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1 Utilisateur(s) anonymes
Re : Bleu horizon |
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COQUILLETTE
Le point D du premier post vous concerne tout particulièrement, même si je l'avais écrit avant l'arrivée de votre commentaire. Ce qui m'amuse, c'est que je m'étais demandé, en l'écrivant, si je ne jouais pas un peu trop au professeur. Et voilà que survient votre commentaire pour me faire la leçon Le reproche que vous me faites, je sais l'avoir fait moi-même sur d'autres textes. J'étais donc pourtant attentif à ce point, mais je ne vous donne pas tort. Citation :
En écrivant cela, l'expression "grandes personnes" ne contenait pas pour moi qu'une notion d'âge, elle contenait surtout une notion de responsabilité. Il s'agissait donc d'une expression à vocation ironique. Pour le reste, j'entends ce que vous me dites, mais la lettre était guidée avant toute chose par le désir de convaincre Julien, d'où un ton peut-être moins chaleureux, plus distancié que celui auquel on aurait pu s'attendre. Il ne s'agissait pas de donner des nouvelles du front, il s'agissait d'un adieu et d'une supplique. Merci, Coquillette.
Contribution du : 17/08/2014 18:32
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Re : Bleu horizon |
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HELLIAN
Citation :
Mais ose donc ! D'abord, sache que je suis disposé à recevoir des leçons de cohérence tonale, de la part de l'auteur de "Coup de foudre en caisse 8", en lui répondant "Oui, Monsieur". Ensuite, je te dis que je suis d'accord avec toi, mais... Ce texte est né au départ d'un sonnet que j'avais entamé, mais n'ai jamais pu finir (il n'en reste que le premier alexandrin). Je suis parti un peu par hasard sur la forme de la lettre. Si j'avais pris le temps nécessaire pour écrire ce texte correctement, je l'aurais orienté vers la poésie en prose (je n'ai encore jamais essayé), mais j'étais coincé d'une part par le temps et, d'autre part, par cette forme de la lettre, précisément. J'ai en effet envie de reprendre ce texte un jour, pour lui donner plus de cohérence tonale, comme tu l'exprimes si bien, mais dans l'autre sens que celui que tu suggères, en abandonnant la forme de la lettre. Ta suggestion garde bien sûr toute sa pertinence dans ce cas. Merci, HELLIAN
Contribution du : 17/08/2014 22:32
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Re : Bleu horizon |
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Bonsoir, Colinede,
Merci d'avoir pris le temps de laisser votre impression de lecture sous le texte "Bleu horizon". Citation :
Je vous remercie de votre intérêt, mais je crains que ce ne soit pas possible. Depuis la date de votre inscription sur Oniris, une qunizaine de mes textes y ont été publiés et ce sont autant de rendez-vous manqués pour me lire sur d'autres sujets. Il n'y a plus actuellement que ce texte-ci. Ce sera pour un prochain, peut-être. Je vous remercie doublement parce que vous m'avez soufflé l'idée de chercher quelques véritables lettres de poilus sur Internet alors que, bêtement, je n'en avais pas lu une seule au moment d'écrire ce texte. Je me permets d'en livrer quelques unes ci-dessous. Ma chérie, Je t'écris pour te dire que je ne reviendrai pas de la guerre. S'il te plaît, ne pleure pas, sois forte. Le dernier assaut m'a coûté mon pied gauche et ma blessure s'est infectée. Les médecins disent qu'il ne me reste que quelques jours à vivre. Quand cette lettre te parviendra, je serai peut-être déjà mort. Je vais te raconter comment j'ai été blessé. Il y a trois jours, nos généraux nous ont ordonné d'attaquer. Ce fut une boucherie absolument inutile. Au début, nous étions vingt mille. Après avoir passé les barbelés, nous n'étions plus que quinze mille environ. C'est à ce moment-là que je fus touché. Un obus tomba pas très loin de moi et un morceau m'arracha le pied gauche. Je perdis connaissance et je ne me réveillai qu'un jour plus tard, dans une tente d'infirmerie. Plus tard, j'appris que parmi les vingt mille soldats qui étaient partis à l'assaut, seuls cinq mille avaient pu survivre