Félicite simplement une jolie suissesse qui m'a tout appris de la Fête des Echelles, parce que sinon, ça aurait été mission impossible (et si tu la croises, demandes lui de me rendre le gros morceau de coeur qu'elle ne m'a jamais rendu)...

Et puis je remercie tous les autres participants à l'exercice, car ils n'y sont pas pour rien dans l'envie d'écrire, bien au contraire ! ...

Je suis bien d'accord que lire les textes des autres participants stimule et donne envie ! (Juste pour dire, monlokiana, que ce serait dommage à mon avis que vous renonciez à poster parce que vous n'avez pas obtenu de réactions sur votre texte... Soyez certaine que vous encouragez d'autres à se lancer !)

Je suis de retour, après 3 semaines d'absence pour cause que je me mariais (ça arrive) je vois que les contributions ont été nombreuses. Je n'ai pas encore recouvré un accès total à internet (rase campagne oblige) mais je compte bien soumettre de nouveaux petites textes dès la semaine prochaine. A très bientôt :)

Orage

L’attente, énervante comme un moustique dans une chambre un soir d’été, embrouille ses sens.
Plutôt que d’écouter les bruits de la rue il préfère mettre un disque. Il retient ses larmes. Inutile.
La fenêtre s’ouvre sur une lumière orangée, les tours en face semblent onduler dans la moiteur. Les rideaux dansent sur la musique de Patti smith.
« Because the night » opère. Son cœur se calme.
Puis il se réfugie sur le minuscule balcon, s’y recroqueville entre les pots de terre ébréchés où finissent de mourir les géraniums rachitiques.
L’air tiède, noie ses poumons. Il lève la tête, des lambeaux de ciels plus noirs flottent sournoisement. Muet, immobile, presque nu, il repense à elle.
Le tonnerre roule. S’il pleut, elle ne viendra pas. Une brise se lève. Les nuages bientôt, vont crever. Il a le temps d’observer, une seconde, une grosse perle de pluie qui accourt sur son visage, il l’évite. Cette première goutte d'eau remplit déjà le vase.

And the winner is ...
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La communauté Oniris était en grand émoi. Le sieur Van Buren était absent depuis quelques temps. Il avait négligé ses devoirs hebdomadaires et tous attendaient parce que son conte est bon.

Quand il reparru, tout le monde souhaitait une explication: une météorite mal placée, une invasion de crocodiles dans son jardin, un gain extraordinaire au loto, une mission spéciale d'espionnage dans des pays interdits...

Non... Il avait repoussé ses écrits pour une raison plus incroyable encore: des épousailles...

Qui ? On ne sut pas... Pourtant, tous cherchèrent à savoir, considérant que retarder un Oscar à cause d'une telle cérémonie relevait de la privation.

Une fraction des fans de Van Buren fit une colonne pour tâcher d'obtenir réparation... Une autre se porta partie civile en espérant un dédommagement.

Quelques modérés, dont je suis, plaidèrent qu'il serait mieux d'entendre la tout juste épousée pour savoir si elle avait conscience de nous avoir privé d'une histoire.

A son audition, tout devient clair: elle était vraiment amoureuse.

Nous refusâmes de porter plainte. Elle voulait se marier avec.
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(mes meilleurs voeux pour plein de bonheur !)

Félicitations et plein de bonheur aux mariés. Bravo à tous pour vos participations.

Vous pouvez changer les temps et les il/elle. N'oubliez pas le titre et le plaisir d'écrire. Cette semaine les fins sont :

- Son autorité toute relative fonctionna à merveille

- Un ananas éleva la voix. On le retrouva dans un bain de jus de fruits.

- A la fin du toboggan du plaisir, la charogne se tenait, un épinard à la main !

- La secte avait dit vrai. Ils nous avaient sauvé.

Incompréhensible

Ils étaient complètement dingues, les personnes saines d’esprit s’accordaient là-dessus. Il fallait atteindre les limites extrêmes de l’aberration pour aller se rassembler sur les plus hauts sommets du monde en foules transies, suffoquées par le manque d’oxygène, et beugler pendant des heures un Aaaaaaaaaaaaaaah lancinant ! Ils étaient des milliers, ils se relayaient par les nuits mortelles, sous la clarté malveillante des étoiles, face au vide, et poussaient ce son, toujours le même, sans faiblir, ce la obstiné.
Oui, un la infatigable calé par diapasons dès le début. Les quelques observateurs qui passaient voir ce que fabriquaient les fous, qui parfois les exhortaient en vain à cesser ce délire et à redescendre, étaient tous formels : la note ne variait pas. Un véritable exploit.
Parfois certains s’effondraient morts sans que le son fléchisse. Ils étaient remplacés sur-le-champ, des réserves montaient. Toujours de nouveaux adeptes arrivaient, convaincus on ne savait par qui puisqu’il n’y avait plus personne en bas pour prêcher.

