Angry Parents (3/4)
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Aux treize ans de Pierre, son père transgressa un interdit maternel en lui offrant une console de jeux vidéo.

Fatale erreur de ce père qui pensait bien faire pour obtenir de son fils une meilleure implication dans son travail scolaire : le garçon découvrit les mondes virtuels et ne mit que quatre mois à se faire acheter un PC surpuissant et une connexion ADSL ultra-rapide.

Pierre devint un geek ultime, enfermé dans sa chambre, n’en sortant pour ainsi dire jamais. Nourri de pizzas déposées au seuil de son antre, il ne quittait son PC que pour satisfaire quelques besoins physiologiques de base.

Devenus fous, ses parents commencèrent une longue descente aux enfers. Le shit fit son apparition dans la table de nuit du père, puis les ectazy chez la mère, la cocaïne chez les deux pour finir par des cailloux de crack. Devenus psychotiques à force d’ingurgiter des mixtures composées de drogues et d’alcools, ses parents prirent la décision d’assassiner Pierre, la source de leur mal-être, l’origine de ce cauchemar.

Mais ce n’est pas parce qu’on est un fils autarcique qu’on est débile. Le garçon perçut la pulsion de mort de ses parents et comprit que ses jours étaient comptés. Il réussit même à pirater la messagerie parentale qui lui appris la date projetée pour le coup: après le diner, son père et sa mère comptaient lui régler son compte par un moyen encore indéfini mais certainement contondant.

Pierre couru à son PC et commença ses préparatifs de défense. Il se connecta sur le gigantesque réseau de joueurs en lignes pour y récupérer de quoi sauver sa peau. Ça ne rigolait plus !

Pierre sourit en songeant que, malgré son jeune âge, il était plus fort que ses parents grâce à sa conscience du danger et à son habilité à trouver des contre-mesures. Il avait bien compris la situation : sans le peigne de la mort et la télécommande de l'invisibilité, sa fin était proche.

Charity Petroleum (4/4)
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Après que le fameux Pic Pétrolier soit passé, l’or noir devint une denrée rare et chère. A $400 le baril, seuls les plus aisées pouvaient faire le plein d’une voiture particulière. Le reste de la population devait se débrouiller avec de l’huile de friture et surtout avec ses pieds.

Quand le baril a passé la barre de $1,000, les déplacements en voiture sont devenus un luxe presqu’inaccessible.

Les pauvres –98% de la population– n’utilisaient plus que des cyclomoteurs poussifs, réglés pour limiter la consommation et qu’un marcheur pouvait facilement rattraper en forçant à peine son allure.

Les approvisionnements, un temps gérés par la Police, furent ensuite transférés à l’Armée, plus à même de mater les émeutes de l’énergie, où des hordes dépenaillées essayaient de remplir quelques jerrycan dans les stocks stratégiques des séides du pouvoir.

Les ONG caritatives furent rapidement sollicitées pour assurer la distribution de carburant auprès des populations les plus miséreuses. Elles s’acquittèrent de cette tâche avec le dévouement qui les caractérise.

Devant leur succès, des groupes politiques moins recommandables se déclarèrent également intéressées par l’action sociale. Créant des officines habilement déguisées en centres d’aides, ils reçurent d’importants stocks d’essence grâce auxquels ils purent corrompre une partie des masses indigentes et les convaincre que seule la Révolution pourrait les tirer de cette pauvreté dégradante.

Les Services Secrets, mis au courant, se lancèrent dans une grande opération d’épuration politique juste avant le déclenchement des troubles. Ils furent malheureusement en retard de quelques heures.

Les organisations humanitaires avaient alors pris les armes. Le dénouement fut tragique.

4 fois bravo Palimpseste, les quatre histoires sont originales et bien construites. C'est un plaisir pour moi de te lire.

Rapidement (pardon, Palimpseste, je n'ai pas encore pris le temps de lire vos textes), pour répondre à la question de Nico : la personne était exposée pour bénéficier de la charité des passants. Mais ceux-ci s'amusaient surtout de la tête des étrangers qui la voyaient pour la première fois (c'était un quartier consulaire).

Vervelle
Il l’aimait. Chaque soir, au crépuscule, Louis montait sur sa terrasse pour l’épier. Sa beauté dépassait tout ce qu’il avait pu observer jusqu’alors. Louis n’avait jamais été aussi sensible à l’apparition quotidienne d’une silhouette, qui, lui semblait-il, attendrissait même la lumière.
Elle éveillait en lui une tendre mélancolie.
Deux choses le fascinaient plus que tout : sa démarche vive et élégante, son regard que deux pupilles noires éclairaient. Elle semblait parfois un peu hautaine, intimidante. Dans la journée, il conservait son image en permanence dans ses pensées.
La nuit, Louis rêvait de plus en plus souvent qu’il volait et ils se mettaient à planer ensemble frôlant les nuages dans la fraîcheur d’un air pur et léger.
Il se réveillait ensuite dans un sombre désespoir, se demandant où elle allait passer sa journée, terrifié à l’idée des malheurs qu’elle pourrait subir. Il se sentait ensorcelé.
Il ne fallait pas attendre davantage, bientôt il serait trop tard et il ne pourrait plus glisser la bague.
Il attendit, cœur battant, qu’elle apparaisse. Dans un geste précis, avec la plus grande délicatesse, Louis la saisit et fit glisser l’anneau dans les trois doigts avant de la patte de la mésange bleue qui frissonnait dans sa paume trop moite.
Il lui passa la bague au doigt et elle mourut.

