Maître OBIwan le dit la vérité est courbe
et qui cherche le ZEN cache souvent la haine
dessous les mots trop doux vont se tapir les fourbes
les miens sont d'un acide exempté de verveine

Le novice fougueux ses barreaux a limé
petit poulain rétif a mangé la consigne
c’est dans la confusion qu’il se trouve abîmé
et s’avoue à nouveau de ses hôtes indigne

Pardon mon cher ami si je vous ai vexé,
Mais je me sens bien seule en ces lieux comme femme,
Pourtant ne voudrais point que mon verbe diffame
La masculinité d'un pseudo qui, ma foi,
Prêtait à confusion pour plus malin que moi !
Mais je passe la main, l'alexandrin tatonne...

Du sexe qu’on dit faible, il est bien deux luronnes !
Peut-être aurais-je dû vous appeler baronnes
Tant de noblesse et grâce habitent vos écrits
Qu’en place de l’écran je vois des manuscrits
Sentant la plume d’oie et la belle écritoire…

Il est des rimes qui m'amènent au boudoir
j'y vais seul trop souvent et j'en suis fort marri
je le transforme alors en modeste gueuloir
c'est hélas le destin trop banal des maris.

Je me trouve bien seul, Mohican à Paris...
Mais où est l'indigène? Affalé sur la plage !
Lorgnant quelque beauté, j'en ferais le pari,
Le stylo bien pensif... et trop vierge la page.

Oyez, oyez, oyez, gens de l'aréopage !

La sentence est tombée, amère et sans recours !
Le juge a refusé d’unir ma diérèse
Avec une, pourtant, bien douce synérèse,
Ciblant, à juste titre, une erreur de parcours…

Ainsi, pour une rime, ô ma schaltinienne,
Malgré tout mon génie et tes plus beaux atours,
Tu resteras un temps la belle Arlésienne.

Que veux-tu, c’est la vie et « Dura lex, sed lex »
S’adresse, il va de soi, même à ce cher Alex !

Pourquoi m’as-tu trahi, muse parnassienne ?

Soigne ce pauvre Alex, Muse pharmacienne !
Et que de sa douleur surgissent des joyaux !
Malgré leur érosion, je sais que les boyaux
Qu'il a sous la caboche ont encor des ressources.

un petit mot passant (je vais faire les courses)
pour dire mon soutien à ce brave Alexandre
mais je n'ai aucun doute il saura se défendre
et renvoyer très vite un sonnet sans reproche
et c'est d'un autre Alex que là, je me sens proche,
je viens de lire ici la phrase de Mona
qui dans son commentair' regrette que l'auteur
n'ait pas poussé l'effort pour remplir le contrat
du classique plus pur et digne des honneurs.
Je ne suis pas d'accord, mais alors, pas du tout,
excusez-moi Mona si soudain je m'enflamme
l'auteur a fait un choix et ce n'est que son goût
et je ne vois rien là qui mérite le blame.
Il a posté son texte à la place prévue
et ne prête le flanc à la moindre bévue
pourquoi donc lui tenir rigueur à ce propos
d'élider tous ces "e" (qui parfois sont de trop)
Baudelaire lui-mêm' ne s'en est pas privé
et nul ne songerait à le lui reprocher
ce n'est pas forcément un choix de fainéant
c'est peut-être tout juste une vrai(e) préférence
pour un rythme plus vif et un peu moins traînant
quand sur le "e" muet on navigue en silence.
ce n'est là qu'un avis, bien sûr, de néophyte...

Moi j'ai fait ce constat ? Ah ! j'en suis déconfite !
Surtout que notre Alex a prouvé sa valeur,
Je devais ce jour-là être de sombre humeur
Pour ne pas reconnaître un aussi grand mérite.
Au fond de mon logis je me cache bien vite
Pour ne pas me risquer à recevoir des coups.
Mais je n'étais pas seule à juger sur ce coup,
Et si la faute était réelle et avérée,
Il me semble incongru qu'elle soit ignorée...
J'en demande pardon, mais ce n'est pas de moi
J'ai fait souvent les frais de cette inique loi
Du e muet que doit élider la voyelle
Qui le suit aussitôt. C'est faute vénielle,
Me dira celui qui ne s'encombre de peu ;
Alexandre, je sais, veut respecter le jeu,
Trop de facilités c'est la fin du classique,
Mais je jure à présent de me faire amnésique
Afin que d'ignorer ces manquements mineurs