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1 Utilisateur(s) anonymes
Re : La ponctuation - Accessoire ou colifichet ? |
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Maître Pattie l'Orthophage
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Kaos, je n'ai pas compris ta démonstration (sur le vent chaud qui siffle).
Tu dis que tu peux changer la ponctuation pour changer le sens. Tu ponctues un texte de deux manières différentes, ce qui le prouve : la ponctuation change le sens. Et tu conclues en disant que ce n'est qu'un colifichet. (Remarque, on le dit dans tous les magazines de mode : c'est l'accessoire fait la tenue !) Pour moi, ces deux poèmes ont du sens. Mais je me pose une question : dans le deuxième, est-ce que ça pose un problème, au niveau cohérence d'écriture poétique (je ne parle pas poésie, là, je parle technique d'écriture poétique) d'utiliser une fois une ponctuation par un point et ensuite une ponctuation par l'espace ? (C'est une vraie question.) Citation : Si j'écris:
Contribution du : 09/04/2010 19:58
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Re : La ponctuation - Accessoire ou colifichet ? |
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Visiteur
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Bonsoir à tous.
Je me décide finalement à intervenir par rapport à mon texte qui apparemment aurait déclenché "le feu aux poudres". J'ai été surpris car en fait, ce n'était pas la première fois que je proposais un texte non ponctué et il n'y avait jamais eut aucune remarque à ce sujet en forum, ni même en commentaire. J'étais d'ailleurs loin d'être le premier sur ce site à proposer un texte sans ponctuation et même chose, il n'y a jamais eut dans mon souvenir, de tels échos suite à ces textes. Bref, en ce qui me concerne, il ne s'agissait en aucun cas de faire genre, ou même d'avoir la prétention d'innover. Ce genre d'"artifice"poétique, existe depuis bien longtemps avant que je sois né. C'est juste pour ma part, une question de ressenti, et j'avoue que sur ce texte par ex je ne me suis pas vraiment posé la question de ponctuer ou pas. C'est peut-être alors du n'importe quoi. (Je n'ai jamais prétendu faire de l'exemplaire). J'en ai conscience. Toujours est-il que je commence généralement mes textes sans les ponctuer et après, je ne sais pas si je peux parler de besoin, (mais ça s'apparenterait plus à quelque chose comme ça) je ponctue ou pas. ça peu paraitre facile comme réponse mais je n'ai pas envie de baratiner et dire que oui c'était voulu et modifier ma propre interprétation en fonction de ce que j'ai pu lire en commentaire. Ici, et bien je sais que j'avais une vague idée d'exprimer l'essoufflement, le manque d'appui. C'est peut-être pour ça que je n'ai pas ressenti le "besoin" de ponctuer. C'est vague c'est sur, mais c'est comme ça que c'est venu. C'est de l'écriture instinctive ni plus ni moins avec bien sûr tous les défauts qu'elle implique. Je me focalise plus sur certains aspects (image, visualisation,contexte,...), le fond en fait, que sur la forme. A tord bien évidemment, car je sais que l'on ne peut pas se contenter de cela en poésie mais j'essaie de faire plus gaffe à tout ça. C'est aussi pour ça que je suis ici, et cette histoire de ponctuation n'est pas tombée dans l'œil d'un aveugle. J'y penserais forcément dorénavant. C'était certainement utile finalement. Mais une fois encore, je me demande pourquoi on parle de ponctuation maintenant alors qu'il y a eut d'autres "cas". Était-ce la goutte d'eau qui aurait fait déborder la cerise sur le gâteau ? Enfin voilà ! C'est à peu près tout.
Contribution du : 09/04/2010 21:28
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Re : La ponctuation - Accessoire ou colifichet ? |
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Maître Pattie l'Orthophage
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Je ne sais pas tout, hein, mais il me semble que votre texte n'est pas du tout au centre de cette discussion, ni même à l'origine (du tout du tout).
C'est simplement une question d'évolution d'Oniris, des auteurs qui y publient, et du Comité, qui cherche à remplir mieux l'objectif d'Oniris sur l'aide au travail de l'écriture.
Contribution du : 10/04/2010 09:40
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Re : La ponctuation - Accessoire ou colifichet ? |
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Visiteur
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Citation :
est-ce que ça pose un problème, au niveau cohérence d'écriture poétique (je ne parle pas poésie, là, je parle technique d'écriture poétique) d'utiliser une fois une ponctuation par un point et ensuite une ponctuation par l'espace ? (C'est une vraie question.) Pour moi oui ça pose un souci simple de respiration. Le point oblige à s'arr^ter, à l'inverse le silence du retour à la ligne laisse plus d'espace au mecteur pour passer au vers suivant. Soit je le contraint à stopper ce qui casse le rythme (volontairement) de mon texte, soit il peut continuer plus vite etb profiter des allitérations...
