Bonjour les micro-nouvellistes et à tous leurs lecteurs qui peuvent se lancer s'ils le désirent à un moment ou à un autre…

Il n'est pas toujours facile de trouver le temps en cette période de festivités, mais je viens de lire les dernières micro-nouvelles avec beaucoup d'intérêt.

D'abord, sur le thème de la semaine dernière : le désamour.

Dugenou, Le désamour. Post #307.
J'ai été un peu surprise, comme d'autres, sur le fond, mais ai été amusée par l'idée de ce personnage qui va faire sa sérénade, en quelque sorte, dans un esprit jaloux, apparemment un peu vengeur. Comme d'autres, je n'ai pas trouvé cela vraisemblable, mais dans l'art, si, et imaginé une pièce de théâtre brève où cette femme aurait exprimé à sa façon son désamour global à l'égard des hommes. Une scène, donc, dans un ensemble que l'on peut imaginer à notre guise.

Eclaircie, Le désamour. Post #308.
J'ai beaucoup aimé cette micro-nouvelle. Ce n'est toutefois qu'à la seconde lecture que j'ai mieux saisi qu'il y avait lieu, tout au long, de voir qu'il s'agissait d'une chatte… Mais j'ai bien aimé cette surprise qui explique bien le champ lexical et le cadre de l'histoire. En effet, au début, j'imaginais un personnage féminin, mais humain… Bien écrit, aussi !

Maria, Le désamour. Post #314.
J'ai beaucoup aimé retrouver cette atmosphère d'un rapport entre enseignant / élèves qui me parle particulièrement. Il m'a aussi fait penser à quelques souvenirs d'enfance, notamment pour l'anecdote autour de l'orthographe, mais mon professeur de français (j'étais en cinquième, donc plus âgée) nous faisait très peur ! Un peu à l'opposé de ce que vous décrivez, donc. Mais tous ces moments que tout le monde connaît dans son parcours de vie est intéressant et fait, ici, un très beau sujet pour votre micro-nouvelle. Le regard que porte la narratrice est bien senti, bien vu et bien rendu. Il permet de mieux saisir ce qui se trame en elle. J'ai vraiment beaucoup aimé.

Pour l'écriture, je trouve que c'est très bien. Juste une remarque sur la fin. Vous avez écrit : "Léa fut étonnée, déçue et triste parce ce que ce fut de cette main qu'il gifla sa mère, la veille.
M.Glémet n'avait pas deviné quel genre d'homme était son père. Dès lors que Léa se redit compte des limites du maître, elle l'aima moins".

J'aurais mis un imparfait après "parce que" => parce que c'était de cette main... En effet, il y a une notion de durée plus longue ici. Cette main est toujours là, et elle peut encore l'observer. Au contraire, vous avez raison de mettre un passé simple à "il gifla sa mère", car il l'a giflé à un moment précis, la veille.

Enfin, j'ai aussi relevé une coquille, soit pas grand-chose : "se redit compte" pour " se rendit compte".

Au plaisir de vous relire sur le nouveau thème de cette semaine, ou sur un prochain.

Merci beaucoup Eclaircie d'avoir proposé, ce week-end, un nouveau thème pour cette semaine : L'IMPATIENCE.

Thème : L'IMPATIENCE

Eclaircie. Post #319
J'ai trouvé intéressant ce flot d'instants marquant l'impatience de ce personnage au fil de son parcours, mais je me suis interrogée sur la dernière phrase : "Ce n’est que très récemment qu’elle est plus indolente, seuls ces doigts témoignent encore d’impatiences.
" J'ai trouvé que "seuls ses doigts témoignent encore d'impatience" était trop vaste, trop ouvert à des interprétations qui ne viennent pas tout de suite à l'esprit. En quoi ses doigts sont-ils impatients ?

A lire cet exercice, je réalise que comme le précédent, le thème n'est pas aisé. Sans doute parce qu'il s'agit d'une notion abstraite, mais c'est très bien ! Ca nous donnera du fil à retordre…

Merci à vous, Poldutor, toujours un mot gentil en commentaire.

Merci Lulu pour tes lectures et commentaires et ta constance sur ce sujet,
Concernant le thème impatience, ce mot désigne aussi "une irritation nerveuse se traduisant par une agitation motrice et des fourmillements" (Cnrtl). C'est dans ce sens que j'ai voulu l'employer.