grâce à un repli demandé par le Général Pétain. Dans ta dernière lettre, tu m'as dit que tu étais enceinte depuis ma permission d'il y a deux mois. Quand notre enfant naîtra, tu lui diras que son père est mort en héros pour la France. Et surtout, fais en sorte à ce qu'il n'aille jamais dans l'armée pour qu'il ne meure pas bêtement comme moi. Je t'aime, j'espère qu'on se reverra dans un autre monde, je te remercie pour tous les merveilleux moments que tu m'as fait passer, je t'aimerai toujours. Adieu Soldat Charles Guinant, le 18 mars 1916 Ma très chère et très aimée Marie, Dieu l’a ainsi décidé, cette lettre est la dernière que vous lirez de moi ! Je l’écris après avoir reçu l’ordre de diriger une attaque qui doit entrainer les plus grands sacrifices – le mien en particulier. Je la confie à un officier du 232ème, le lieutenant Ruez, qui vous la fera parvenir, quand mon sacrifice aura été accompli. J'offre volontiers ma vie à la France, en vue de la grandeur de laquelle j’ai toujours travaillé et vécu. Je partirai en Chrétien, après avoir accompli mes devoirs religieux. Ceci sera pour votre âme si chrétienne la meilleure des consolations pendant notre séparation momentanée; ce sera un exemple pour nos chers enfants. En vous quittant ainsi, je vous laisserai, je l’espère, un souvenir qui vous soutiendra dans la vie. Soyez assurée que je vous aime comme je vous ai toujours aimée et que j’emporte dans le cœur notre image chérie, ainsi que celles de mes quatre enfants, dans l’âme desquels vous me ferez revivre. Le temps nous manque pour adresser un dernier adieu à ma bonne et vénérée mère, je vous prie de lui annoncer ma mort au Champ d’Honneur. Venant de vous qu’elle affectionne particulièrement, ce coup lui sera moins rude. Dites-lui que son âme a forgé la mienne et que je l’embrasse du fond de mon cœur, ainsi que mon père qui fut mon modèle. Je n’oublie aucun des nôtres dans ma dernière vision de la Vie. Mon baiser le plus affectueux à mes chers petits Pierre, Louis, Anne et Charlotte; à vous mon plus tendre adieu et au Revoir ! Votre Paul J'ai le cafard. Voilà six mois que ça dure, six mois, une demi-année qu'on traîne entre la vie et la mort, cette misérable existence qui n'a plus rien d'humain ; six mois sans espoir. Pourquoi tout ce massacre ? Est-ce la peine de faire attendre la mort si longtemps à tant de milliers de malheureux, après les avoir privés de vie pendant des mois. Nous devenons des brutes. Je le sens chez les autres, je le sens chez moi. Je deviens indifférent, sans goût, j'erre, je ne sais quoi faire. Lettre d’Etienne Tanty, 1915, Anovi, www.grande-guerre.org À deux heures et demie, un aéroplane allemand survole nos positions. Nous étions repérés et vingt minutes après, le premier obus éclatait à six pas de moi. J'ai été soulevé, projeté à cinq mètres, tout le corps anéanti, couvert de sang. Je me suis levé, abruti, incapable d'articuler un son et j'ai marché. Des hommes étaient couchés sur la route, morts. J'ai couru. Quelle grêle d'obus ! J'en entends un au-dessus de moi, je me lance dans la tranchée, il éclate à un mètre, je me relève, je pars de nouveau. Je me disais : jamais je n'arriverai à l'ambulance. Ah ! Mon ami, que c'est laid la guerre moderne. Lettre de Jean de Pierrefeu à un ami, 1914, Anovi, www.grande-guerre.org Tu ne saurais croire l'héroïsme de nos soldats. Hier devait avoir lieu l'attaque d'une tranchée allemande. Au signal, les lieutenants s'élancent en criant : « En avant ! », « A l'assaut ! », « Pour la France » ; et l'un d'eux entonne La Marseillaise. Derrière eux, toute la section. Quel élan, quel enthousiasme pour ces hommes qui savent pourtant qu'ils n'ont aucune chance. Les lieutenants meurent, frappés à la tête. Les soldats tombent à leur tour. Iimpossible d'avancer. Les vivants se couchent et tentent d'amonceler de la terre devant leur tête pour se protéger des balles. Le commandant leur fait dire de se replier. Hélas, on ne peut ni avancer, ni reculer. Il faut attendre la nuit. Au soir, un blessé me dit : « Ce qu'il faut souffrir pour la France.» Lettre du Dr Martin-Laval à sa sœur, Paroles de poilus.