Contribution du : 10/04/2010 10:57
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Re : La ponctuation - Accessoire ou colifichet ? |
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Expert Onirien
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Mais? Clairement, à quoi servent les retour à la ligne en poésie libre? Je suis perdue...
Contribution du : 10/04/2010 11:10
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Re : La ponctuation - Accessoire ou colifichet ? |
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Visiteur
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à passer d'un vers à l'autre comme en poésie classique, pour imprimer un rythme...
Contribution du : 10/04/2010 11:58
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Re : La ponctuation - Accessoire ou colifichet ? |
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Expert Onirien
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Ok.
En ce moment j'arrête pas avec mes questions, comme si je refaisais mes premiers pas... Je suis en train de remettre en cause tout ce que j'ai pu apprendre, donc voilà pourquoi je pose autant de questions simples . J'avais tendance à utiliser mes espaces ou mes retraits à la ligne comme de la ponctuation, un peu comme Benway en fait...
Contribution du : 10/04/2010 12:05
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Re : La ponctuation - Accessoire ou colifichet ? |
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Visiteur
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Mais tu peux pour autant que ça ait un sens...
Je peux faire Jai besoin puisque je suis morte de faim d'un petit bout de pain pour rassasier tout ça... Là tu passes à la ligne pour mettre des virgules... ça passe, mais en gros c'est surtout pour le rythme (comme la ponctuation normale en définitive) pour les respirations. Dans ce cas de figure tu peux mettre u double espacement pour un point, trois lignes passées pour des suspensions. Y a pas de règles, le libre se libère des contraintes... mais faut qu'il y ait un sens, une vpa à tous ces passages à la ligne...
Contribution du : 10/04/2010 12:11
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Re : La ponctuation - Accessoire ou colifichet ? |
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En réponse à Benway : non, ton texte n'est absolument pas à l'origine de la discussion, pas davantage du moins que tous les textes publiés en poésie, ponctués ou non. Ce sujet est le résultat d'une interrogation beaucoup plus globale que mène depuis longtemps (plusieurs mois, voire années) l'équipe de correction et de publication.
En réponse à Kaos : tu démontres, comme te l'explique Pattie, très exactement quelle importance a la ponctuation d'un texte, quel qu'il soit. Tes deux versions (bon, on oubliera la qualité intrinsèque) n'ont pas le même signifiant, mais elles sont parfaitement correcte toutes les deux. Où se situe la différence ? Si on prend juste le début, tu insistes – tu renforces, en fait – l'importance de la chaleur du vent. Par cette mise en apposition entre ses deux virgules, elle devient presque palpable, accablante, voire inamicale (l'impression finale sera construite aussi du reste du poème, avant et après ; disons simplement que, présentée comme cela, elle peut le deveir en fonction du traitement que tu en feras). Dans la seconde, elle est juste une caractéristique, presque secondaire, du vent. Tu pourras en faire quelque chose d'agréable, mais beaucoup plus difficilement une force inamicale. Et c'est en fait si, dans la suite du poème, tu essayais d'aller à l'encontre de ce premier positionnement qu'on pourrait commencer à parler d'erreur de ponctuation : le choix fait irait à l'encontre de l'intention poétique. Mais ce ne sont pas ces seules virgules, isolées, qui formeront le jugement, c'est leur positionnement dans la globalité de l'écrit, leur cohérence par rapport à l'ensemble du tableau que tu dresses dans ton poème (ou ta nouvelle, dans ce cas, la problématique est la même). Loin d'être inutile, et sans être essentielle, la ponctuation est une aide, extrêmement précieuse et puissante, qui te permet de transmettre une sensation, de poser un décor, de rehausser une émotion. C'est une méthode ou technique (on va pas pinailler sur les termes) d'écriture comme une autre, au même titre que toutes les figures de styles existante, et j'avoue avoir beaucoup de mal à comprendre pourquoi on s'évertue à s'en passer à tout prix. Maîtriser la ponctuation, la mettre au service de son écriture, c'est comme maîtriser l'oxymore ou utiliser une anaphore à bon escient ! Cela fait partie du "bagage" de l'écrivain, et nous sommes sur Oniris pour enrichir le "bagage" scriptural et stylistique de