Bravo à tout le monde cette semaine encore :)

Voici les fins de cette semaine. (Les temps peuvent être modifiés et les "il" et "elle" peuvent permuter)

- Cette première goutte d'eau remplissait déjà le vase.

- Le dingo savoyard prit son arme de service et plongea dans une bouillabaisse.

- C'est comme si les tours étaient tombées pendant dix ans.

- Elle refusa de porter plainte. Elle voulait se marier avec.

Scène pittoresque

Les torches qui avaient illuminé la nuit, rapproché les étoiles de la terre, s’éteignaient l’une après l’autre au bout de leurs supports. Spectateurs et participants plus actifs étaient rentrés chez eux, fatigués et exaltés, le cœur soulagé, fredonnant pour certains avec désinvolture les formules qu’ils avaient si solennellement psalmodiées. Cette cérémonie du solstice avait été superbe, on pouvait escompter de belles récoltes à venir, un temps clément, la victoire sur les ennemis !
L’autel luisait sous la lune, le basalte en prenait des nuances de craie. Le silence n’était troublé que par le trottinement des rats venus lécher le sang. Bien sûr, on n'espérait pas vraiment recueillir toutes les les gouttes de liquides dans les vases lustraux, même quand il s’agissait du plus sacré d’entre eux, du flot écarlate où se nichait la vie. Toujours des rus couraient sur les corps des sacrifiés, au bout de leurs doigts, et après la fête la vermine venait jouir de ce qu’il y avait de plus noble! Les imprécations des prêtres n’y pouvaient rien, et chacun évitait de penser à la vilenie des rongeurs sans respect.

La lune avait disparu à présent, les nuées s’amassaient et la pluie commença à frapper un des récipients chargés d’humeurs diverses. Cette première goutte d'eau remplissait déjà le vase.

Dites, c'est normal que j'aie peur avant de poster sur un forum? Pour l'histoire, c'est la première fois que je participe. Pardon si c'est raté ou nul.

La dot


Alassane est un pauvre jeune homme qui vit dans le chômage depuis plus de trois ans. Depuis qu’il a arrêté d’aller à l’école, Alassane se contente d’exercer de petits métiers par-ci, par-là : maçonnerie, apprenti menuisier, livreur… Un véritable homme à tout faire, débrouillard et courageux. Il gagnait un salaire misérable mais qui lui permettait de gérer au mieux sa vie.
Jusqu’au jour où il croise le regard d’Aissatou. De cette rencontre était né un amour
Six mois qu’ils sortent ensemble, Alassane veut déjà l’épouser. La jeune femme accepte à la condition qu’il le présente à ses parents.
Condition accepté.
Le jour venu, le jeune homme rencontre les parents de sa bien-aimée. Ceux-ci ne sont pas des anges. Voyant que le jeune homme n’a pas une condition financière bénéfique, ils augmentent le prix de dot, espérant qu’il n’y arrivera jamais.

-Nous avons beaucoup dépensé à élever notre fille comme il se doit. Tu ne l’épouseras pas gratuitement. 300000 francs, si tu l’aimes vraiment.

Aissatou est contre cette demande. Mais c’est la règle : on ne contredit pas la volonté des anciens.

Alassane sorte de la maison, le visage en sueur. Dans sa tête, la même phrase revient : « Où vais-je trouver cette somme ? »

Mais par amour, on ne voit point d’obstacles.

Alassane redouble d’efforts, travaille de plus en plus. Jour comme nuit, tout ce qui lui tombe sur la main comme travail, il le fait.

Des jours, des mois, il économise, ne mange même plus à sa faim. Jusqu’à réunir la maudite somme.

Un matin, il se rend chez Aissatou et donne à son père les 300000 francs. Le vieil homme est surpris et reste bouche-bée. Il ne sait que faire, il ne veut pas lui donner sa fille en mariage. Alors, il dit :

-C’est bien mon fils, mais…j’ai changé d’avis. J’ai augmenté la somme de la dot. Aissatou est une fille qui mérite plus que ça. Apporte moi maintenant le double.

Alassane repart, les nerfs à vif. Cette première goutte remplissait déjà le vase.

Le complexe d'écrire
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Pour te pardonner, Monlo, il faudrait que tu nous ais offensé!

Elle est pas mal du tout, ton histoire... Il va falloir que tu ébroues un peu tes complexes. ça entre dans la catégorie "écrits de jeunesse", là où l'on se fait les dents...

Je ne connais pas une gloire de Gallimard, du Seuil ou d'Oniris qui n'a débuté par des écrits de jeunesses qui ont commencés par être "pas mal" pour finir "très bien"...

Souviens-toi du titre de ce magnifique film de Werner Herzog (je crois bien): même les nains ont commencé petit.

Dans dix ans, tu verras ces premiers textes avec bienveillance en te disant que tu as bien eu raison de les sortir, malgré leurs imperfections, parce que c'est comme ça qu'on avance.

Ce sera comme si des tours étaient tombées dix ans plus tôt...

Bonsoir Monlo,


Il a le droit de faire ça, le futur beau-papa ?