Je tourne le dos 5 minutes et voilà que j'ai déjà raté une série de mots. Enfin voilà ma contribution pour celle-ci. J'en ai profité pour lié ça à un autre exercice que vous aurez reconnu.



Le Palais des Enfers, dressé de ses tours de roche noire en plein cœur de la capitale, Pandémonium, vibrait d’une étrange oscillation. L’onde qui se propageait à travers les vagues de laves qui constituaient les routes de la cité éloignait même les créatures les plus coriaces. Les démons moussus qui profitent souvent de telles occasions pour envahir tout l’espace avaient fui l’atmosphère trop étouffante de la colère du démon suprême.

Le Diable était en colère.

Cela faisait maintenant un mois qu’Il – la majuscule est nécessaire devant l’opposant à l’autre Lui – avait été mutilé, qu’Il avait été estropié, qu’Il était borgne.

De temps à autre, Sa colère éructait tel un volcan et lorsque ces crises étaient passées, c’est une lueur froide qui émanait de Son unique œil, seule empreinte de Son courroux sur ce visage impassible.

Un autre son s’était soudainement mis à résonner dans le palais, très différent du vrombissement assourdissant. C’était un bruit de pas irréguliers, légers mais rapide. Ce pas était reconnaissable et le Diable avait tôt fait de l’identifier.

Avant même que les grandes porte de la salle du trône ne furent ouverte, un doux parfum avait envahi la pièce, entêtant presque enivrant. La vision suivante était si ravissante que l’on eu du mal à dire si elle était la cause ou la conséquence du malin qui habitait son esprit. Une démone apparut. Elle avait l’apparence d’une jeune femme, son visage était enfantin mais son corps, que l’on devinait à travers une robe sombre et étroite, était sublimement adulte.

- Raconte-moi.

Le Diable avait parlé calmement de Sa voix caverneuse mais l’espoir le trahissait. Il détestait être à la merci de quoique ce soit, fut-ce sa propre fille.

- Le général Chaos a lâchement traité avec les anges. C’est d’après lui pour limiter les pertes des deux côtés mais je pense qu’il a surtout peur d’être déchu au rang de démon inférieur.

Le Grand Sycophante avait parlé. Employée pour espionner sa propre armée, le Diable avait trouvé un moyen efficace d’enrayer non pas la bonne corruption qui est un vice tout à fait noble mais la lâcheté. Les pouvoirs de sa fille étaient tels que le moins loquace des être se mettait à parler de manière volubile sur tout, y compris ses secrets les plus intimes. Elle possédait d’autres pouvoirs plus guerriers et ses capacités ambivalentes lui assuraient une couverture de général des succubes.

- Tu sais vraiment tout.

La phrase n’était pas une question, juste une constatation.

Elle s’approcha de lui et étendit ses mains sur Son torse puissant.

- Tu peux compter sur moi, lui susurra-t-elle.

Alors de Ses propres mains il transperça le corps de sa fille. Ses ongles devenus griffes labouraient le ventre de la démone pour enfin y extraire un globe étincelant. Son œil.

Son rire fit effondrer la tour sud du palais. Quant à sa fille, elle survivrait, il s’était trop amusé à voir la déception dans ses yeux quant elle avait compris à la fois sa douleur et sa défaite.

La Fantasy et le fantastique sont au rendez-vous dans cette liste.

Oserai-je participer ???

Hum, réflexion, peut-être...

Et mes félicitations à tous les Amigos !

La salle des urgences prenait des airs de Pandémonium. Rose, infirmière chef du service, observait les oscillations volubiles des patients impatients. Elle en avait vu passer des hystériques et des hypocondriaques en vingt ans de carrière, mais aujourd’hui c’en était étouffant. Les vagues d’hommes blessés étaient venus s’écraser sur les rivages hospitaliers. Le Titanic a fait naufrage dans le secteur ou les salles des fêtes des communes alentours avaient pris feu à la même heure, ironisa Rose. Pauvres petites créatures ! La sycophante bandeuse de plaies se détourna de la scène. Rose enfila des gants stériles et se dota d’un scalpel, penchant son giron vers lui. Elle décortiqua une à une les empreintes moussues qui proliféraient le long de sa colonne courbe. D’un sourire ambivalent, elle l’éleva sous le faisceau d’un néon pour mieux en contempler la magnificence. Un bonzaï !

C'est un hôpital pour arbres ou le gars avait un bonzaï planté dans le dos ?

En tous cas bravo, ça nous change complètement d'ambiance !

Sacrée Rose, non, elle a simplement décidé de chouchouter un bonzaï, c'est le patient idéal.

Merci à toutes les contributions, votre générosité n'a d'égale que votre créativité.

10 nouveaux mots demain !!!

_ Avez-vous déjà eu la sagacité de vous demander ce que pensait la femme du Lièvre ? questionna le professeur.
_ Celle du Lièvre et de la Tortue ? demanda une écolière à la tête en ogive.
_ Non, celle de Panpan dans Bambi ! ironisa un écolier qui aimait défier l’autorité enseignante.
L’hululement réprobateur de l’ensemble de la classe lui coupa toute envie de persister dans ses blagues foireuses.
_ En plus, Panpan c’est un lapin, précisa son voisin de table, andouille.
Le professeur fit claquer sa baguette sur l’arrête de son bureau alors qu’un fou rire communicatif se répandait parmi les têtes blondes. Le silence ecclésiastique reprit ses droits dans la petite salle.
_ Alors, comment croyez-vous que la hase ait réagi au besoin compulsif de son mari de courir après la Tortue ?
Les enfants se remuèrent les méninges, un élan collectif qui déconcerta l’enseignant. Le plus créatif leva le doigt le premier :
_ Je pense qu’elle a dû demander le divorce, m’sieur.
Le professeur sourcilla. Ses petits camarades se tournèrent vers l’élève à la réponse obscure. Ce dernier haussa les épaules.
_ Ben oui, vous croyez que c’est marrant pour une hase d’être fait cocu par une tortue.
Là, le professeur ne put se prémunir contre les effets nocifs de l’hilarité qui le gagna, en plus de ses élèves. Dès que le calme réinvestit la place, il ajouta :
_ Vous êtes un comique né, mon garçon. Vous faites des nids-de poule de minuscules ornières.
_ Et vous, vous posez des questions à la con, m’sieur, répliqua l’élève.
Le gamin saisit le premier objet qu’il trouva. D’un geste altruiste, il sauça l’enseignant du contenu entier de sa trousse.
_ Y a pas de hase dans la fable de Lafontaine, crétin !
Décidément, le sélection du corps enseignant était l’élément non sacerdotal récurrent au Ministère de l’Education Nationale.

Interlude primaire, voire maternelle... toutes mes excuses aux Profs !!!

Le hululement du hibou avertit la hase qui se tapit dans une ornière. Un convoi arrivait sur la vieille route de la côte. Les autorités sacerdotales de la région, dans un élan altruiste mais surtout craignant les vapeurs nocives, avaient décidé d'évacuer les ogives trop anciennes. Confiant en leur sagacité mais peu créatifs, ils n'avaient pu imaginer mieux que les jeter à la mer.

(c'est pas bô ça)