chacun. Tu peux donc baptiser la ponctuation de colifichet, si tu veux. Elle l'est, en effet. Au même titre que lorsque Racine écrit "Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?" (Andromaque), il utilise une allitération très forte pour traduire la folie montante d'Oreste, dont l'esprit "voit" les filles de l'enfer autour des corps d'Hermione et de Pyrrhus. Bien utilisée, elle traduit remarquablement ce que veut le poète. Un des meilleurs exemples qui soient (il faut toujours revenir auprès des plus grands, ce sont eux qui ont quelque chose à nous apprendre, pas les rimailleurs de coin de nappe) est la fin des "Pauvres gens" d'Hugo. La dernière partie, avant le vers final. Ce vers final ayant d'ailleurs pour effet, après cette dernière partie, de m'arracher systématiquement un sanglot – je l'avoue sans aucune honte – tant il conclut d'une manière splendide, avec une économie de moyens fantastique, ce remarquable texte. Il faut noter, dans ce passage, l'alternance d'une ponctuation "serrée", qui hache le propos, le rend rugueux, violent presque ("Bah ! Tant pis ! ce n'est pas ma faute.") et de passages plus longs, plus doux, où l'humanité reprend le dessus ("ces choses-là sont rudes. Il faut pour les comprendre avoir fat ses études.") Notez, là, par exemple, qu'Hugo ne met pas en incise "pour les comprendre" alors que cela serait "logique" en pure approche syntaxique, et c'est justement la suppression de ces deux virgules "nécessaires" qui donne tout son poids au vers et toute son humanité au personnage. Puis la ponctuation régularise le souffle, elle délimite pratiquement les hémistiches, elle se contente de mettre en exergue tel ou tel mot, pour mieux le souligner ("Si petits !", "Femme, va les chercher.", "Ils vivront, "). Et finalement elle s'accélère, un peu d'abord, lorsque la décision est prise, pour montrer que cette décision est réfléchie, pesée. Elle devient ensuite courte, serrée, rapide, pour mieux souligner l'urgence de l'action : "Quand il verra qu'il faut nourrir avec les nôtres Cette petite fille et ce petit garçon, Le bon Dieu nous fera prendre plus de poisson. " ==> phrase longue, la réflexion est posée, la décision a muri. On en appelle à Dieu, en signe d'espérance. "Moi, je boirai de l'eau, je ferai double tâche, C'est dit. Va les chercher. Mais qu'as-tu ? Ça te fâche ? " ==> Accélération, brièveté des monts, ponctuation serrée, presque violente : l'homme d'action prend le pas sur la réflexion, c'est décidé, il faut agir. Vite. Aux deux points très secs répondent deux points d'interrogation; Comment ? Tu n'est pas d'accord ? Dans ce seul vers, Hugo passe de l'espoir au début à la détresse à la fin. Certes, les mots comptent, mais remarquez qu'ils sont simples (c'est une des caractéristiques du poème d'ailleurs : ce sont des gens simples qui parlent, les mots sont presque basiques). Et la ponctuation remplit pleinement son rôle, elle porte l'émotion, elle rend possible ce passage en douze syllabes de l'espoir à la crainte. "D'ordinaire, tu cours plus vite que cela." ==> Impression encore accentuée au vers suivant par le retour à un phrasé plus long, plus réfléchi. "- Tiens, dit-elle en ouvrant les rideaux, les voilà !" ==> Et on finit sur un cri, très fort, ponctué par une forme forte, d'exclamation, le soulagement de la femme qui craignait la réaction du pêcheur. Bien sûr, je prends le top de ce qui peut être fait dans le domaine. Mais j'ai la faiblesse de croire que ce sont les exemples issus des meilleurs qui peuvent nous faire progresser. Dans cet exemple (connu, admettons-le), la ponctuation n'est pas tout, mais elle vient compléter un registre de langage très simple, celui de "pauvres"gens" qui n'ont pas "fait d'études". Au-delà des mots, elle sert l'intention du poète. Elle ne fait aps tout, bien entendu. Mais elle se met au service de l'écrivain. Et c'est très exactement ce à quoi il faut tendre : savoir mettre la ponctuation à son service, ou du moins à celui de son intention d'écriture. Lunastrelle soulève aussi une question intéressante, qu'il faut en revanche reprendre sur le fil "ponctuation et poésie", parce qu'elle est plus spécifique à l'écriture poétique. Ici, ce serait bien que le fil reste centré sur la ponctuation en général, utilisée en tant qu'accessoire de l'écriture.
Contribution du : 10/04/2010 13:32
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Re : La ponctuation - Accessoire ou colifichet ? |
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24/01/2010 18:26 De Sur un petit croissant de lune qui chavire mes landes imaginaires...
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Okidou, ça marche pour moi!
Contribution du : 10/04/2010 13:50
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