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2 Utilisateur(s) anonymes
Re : Détournement de rimes |
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Maître Onirien
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Je me permets aussi de jouer sur le faux poème en fausses rimes. Mais c’est sans doute le meilleur qui soit ; Alphonse Allais : Rimes riches à l’oeil
L'homme insulté‚ qui se retient Est, à coup sûr, doux et patient. Par contre, l'homme à l'humeur aigre Gifle celui qui le dénigre. Moi, je n'agis qu'à bon escient : Mais, gare aux fâcheux qui me scient ! Qu'ils soient de Château-l'Abbaye Ou nés à Saint-Germain-en-Laye, Je les rejoins d'où qu'ils émanent, Car mon courroux est permanent. Ces gens qui se croient des Shakespeares Ou rois des îles Baléares ! Qui, tels des condors, se soulèvent ! Mieux vaut le moindre engoulevent. Par le diable, sans être un aigle, Je vois clair et ne suis pas bigle. Fi des idiots qui balbutient ! Gloire au savant qui m'entretient ! Ma modeste version ; Le constipé qui se retient N’a rien d’un homme patient ; Les traits tirés et le rire aigre Il ne veut pas qu'on lui dénigre Des efforts faits à bon escient Contre des douleurs qui le scient. Retiré dans une abbaye, Non loin de Saint-Germain-en-Laye, D'où de lourds silences émanent Ce long calvaire permanent Lui laisse lire du Shakespeares, Rêver aux iles Baléares, Lieux d’où les vagues se soulèvent, Où voltige l’engoulevent, Où les vents laissent planer l’aigle ; Ces foutus vents, comme il les bigle ! Alors que les siens balbutient De ce long mal qu’il entretient.
Contribution du : 22/03/2015 04:29
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Outre fables |
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Re : Détournement de rimes |
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Maître Onirien
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Je suis désolé ; je n’avais pas vu que le poème d’Alphone Allais avait été déjà soumis. J’aimerais donc présenter autre chose et j’ai trouvé chez La Fontaine La poule aux œufs d’or :
L'avarice perd tout en voulant tout gagner. Je ne veux, pour le témoigner, Que celui dont la Poule, à ce que dit la Fable, Pondait tous les jours un oeuf d'or. Il crut que dans son corps elle avait un trésor. Il la tua, l'ouvrit, et la trouva semblable A celles dont les oeufs ne lui rapportaient rien, S'étant lui-même ôté le plus beau de son bien. Belle leçon pour les gens chiches : Pendant ces derniers temps, combien en a-t-on vus Qui du soir au matin sont pauvres devenus Pour vouloir trop tôt être riches ? Que j’ai cousu différemment : Avant, pro du dopage, il voulait tout gagner Osera-t-il en témoigner ? Il a, les ans passants, boni la même fable, Vanté sa force et son cœur d’or, S’est à peine excusé d’entasser un trésor ; Du reste n’était-il plus fort que son semblable ? Les ans passants toujours il n’emporte plus rien. Il vit dans son mensonge. Enfin, c’est son seul bien. Son lot n’est plus chez les gens chiches, Ces fins de pelotons que l’on a jamais vus, Ces obscurs mal classés ne sont rien devenus, Mais d’honneur et santé sont riches.
Contribution du : 22/03/2015 05:13
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Re : Détournement de rimes |
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Onirien Confirmé
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Art poétique
De Verlaine De la musique avant toute chose, Et pour cela préfère l'Impair Plus vague et plus soluble dans l'air, Sans rien en lui qui pèse ou qui pose. Il faut aussi que tu n'ailles point Choisir tes mots sans quelque méprise : Rien de plus cher que la chanson grise Où l'Indécis au Précis se joint. *** Mon détournement Du rythme, première chose, Y préférant le vers impair Comme une plume dansant dans l’air, Sans contrainte où rien n’y pose. Prends garde ne choisis point Des termes à effet que l’on méprise : Rien ne vaut le bercement qui grise Lorsque l’incertain au juste se joint. J'ai travaillé sur les deux premières strophes de L'Art Poétique de Verlaine. Je ne voudrais pas aller plus loin avant d'avoir votre avis sur ce travail. Le poème contient neuf strophes.
Contribution du : 23/03/2015 00:15
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Re : Détournement de rimes |
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Maître Onirien
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Marie-Jo, il fallait suivre le nombre de syllabes. Impaires : 9.
