Citation :

Puis on la devinait plus loin, dans la ruelle,
Précieuse sans paillon, halo sur un buvard.
La lune la suivait de sa liesse cruelle,
Réverbérant alors sur l’asphalte son fard.

La ville après la pluie était une aquarelle
Dont le miel allégeait son crêpe de cafard.
Légère elle passait, silhouette irréelle,
Irisant le chaos d'un rêve de clochard.

Merci Cyrill ! La suite :
À ton marbre jamais ne me suis plus rendu :
C'est que j'aurais trop peur de vouloir y rester.
Et mon bouquet de rose, qu'en est-il advenu ?
Le temps et l'éloignement seuls m'ont fait accepter.

Ses cheveux tels l’onyx lui faisaient une ombrelle
L’abritant de la rue dont le masque criard
La brocardait. C’est au couvert d’une chapelle
Qu’on aperçut les volutes de son brouillard.

Qu’un pétale s’envole et je serai pendu
Puisque de ton repos je n’ai su m’acquitter.
À l’aune de ta vie le temps est suspendu,
M’insupporte le jour jusqu’au bonheur m’ôter.

Et chaque nuits tes cils déchirent le brouillard,
Viennent papillonner sur mes traits endormis.
Puis je m'éveille mort dans un songe infini
Que l'ocre de la lune surveille de son phare.

(Je vais m'arrêter sur ce thème, j'ai déjà exploité le sujet dans plusieurs poèmes que j'avais effacé de mes publication, et en E.L., je m'inspire d'un couple d'ami, plus de dix ans que lui élève ses deux petits sans elle... je culpabiliserais de surexploiter ce filon.)
Mais si tu as déjà d'autres quatrains prêt là-dessus, Cyrill, fais-les nous tourner ! Pas de malaise

Citation :

La brume parfois cèle un secret qu'on muselle,
Et qu' à peine on devine au petit jour blafard.
Sur son âme pesait une faute vénielle
Et l'angoisse roulait comme un lent corbillard.

Était-elle – on le dit – cette ange criminelle
Que l’on mit au cachot tel un sombre bagnard ?
Bien malin qui saurait interpréter en elle
Les revers d’allégresse, en son cœur le chambard.

Elle aimait quand l'hiver au teint de tourterelle
Offrait à son ennui des larmes de brouillard ;
Le givre lui faisait un souffle de dentelle
Et son cœur oubliait la douleur du poignard.

Protecteur, son silence accompagnait ma main,
C'est du moins l'hypothèse lovée dans mon esprit
Un silence aguicheur ? un silence inouï
qui étreint un suspens, de son pas méridien.