qu'il s'agit de lui ? j'ai dit en effet que je ne l'aimais pas) parce que le verbe couper est difficile à placer.

Voyons Monna, vos deux "coupe" ont des acceptions très différentes.

Au vers 1 vous l'employez dans le sens de "mettre sous sa coupe" qui vient du verbe couper ( l'expression viendrait du jeu de carte que l'on coupe)
Au vers 8 votre "coupe" est un nom.



C'est d'ailleurs ainsi que l'a compris Mallarmé ( qui est encore sorti par hasard de ma petite machine à trouver des bouts rimés)

Rien, cette écume, vierge vers
A ne désigner que la coupe ;
Telle loin se noie une troupe
De sirènes mainte à l'envers.

Nous naviguons, ô mes divers
Amis, moi déjà sur la poupe
Vous l'avant fastueux qui coupe
Le flot de foudres et d'hivers ;

Une ivresse belle m'engage
Sans craindre même son tangage
De porter debout ce salut

Solitude, récif, étoile
A n'importe ce qui valut
Le blanc souci de notre toile.

Je suis très mal armé pour juger ce texte vu que je n'y entrave que couic.
Mais bon, ce sont ses rimes qui nous intéressaient et que nous avons su l'une et les autres, utiliser à bon escient.

OK ! Tu vois je m'en doutais que cet obscur poète c'était Mallarmé ! Je n'y comprends pas plus que toi, d'ailleurs !

Je ne savais plus si Alex avait raison pour coupe. Dans le doute... Mais voilà tout s'éclaircit. Merci pour tes explications.

Toutes mes excuses Mona ! Tes "coupe" étaient règlementaires et mon propos déplacé... Quant à Mallarmé, concernant ce poème, il est bien loin de sa Brise marine.
Je vous proposerai, dans la journée, une nouvelle série... si le coeur vous en dit !

Pour ne point vous faire languir plus longtemps, quelques mots de terminaison empruntés à la plume d'un poète assez peu connu...

fleur-vaine-peine-douleur-malheur-gêne-chaine-pleur-change-étrange-sort-onde-vagabonde-mort...
Un sonnet à bâtir aux conditions habituelles.
Bonne journée !

Voici ma copie ( en néo-classique)

C'était hier au soir, sur la troisième chaîne
Nous attendions un film: « La jeune fille en fleur »
Hélas, trois fois hélas, notre attente fut vaine :
La neige envahissait notre écran. Quel malheur !

Je bidouillais un brin le poste. Mais à peine
L'eus-je ouvert qu'il mordit. Je hurlai ma douleur.
Cet ingrat de Kévin dit: « Papa, tu nous gênes !
Sors donc sur le palier pour étancher tes pleurs ! »

Je vous prends à témoin, la vie est chose étrange :
On dorlote un enfant, on l'allaite, on le change,
Il devient un ado ! Vraiment quel triste sort...

Mais foin de digressions et d'humeur vagabonde.
J'ai déjà bousillé mon four à micro-ondes,
Voici que mon téléviseur, tout neuf, est déjà mort.

bof bof !


Rupture

Dans l’or de mes cheveux j’avais mis une fleur,
Pour charmer son regard ; mon espérance vaine
Lue en son œil moqueur a ravivé ma peine,
Et j’ai fui loin de lui pour cacher ma douleur.

Au merle qui sifflait j’ai conté mon malheur,
Il a penché la tête et sans la moindre gêne
M’a dit : « la liberté vaut bien mieux qu’une chaîne,
Crois-moi, ton amoureux ne vaut pas un seul pleur. »

Le conseil était bon, s’il me semblait étrange.
Je me dis qu’après tout je gagnerais au change
Si j’oubliais un peu de gémir sur mon sort.

La corolle flétrie achève au fil de l’onde
Sans le moindre regret sa course vagabonde :
J’ai retrouvé la paix car mon amour est mort.

Très bien tous les deux avec, galanterie oblige, une petite préférence pour la Rupture.

Après avoir un peu tatonné, voici ce que je vous propose...

L’ancien phono crachote une Petite Fleur
Qu’un trente trois rayé restitue avec peine
Sachant depuis longtemps la tentative vaine
Malgré le grand Bechet de m’arracher un pleur.

Fut un temps, me dit-il, avant ce grand malheur
Qui fit entrer chez nous les C.D et la chaîne,
Je te plaisais pourtant tandis que là je gêne,
N’étant plus à la mode, et grande est ma douleur.

A mon vieux Marconi, j’ai dit l’homme est étrange,
Il en veut toujours plus et pourtant rien ne change,
Richesse et vanité n’ont pas vaincu la mort !

Comme trop de nantis, je surfe sur cette onde
Qu’on dit ici bonheur mais laisse vagabonde
Toute une Humanité dont nous taisons le sort…

Bravo à vous deux
Beau sujet, celui des pensées que suscitent l'écoute de cette célébrissime "Petite Fleur".
Il mérite d'être remis sur le métier (en se libérant du carcan de certaines rimes) pour être proposé à la sagacité du CE.