Pierrot, ce n'était pas l'amoureux qui s'épanche
Et les princes charmants, c'est pour les opéras ;
Costard rayé, pas du Fursac, chemise blanche
Et dans les poches assez pour payer les extras.

Colombine en cheveux, elle a pris sa revanche,
S’imaginant parente avec les droséras.
Pauvre de moi j’étais insecte qu’on démanche,
Et qu’on avale goulûment : bon débarras !

Avant le précédent :

Mais j’en aimais une autre et fallait que je tranche.
J’excitai mes contacts pour trouver des gros bras
lui faisant miroiter une retraite franche
agrémentée d’oseille et signée d’un contrat.

Il aimait les nanas, le fric et la boutanche
Et moi je lui disais « Un jour tu te perdras 
Ton camarluche arsouille est doué comme un manche,
C'est Haddock qui se bat avec un sparadrap. »

Je refilai ma miette à une vieille branche,
Lui disant finasseur : « vas donc voir dans ses draps
Si elle est pas là-bas, vidée comme une tanche. »
Il l’a vendue pour un kopeck, le scélérat !

Le marlou de Pierrot avait l'air d'un comanche
« Viens donc voir, je lui dis, je crains pas les castrats ! »
Il me bourra de coups, une vraie avalanche.
Je crois bien qu'il voulait me vendre aux émirats.

Souffles des corps et la fenêtre
Couleur d'une Lune d'alun—
Ô quel immense bonheur d'être
Fut embrasé entre nos mains !

(Autre quatrain inspiré de St.-J. P.)

Je suis blonde peut-être mais pas une oie blanche ;
On ne m'enverra pas aider à Montserrat
Les prêtres à prier; moi j'aurai ma revanche.
Ta souris mon Pierrot n'aime pas les ingrats.