Eclaircie,

Ah super ! Me voici apprenante d'un nouveau mot… Eh oui, je ne connaissais pas du tout ce sens-là. Merci à toi !

Thème "Impatience"

Mai est déjà bien installé et le printemps, affiché au calendrier depuis plus d’un mois, n’en fait qu’à sa tête.
Depuis des semaines, il pleut, il bruine, il fait froid. Le vert éclatant des jeunes pousses ne parvient pas à illuminer les journées. Les oiseaux se désolent du manque de chaleur les empêchant ainsi de se nourrir -leurs oisillons survivront-ils ?- faute d’insectes en suffisance. Les hirondelles se demandent ce qu’elles font sous cette latitude ; se seraient-elles trompées de destination ? Le ruisseau gronde, s’étalant plus qu’il ne faudrait dans le pré où les chevaux, le crin luisant, baissent la tête attendant des jours meilleurs.
Les fleurs du cerisier coulent et les pétales perdent très vite de leur éclat, fondus dans l’herbe trempée.
Les petits plants d’impatiences récemment installés sous le tilleul font grise mine. Il faudra attendre longtemps avant qu’ils ne tapissent entièrement le couvert de l’arbre, éclairant la pénombre de leurs couleurs variées.

980 caractères, espaces compris

A ECLAIRCIE post 319

Une vie joliment rassemblée en quelques lignes.
Sa naissance est celle de ma fille !
Je suis toujours émerveillée lorsque d'un auteur je lis ce que j'ai vécu, ce que j'ai pensé.

A ECLAIRCIE post 325

Impatience, avec encore un autre sens. Bravo.
Mais j'ai trouvé les phrases trop longues. Tu m'as expliqué avec justesse ce printemps, mais je ne l'ai pas ressenti. Une autre ponctuation eut rendu le texte plus fluide, plus musical.

Éclaircie, IMPATIENCE, Post 325
Pas mal ce double sens d'impatience dans le texte, bien que j'ai ressenti plus le sentiment de lassitude que l'impatience vraiment. J'ai bien aimé ce printemps entrevu entre ce qui est et ce qui est souhaité. Ça m'a donné à voir cette saison que j'aime entre toutes ! Pour ma part, je n'ai pas été dérangée par la ponctuation. Mes encouragements !

IMPATIENCE

Seul dans l'obscurité, sur une couche plutôt dure, dans la lueur incertaine et blafarde de la lune qui éclairait plus que chichement le minuscule domaine dont il était maintenant le seul occupant, Louis songeait. Il songeait aux jours pas si lointain où il formait tant de projets pour son fils, l'aider à grandir, lui inculquer les qualités qui font d'un homme un chef, et pourquoi pas si le cœur lui disait, l'initiatier à la serrurerie, occupation qui le délassait dans les moments de tension.
Las, les événement de Juillet avaient tout bouleversé, et pourtant il n'avait pas été pire que ces prédécesseurs, au contraire, il avait plutôt bien géré , essayant d'être digne de la confiance de ces contemporains.
Les heures s'égrainaient lentes et inexorables, mais Louis n'était pas pressé, demain nous serions le vingt et un Janvier 1793 et Louis n'attendait pas cette date fatidique avec impatience...

902 caractères incluant les espaces

Cordialement,
poldutor

je reviens sur le thème de la semaine L'IMPATIENCE

Eclaircie #319

Une vie en raccourci. Un portrait par petites touches qui mettent bien l'accent sur cette impatience à vivre.

# 325

petite vignette visuelle, avec les oiseaux frileux, l'eau qui s'étale et les chevaux mouillés. On n'attend plus que le mélange de rouge et de rose des impatiences sous le tilleul.

Poldutor # 328

micro nouvelle historique! L'attente est l'envers de l'impatience. Cette évocation de Louis à la veille de sa fin est assez poignante. en effet, à quoi pensait-il cet homme qui n'avait pas été plus mauvais qu'un autre?

je pense qu'il y a une petite coquille avec "l'initiatier" au lieu de initier.

Bonjour Plumette #329
Merci pour le commentaire.
En effet il s'agit bien d'une (grosse) faute de frappe, je voulais parler d' initier bien entendu, merci de l'avoir relevé.
Cordialement.
poldutor