Très beau
Émouvant sans tomber dans le pathos
Respect

Une ch'tte contribu, j'ai dû passer une rime au pluriel :)

Il était assis là sur le bout de la fleur
À se tenir gargouille au fronton de l'église,
Et comme on fait du tronc voilà qu'il subtilise
À la tige un denier de pollen et couleur.

Elle a laissé ses pieds se poser sur son cœur,
La tulipe éplorée à qui tout vient et brise,
Et l'abeille et le taon, et sa mine indécise,
Au plus clair du temps qui donne sa pâleur.

Or, il ne faut pas croire à la fin que se lasse
avec ses printemps ce qui ne peut guérir
Et qui jour après jour enlaidit son espace.

Il est juste une abeille et c'est juste huit heures
À ce jour où, tulipe, il te faut bien mourir,
En le voyant pourtant, n'aurais-tu dit : "tu pleures ?"

Pas mal du tout David ! Manque juste une syllabe au vers 8 comme au 10 d'ailleurs , mais facilement récupérables. Merci pour ta contribution...

Tu manquais dans ce jeu
Bienvenue David

Nonobstant quelques petite retouches ( vers 8 et10 ) tu nous ponds un poème plein de fantaisie, un brin barjo, comme je les aime

Non, je jure que je n'ai pas pompé l'idée d'Alexandre parce que je ne l'avais pas encore lu...


Le dernier adieu

Ils étaient tous venus apporter un fleur
Et se tenaient serrés dans la petite église.
Il régnait en ces lieux la lumière indécise
Qui captait du vitrail la brillante couleur.

Morose était le ciel, mais malgré sa pâleur
Soufflait sur le cortège une légère brise,
Ultime émotion que la mort subtilise
Peut-être dans le but d’apaiser notre cœur.

De ce long rituel l’assemblée était lasse,
La veuve au cimetière, occupant tout l’espace,
Du chagrin exprimé ne semblait pas guérir :

Il fallait qu’elle crie ou que sa peine pleure…
Les discours semblent vains quand a sonné notre heure,
Chacun aura son tour, puisqu’il nous faut mourir.

une fleur... excuses

C'est l'émotion, Monna
Si vous et Alex avaient traité le même sujet ( église et mort étaient très directifs) vous l'avez fait l'un et l'autre selon vos propres sensibilités.

Bravissimo Mona ! Superbe sonnet et personne ne t'accusera de plagiat... d'idée. J'en arrive à la conclusion que ces rimes "rimaient" plus ou moins avec deuil. Le mien, le sonnet pas le deuil, est tiré de la réalité mais ceci est une autre histoire...
Excellente soirée ! Alex

Ouais, les mots ne sont pas gais… ^^
Bravo à vous trois pour vos sonnets :)

Edit : un p'tit titre aidera peut-être :p
(j'en profite pour corriger deux erreurs de prosodie dues à des diérèses ><)

Le mal de l'espace

Je les ressens pulser, ces astres mis en fleur.
Autour de moi, le calme élégant d'une église
mon ambition capture et mon ivresse brise.
L'orange au bleu ciel perd toute sa couleur.

Je peux enfin toucher de mon âme indécise
Ce rêve de gamin jadis cher à mon cœur,
Chevauchant l'indicible enfant de la pâleur.
À ma vie je renonce et je te subtilise.

Le marteau dans la main, je me rends à l'espace
Annihilant d'un geste un futur à mourir
Entouré de mielleux à l'attention lasse.

Hauts les cors je suis là ! Je me coule dans l'heure
En vos noms éthérés qui sauront me guérir
du péché de grandir dont tous les jours je pleure.



(hum, je savais, déjà, que ça ne me plaisait pas parce que je ne trouvais pas la progression dont parlait Pierrot, mais en plus, maintenant, je me rends compte que si on ne comprends pas ce dont je parle au premier quatrain, on ne va pas comprendre grand chose ^^)

Ch'tite question… l'alternance des rimes masculines et féminines, c'est obligatoire ou les embrassées c'est classique aussi ? :p

Pas de souci, tu peux embrasser tes rimes. Il est même probable que certaines t'en sachent gré.

L'exo incite au funèbre. Je ne vais pas y échapper.


Petits meurtres sur un clocher

La modeste piéride aux ailes indécises
Pour se faire oublier compte sur sa pâleur.
Hissée jusqu'au clocher par la petite brise,
Elle va se poser sur la joubarbe en fleur.

Hélas, un monstre vert, une mante d'église
A l'avide estomac mais sans le moindre cœur,
Visant le papillon d'un coup le subtilise.
S'il en avait, le pauvre, il perdrait ses couleurs.

Un vaillant escargot ( jamais il ne se lasse )
Atteint enfin le faîte et jouit de l'espace.
De son goût d'aventure il ne saura guérir :

Un vorace corbeau cinglait à la même heure.
Amis, entendez-vous le limaçon qui pleure ?
Il est inoffensif, pourquoi doit-il mourir ?