Un satellite plus solide que les autres, avant que son électronique cède à l’assaut, livra la clé du mystère.
Un train d’ondes destructrices dit sursaut gamma, phénomène astral ravageur pour la vie et responsable d’au moins une extinction de masse dans l’histoire de notre planète, avait croisé l’orbite de la Terre. Nul n’en fut affecté à part les dérisoires appareils au-dessus de nous, dont un seul put transmettre le début du bouleversement ; les ondes électromagnétiques, inexplicablement, ricochèrent, renvoyées dans l’espace par la résonance de l’atmosphère vibrant à 440 Hertz.
La secte avait dit vrai. Ils nous avaient sauvés.

Grand bravo socque pour la qualité et la créativité du texte. Surtout que l'astronomie m'intéresse beaucoup :)

- Tous à terre, et plus vite que ça !
Cinq presse-citrons masqués avaient fait irruption dans la serre. Ils hurlaient, se jetaient contre les troncs graciles des orangers, les percutaient à pleine vitesse. Les oranges, précipitées dans le vide, tombaient en poussant des cris de désespoir et se fendaient avec un bruit immonde sur les gravillons.
- Mais pourquoi ? gémit une banane.
- ON SE TAIT, PAUVRE NASE ! brailla un presse-citron avant de la vriller de son chef côtelé.
- Pourquoi ? Mais pour le grand capital, chérie... what else ?
La voix doucereuse émanait d'un presse-citron modèle Starck, un rescapé du design, du genre qui n'avait jamais bossé de sa vie, parce que je ne sais pas si vous avez déjà essayé de presser un citron avec ce genre d'ustensile, mais si vous avez réussi sans dégât pour vous, votre cuisine ou le dit objet, votre expérience nous intéresse : contactez Carole Rousseau d'urgence, il y a matière à une émission mécano-gastronomique de premier ordre.
- Mais... qui êtes-vous ? Se hasarda courageusement une pastèque.
- Lemon Starck, pour te servir, gros tas de jus, ricana le monstre.
Un grand frisson parcourut la serre. Lemon Starck était connu pour sa cruauté. Il s'était spécialisé dans les descentes terroristes à la solde de Tropicona.
- On est foutus, dit une mangue d'une voix blanche.
C'est alors qu'une meute de mixers envahit la serre.
- IL FAUT SE BATTRE !
Un ananas avait élevé la voix. On le retrouva dans un bain de jus de fruit.

Maudit Sommeil !
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Je ne dors plus depuis des lustres. Fermer l’œil tient de l’exploit, le garder clos une prouesse plus énorme encore.

Mon psy dit que je suis atteint d’une maladie tellement rare que personne ne sait on peut en guérir : mes rêves intègrent les souvenirs de la journée d’une façon si violente qu’ils me traumatisent. Mon subconscient, incapable de supporter ces songes maudits, me refuse l’accès au sommeil. Je suis condamné à errer sous ma couette en quête de quelques minutes d’un peu de repos.

Aujourd’hui, je me suis trainé hors de chez moi, espérant que les rayons du soleil pourraient me faire dormir. Je suis passé voir ma copine et nous avons fait l’amour dans un style acrobatique. En partant, j’ai eu la désagréable surprise de trouver un pigeon crevé sur le capot de ma voiture. Tremblant de peur à l’idée de voir le cadavre de l’oiseau durant la nuit, j’ai essayé de l’oublier en allant au cinéma. Et puis je me suis abruti de télévision jusqu’à la fin des programmes. J’ai zappé de chaînes en chaînes jusqu’à un vieux dessin animé de Popeye, ultimes images animés avant que ma télé ne renvoie de la neige sur tous les canaux.

Il était temps pour moi d’aller m’horizontaliser et d’implorer la bienveillance de Morphée.

Aucune amélioration ne s’est faite sentir cette nuit : j’ai tout juste fermé les yeux quelques secondes. L’épuisement m’a précipité illico dans une sorte de coma dont je suis sorti avec un grand hurlement:

A la fin du toboggan du plaisir, la charogne se tenait, un épinard à la main !