Regardez. S’il fait chaud ne porte pas grand-chose, Mais s’il pleut dru préfère l’imper ; Le climat c’est les humeurs de l’air, Fait donc gaffe au lapin qu’il te pose. Itou, gare à l’orage qui point ! Prends toujours ce K-Way qu’on méprise ; Le ciel peut faire sa mine grise, Quand un nuage fume son joint.
Contribution du : 25/03/2015 07:01
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Outre fables |
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Re : Détournement de rimes |
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Visiteur
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Mais je me méfie tout de l'imper dont on dit qu'il est soluble dans l'air.
Sinon, d'après "Complainte" de Francis Carco Le café du soir Je me sens un peu ridicule, Quand je refuse le café A l'approche du crépuscule Il m'empêche de dormir, en fait. Je leur dis : « Laissez moi tranquille, Tout va bien, j'ai fort bien mangé. Je prends ma casquette et je file. Le kawa me rend enragé. - Mais c'est du déca ! - Peu importe. Un insomniaque a disparu Une nuit en claquant la porte. On l'aurait retrouvé pendu. Son fantôme est à la croisée, Qui se marre et cherche sa proie. Il fait un chambard sur le toit Et pisse par la cheminée. »
Contribution du : 25/03/2015 09:36
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Re : Détournement de rimes |
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Onirien Confirmé
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Gemini,
Bonjour. je vous remercie! En plus j'ai compris avec vos rimes que je ne suis pas obligée de suivre le même thème que l'auteur. merci encore!
Contribution du : 25/03/2015 13:53
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Re : Détournement de rimes |
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Visiteur
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En effet Mariajo
Choisir un autre thème est beaucoup plus agréable et plus facile dés lors qu'il supprime une contrainte. En tout cas, je ne connais pas meilleur exercice pour assimiler les règles et les tournures poétiques. Il rappelle celui que l'on voit parfois pratiquer dans les musées par les élèves des Beaux Arts qui reproduisent (en toute légalité) les tableaux des grands maîtres.
Contribution du : 25/03/2015 14:29
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Re : Détournement de rimes |
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Maître Onirien
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On peut aussi, avec les rimes d'un poème connu (Le dormeur du val), faire une autre version d'un poème connu (Le chêne et le roseau) :
Dans un pays lointain, au bord d’une rivière, Est un frêle roseau fagoté de haillons, Près de lui vit un chêne à la parure fière Qui dresse, du soleil, un rempart aux rayons. La cime du grand arbre atteint, du ciel, la nue, Mais le pauvre roseau n’en voit guère le bleu Et pour offrir un trait à sa peau pâle et nue Il penche à hue à dia, sauf bien sûr lorsqu’il pleut. Le chêne dit un jour : « Ne voyez-vous pas comme Cet ombrage entre nous à chaque jour m’a somme. Que vous n’ayez point chaud, cela me laisse froid ! » À peine ces mots dits, Notos de sa narine Souffle un air si puissant qu’il frappe la poitrine, De l’arbre qui s’abat, rendant au jonc son droit.
Contribution du : 26/03/2015 01:12
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Re : Détournement de rimes |
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Visiteur
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Il fallait y penser
C'est super L'idée et l'exemple Chapeau Gemini
Contribution du : 26/03/2015 06:10
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Re : Détournement de rimes |
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Maître Onirien
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Poème original de Maurice Carême
Il tombe encore des grêlons, Mais on sait bien que c'est pour rire. Quand les nuages se déchirent, Le ciel écume de rayons. Le vent caresse les bourgeons Si longuement qu'il les fait luire. Il tombe encore des grêlons, Mais on sait bien que c'est pour rire. Les fauvettes et les pinsons Ont tant de choses à se dire Que dans les jardins en délire On oublie les premiers bourdons. Il tombe encore des grêlons... Poème détourné Tinte clair le son des grêlons, Mais toi, tu ne veux plus en rire, Chez toi, ton âme se déchire, En vain le soleil, ses rayons, En vain pétales et bourgeons : Las, nulle lueur ne va luire. Tinte clair le son des grêlons, Mais toi, tu ne veux plus en rire. Strident est ton cri de pinson Tu as tant de choses à te dire Que dans tes plus fervents délires Tu te conduis droit au bourdon Tinte clair le son des grêlons...
Contribution du : 26/03/2015 15:08
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L'homme est conduit par l'aveugle qui est en lui- J.Claude Izzo Poésie et carnets artistiques : https://papiers-relies.assoconnect.com/ |
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