@ Costic : je sentais bien qu'argot et poésie feraient bon ménage. Délicieuse ode à la beauté fatale.
@ Kerosene : introspective bagarre en devenir. Petit rappel Coluchien, de l’excellent !
@ Arielle : ouh ! ouh !
@ Stony: kek'ta S'ony, pas joice ? T'as u' blème 'vec nos lisions katastrophées ? 'magines nous bègues avec Kéro, kèk't'aurais com' prose ? Genre g'a,g'a,g'a... 're à ta 'eule !

Toi aussi Kerosene ton texte est très beau et peut-être qu'on aurai pu les inscruster pour l'auberge espagnole mais je ne peux pas le faire.

Il faut que quelqu'un où un auteur écrive un bout de texte.

Bonjour,

Désolé pour ce retard mais j'étais en vacances (et oui, ça arrive même aux meilleurs). Ayant lu avec délice(s) à mon retour vos participations, je suis tenté de jouer également même s'il me reste peu de latitude pour être original (et surtout bon, au vu de la la qualité des textes). Je vais néanmoins essayer en comptant sur votre indulgence estivale.

NB : pour lire correctement cette contribution, il faut se translater à l'époque de mon enfance, quand internet n'existait pas encore (si si, ça a existé, je vous jure). Epoque où pour répondre à une question, il fallait ouvrir des livres ou demander à des personnes plus ou moins avisées...

- P'pa ?
- Mmmmh ?
- Ca veut dire quoi "Avoir une écrevisse dans le vol-au-vent" ?
- Avoir une écrevisse dans... euh... mais pourquoi tu me demandes ça ?
- Ben c'est la prof de français. On a lu un San Antonio en classe et du coup elle nous fait travailler sur le français familier. Alors on doit écrire un texte avec expressions en argot dont on doit rechercher le sens et les utiliser. J'ai la flemme d'aller à la bibli et j'y comprends rien, ça doit dater au moins de la guerre. Alors je me suis dit que toi tu saurais.
- Hé oh ! Je suis pas si vieux que ça quand même ! Mais tu sais que je suis incollable. Je vais t'aider.
- Cool, merci p'pa.
- Bon, alors... le vol-au-vent, ça désigne forcément le tarin.
- Le quoi ?
- Le tarin. Le nez. Quand tu marches, c'est ce qui fait prise au vent, la preuve, il devient tout rouge quand il fait froid. Avoir une écrevisse dedans, ça veut donc dire avoir une énorme crotte de nez. C'est très imagé l'argot tu sais.
- Beuuurkk. Mais ok, je note celle-là. Et "Avoir avalé ses pieds" ?

- Alors là, facile. Avoir avalé sa langue, ça veut dire ne plus parler hein ?
- Ben oui.
- Comme les pieds c'est vachement plus gros qu'une langue, quand tu les avales, tu deviens complètement muet. Tu vois ?
- Ah oui, facile, c'est vrai. Et "Branleuse de gendarme" ?

- Branl... mais tu te fous de moi ?
- Nan p'pa, c'est la prof, regarde, c'est écrit là.
- Et ben, elle est belle l'école aujourd'hui... m'enfin, tu as l'âge maintenant j'imagine. Alors... ça doit être comme pour la cravate de notaire je crois.
- La cravate de notaire ?
- Laisse tomber. Ah non, je vois, un gendarme c'est toujours au garde-à-vous, non ? Droit dans ses bottes. Donc, branler un gendarme ça veut dire faire quelque chose d'intuile, parce que branler un sexe qui est déjà au garde-à-vous, ça sert à rien. En plus, vouloir distraire un gendarme pendant le service, c'est inutile. Tu vois, deux fois le même sens. Bref, une branleuse de gendarme c'est une personne qui perd son temps et qui paresse.
- Ah oui, c'est clair. Et "Décrocher ses tableaux" ?

- Tu aurais pu la trouver celle-là. Tiens, ça veut dire quoi "quitter la scène" ?
- Ben... mourir, non ?
- Voilà. Là, c'est pareil. Décrocher ses oeuvres et quitter la galerie c'est une image poétique pour dire faire ses adieux, partir, mourir...
- Merci p'pa ! Et "fumer une souche" ?

- Décidemment, votre prof est curieuse... T'as déjà entendu parler de "fumer un cinq feuilles" par exemple ?
- Oui, c'est fumer un gros pétard, hein ?
- Voilà, alors imagine, fumer une souche...
- Je vois pas.
- Ben, c'est fumer avec un bang évidemment !
- wow... elle est super cool la prof en fait ! Et "bouder aux dominos" ?