Contribution du : 27/08/2014 23:46
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Re : Bleu horizon |
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(suite)
Citation :
Je puis vous rassurer : je n'ai pour seul rétribution que quinze commentaires dont le vôtre. Vous n'êtes pas la seule à penser que ça sent la commémoration et, sous-jacent, le fond de commerce, l'exploitation de soldats tombés il y a près d'un siècle, que plus aucun vivant ne pleure, encombrant l'espace au détriment d'une actualité plus urgente. Je dois vous avouer qu'il m'est arrivé de partager cet avis. Pour ce qui concerne l'actualité, je dois aussi vous avouer que je m'en désintéresse progressivement. Peut-être que je deviens insensible... à moins que ce ne soit l'inverse. Comme me le faisait ramarquer un autre commentateur : c'est à la mode. Une mode qui ne se démode jamais. Je constate qu'en de nombreux endroits du monde, des hommes en convainquent d'autres de se faire tuer pour en tuer d'autres encore, en leur promettant la gloire à laquelle ils goûteront là où leur martyre les mènera. Une motivation semblable devait certainement animer quelques un des ces poilus qui ont écrit, parfois avec une qualité littéraire très réelle. Mais sans doute aussi qu'une bonne partie d'entre eux avait seulement le sentiment de suivre un devoir, sans aucune ambition d'être le héros de qui que ce soit. Et peut-être même qu'une partie d'entre eux n'avait qu'une alternative : mourir en "héros pour la France" ou bien en traître, fusillé par les siens. Il est même arrivé à des soldats de ne pas bénéficier de ce choix. Ma bien chère Lucie, Quand cette lettre te parviendra, je serai mort fusillé. Voici pourquoi : Le 27 novembre, vers 5 heures du soir, après un violent bombardement de deux heures, dans une tranchée de première ligne, alors que nous finissions la soupe, des Allemands se sont amenés dans la tranchée, m’ont fait prisonnier avec deux autres camarades. J’ai profité d’un moment de bousculade pour m’échapper des mains des Allemands. J’ai suivi mes camarades, et ensuite, j’ai été accusé d’abandon de poste en présence de l’ennemi. Nous sommes passés vingt-quatre hier soir au Conseil de Guerre. Six ont été condamnés à mort dont moi. Je ne suis pas plus coupable que les autres, mais il faut un exemple. Mon portefeuille te parviendra avec ce qu’il y a dedans. Je meurs innocent du crime d’abandon de poste qui m’est reproché. Si au lieu de m’échapper des Allemands, j’étais resté prisonnier, j’aurais encore la vie sauve. C’est la fatalité. Ma dernière pensée, à toi, jusqu’au bout. Henry Floch, 4 décembre 1914
Contribution du : 28/08/2014 01:08
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Re : Bleu horizon |
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Bonjour, Acratopege,
C'est toujours une agréable surprise de constater qu'un texte dont on croyait la carrière finie soubresaute encore un peu. Ton avis rejoint ceux d'autres commentateurs et, loin de constituer une redite, il en crédibilise le propos. Remerciements d'un Pierre à un autre !
