Je veux tout embrasser d’un regard diagonal :
Les chevaux de la mer et les grandes malines,
La nature en fureur, son grandiose arsenal,
L’ouragan qui me hèle en bourrasques divines.

Le moindre fifrelin m'était phénoménal :
Un écureuil doré retroussant les babines,
Se fendant d'un sourire, ami subliminal,
D'un coup de dent aigu croquait des avelines.

Écrit vers 2006-2008

La vie est une réelle sourde ;
Sûr que l'absurde n'est pas absoudre.
Mourir, à quoi bon s'y résoudre !?
Mon venin reste dans sa gourde. [Vers modifié]

Le silence est un fou qui n'en fait qu'à sa tête
Qu'on le brise ou le loue, il a prise sur vous.
C'est un sage qui danse et parfois se dévoue
pour embellir les âmes flottant sur les planètes.

Je n'avais qu'une hâte : atteindre le chenal
Et j'offrais mon visage aux caresses salines.
Au rivage lointain vacillait un fanal,
Ainsi qu'un sémaphore annonçant les baïnes.

Je ne me m’enivrais pas d’images d’Épinal,
De la rose accueillant l’arôme et les épines ;
Les voiles de mon cœur au trouble fantômnal
Claquaient en esquivant les vagues cabotines.

Du ciel chahuté par un flux diagonal
S'échappait un fouillis de clameurs sibyllines.
Je regardai passer, flot septentrional
D'un peuple migrateur, un vol de sauvagines.

S'il fallait deviner la dérive des arbres,
pour sauver notre amour et dire les saisons,
je n'hésiterais pas à geler les maisons
sans jeter un regard sur les chats qui se cabrent. :)

Ayant guetté toujours le signe liminal,
Les patientes aînées guidaient leurs benjamines
Sans jamais s'écarter de leur point cardinal ;
Dans les nues persistaient leurs empreintes albines.

Mon cœur était heureux, je compris le signal.
Comme l'oiseau transi fuit les saisons chagrines,
Je serais le passant d'un univers vénal,
Préservant son exil des passions vipérines.