- Curieuse celle-là. Je crois qu'il faut pas chercher loin. Pense pas aux parties de dominos avec mamie hein, parce que là tout le monde tire la tronche, mais avant, c'était un jeu très prisé dans les cafés. Les gens s'éclataient à jouer à ça. Alors le type qui boudait aux dominos, c'est qu'il en avait marre de la vie, qu'il était dépressif. Qu'il avait le cafard quoi.
- Ah ben forcément. C'est évident. Allez, une dernière. Ca veut dire quoi "pas de chapelure au jambonneau" ?

- Oula... encore imagée celle-là. A mon avis, ça peut avoir deux sens. Le premier, c'est quand les temps sont durs. Tu sais, pas de beurre dans les épinards, des merles plutôt que des grives tout ça... donc pas les moyens de mettre de la chapelure sur le jambonneau. Juste l'essentiel, pas de fioriture et de choses intuiles. Pas de luxe.
- Ah oui, ça a l'air logique. Et l'autre sens ?
- Ben, c'est quelqu'un qui n'a pas toute sa tête. Tu vois ? Genre "fini au beaujolais" comme dirait ton oncle. On n'a pas eu le temps de lui passer la dernière couche. Le gars "brut de décoffrage" quoi.
- Super ! Merci p'pa ! Je file faire ma rédac' !

<i>Une semaine plus tard...</i>
- P'pa ?
- Mmmmh ?
- J'ai eu trois sur vingt. La prof de français t'as convoqué demain... Pour voir si tu as bien toute ta chapelure elle a dit.

Excellent Blacksad, très bon détournement de détournement de contraintes.
Au fait, c'mment qu'y faisaient à l'époque d'avant... pour les faux rhums ?

Pas mal, Blacksad ! C'est une manière de prendre la contrainte totalement à contresens qui a du peps !. Et le message subliminal sur les papas qui n'y connaissent rien, ou en tout cas bien moins qu'internet, est toujours d'actualité. Il n'a même jamais cessé d'y figurer, à en croire mes élèves...

Sauf que eux, maintenant, ils le savent avant la correction !

@stony : et alors ? MonsieurF, moi-même – et quelques autres, je pense – attendons ! (j'assomme, je tarabuste, j'asticote, moi ? mais enfin, Anne-Gertrude, vous n'y pensez pas !).

@ Léo : Je ne sais plus où donner de la tête. J'ai consacré quelques minutes de ma journée à l'exercice très ludique de Ludi, en y laissant au passage une horrible faute de conjugaison (je me bouffe les doigts depuis tout à l'heure). J'essaierai de m'y coller avant que ne sonne minuit, mais je ne me sens pas tenue à l'impossible. Par contre, je me sens tenue par ma promesse et la satisferai, au besoin avec quelques heures de décalage, si toutefois MonsieurF le permet.

@ Leo et Pepito : Merci à vous. Effectivement, pas facile de prendre le sujet à contre-sens tout en le respectant... et puis, en tant que papa, ça m'amusait d'en mettre un en scène. Le genre qui ne veut pas montrer qu'il ne sait pas devant son fils...! D'ailleurs, je constate que moi, je ne suis même pas capable de mettre une balise html...

Au fait, je me répète mais bravo pour vos contributions !

PS @ Leo: pour les faux rhums, ça se passait au bistrot, autour d'un vrai. C'était le bon temps.

Interprétation savoureuse blacksad!

Merci Costic. J'ai beaucoup apprécié ton/votre sonnet et son éloge argotique d'une beauté pour le moins... unique !!

Je permets Stony, je permets !

Costic et Blacksad j'aime vos textes (Blacksad vous dépassez pas un chouïa le nombre de caractères , ), et ils m'ont bien plu.

Voici maintenant l'heure de la contrainte ! (sonnez hautbois résonnez trompettes !)

alors parce qu'il est opiniâtre, qu'il participe toujours autant, et qu'il nous a fait un chouette texte cette semaine, la contrainte est donc celle de MARTIN !

Le contexte :

C'est l'été, il fait beau, les filles sont jolies dans leurs maillots, et les garçons rentrent leurs ventres,

Les règles :

c'est pourquoi je vous demande de m'écrire une nouvelle (absolument) de maximum 1250 caractères

- avec la vision d'une Femme (ce peut-être une enfant, une ado, une adulte)

et son pendant de 1250 caractères aussi

- avec la vision d'un homme (idem pour l'âge)

de plus vous devez raconter la MÊME histoire.

La contrainte thématique :

Enfin le thème doit être absolument:

un château de sable sur la plage


Par ailleurs, j'aimerai que nous nous calmions un peu (moi le premier) sur le détournement de contrainte. C'est rigolo une fois, deux, mais là on perd un peu le sel du jeu, je trouve. C'est pas pour râler vous inquiétez pas, mais mon prof d'histoire me disait: "MonsieurF si au bac on vous demande de parler de la Chine, continuez à expliquer le développement du Brésil..."