Contribution du : 17/09/2014 13:05
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Re : Bleu horizon |
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Bonjour, Dupark,
Plutôt que de commenter mon texte, vous avez choisi d'en copier un autre, et vous l'avez fait au moment où se rouvre le forum. Comme les choses sont bien faites, n'est-ce pas ? Car cela me permet de demander votre aide. Voici votre copie : "Pense que de chaque côté des lignes, il ne reste pas un brin de verdure, mais une terre grise de poudre sans cesse retournée par les obus, des blocs de pierre cassés, des troncs déchiquetés, des débris de maçonnerie qui laissent supposer qu'il y a eu là des hommes... Je croyais avoir tout vu à Neuville. C'était une illusion. La bas c'était encore la guerre: on entendait des coups de fusil, des mitrailleuses, mais ici rien que des obus, puis des tranchées que l'on de bouleverse mutuellement, des lambeaux de chair qui volent en l'air, du sang qui éclabousse. Tu vas croire que j'exagère. C'est encore en dessous de la vérité. On se demande comment il se peut que l'on laisse se produire de pareilles choses. Je ne devrais peut être pas décrire ces atrocités mais il faut qu'on sache!" Pouvez-vous m'aider à reconstituer le texte initial ? Rassurez-moi ! Ceci est sans le moindre rapport avec l'un de vos textes que j'aurais moi-même commenté, n'est-ce pas ? Personnellement, lorsque je n'aime pas un texte, il me semble indispensable d'expliquer dans le détail pourquoi, mais il est vrai que l'effort ne m'a jamais fait peur. Pas une seule virgule sur mon texte, dans votre "commentaire" ! Oniris pourra bien karchériser tout ce qu'il veut, la qualité des commentaires dépendra toujours de la qualité des commentateurs. Vous ne voulez vraiment pas commenter mon texte ? La modération a été renforcée, vous savez ! Peut-être aura-t-elle pour vous la pitié qu'elle n'a pas eu en d'autres occasions.
Contribution du : 12/11/2014 09:22
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Re : Bleu horizon |
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J'ai été modéré. Donc tout va bien. La modération fonctionne et personne ne verra mon commentaire. Sauf si un contre-modérateur, un critique de critique de critiques ne le reproduit ici. Faut-il aimer critiquer !
Je vous sens fâché. Pourquoi ? Je n'ai pas argumenté ? Ou bien préférez-vous polémiquer plutôt que de produire ? Puisque l'effort ne vous a jamais fait peur, produisez donc. Détendez-vous, ça va aller. La cérébralité et la logique ne font pas toute la littérature. J'attends de lire un texte de vous intéressant. Est-ce un commentaire valable de dire que votre texte, qui se veut documentaire, n'apporte rien de plus à ce qui est connu ? Est-ce un commentaire valable que de trouver risqué de prêter sa voix à des soldats morts il y a cent ans ? Si le propos est basé sur des faits réels, il faut citer les sources. Sinon, on a (j'ai eu) du mal à entrer dans l'histoire. Le rapport entre la détresse du combattant et les maths, par exemple, est très improbable. Pour les fautes graves, il n'y en a pas. Un texte sans faute peut être ennuyeux. Ferai-je avancer votre écriture en dénonçant la maladresse de cette tournure : "Les fous d’en face le sont autant que les nôtres..." ? Le mot "fous" y est à la fois nom et adjectif. Mais je le mentionne seulement pour vous faire plaisir. Parce que vous aimez les détails.
Contribution du : 12/11/2014 11:17
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Re : Bleu horizon |
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Citation :
Je vous ai pourtant donné la raison. Je vous la reproduis si elle vous a échappé : Citation :
Un mois de métabolisme au ralenti permet de nettoyer, hors des regards trop sensibles, ce dont on veut se débarrasser, mais ne permettra hélas jamais de rendre intéressant ce qui ne l'est pas. Permettez-moi, cette fois, de saluer l'effort qui vous a mené à aborder enfin le texte : Citation :
Collez ceci dans votre nouveau commentaire et ce sera parfait. Et ajoutez lui votre "Très faible", c'est votre droit dès lors que vous argumentez... un peu. Veuillez me pardonner !... aujourd'hui, ça s'appelle "a aimé ce texte Vraiment pas". Comprenez-moi bien ! Vos critiques sur le texte ont pafaitement leur place, puisque c'est précisément ce que l'on vous demande, mais je n'ai que faire de votre avis sur le bien-fondé du choix du sujet et encore moins à faire de votre avis personnel sur tel ou tel autre texte, qui ne regarde que vous et constitue à lui seul un motif de modération dès lors qu'il constitue votre unique argumentaire. Citation :
La faire avancer, certainement pas. En revanche, j'ai passé suffisamment de temps sur Oniris pour que le risque que vous la fassiez reculer soit devenu suffisamment faible. Je prends mes leçons auprès de qui je veux et je vous remercie de m'aider à opérer si aisément la sélection.
Contribution du : 12/11/2014 12:21
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