Bon, je le mets ce triste sonnet en mémoire de mon père qui a été pendant 5 ans parmi :

Les prisonniers

Ils étaient des milliers, perdus parmi les cris,
Personne en ce désert ne leur donnait l’aubade,
Leur vie était l’enfer, la nourriture fade,
Leurs souvenirs rivés au sol de leur pays.

Pour mémoire, certains avaient mis par écrits
Tout ce qu’ils subissaient : les coups, la cavalcade
Au petit jour brumeux - jamais de rigolade -,
Vers les travaux auxquels on les avait soumis.

Dans leur morne regard se reflétait la peur.
Nul surplus ne pouvait, de son geste trompeur,
Apaiser ventres creux, provende pour insecte ;

Affaiblis, hors l’espoir il ne leur restait rien ;
Ils attendaient du ciel secours aérien,
Pour enfin devenir des hommes qu’on respecte.

Il est drôlement bien ce sonnet !

C'est fabuleux la variété des textes que l'on peut composer avec les mêmes rimes.

Il rampe par tout le pays
En une fière cavalcade.
Les escargots se sont soumis,
Ils viennent lui chanter l'aubade.

Mais il trouve leur chant bien fade.
A l'instar de ces vieux écrits.
De branche en branche, à joyeux cris,
Il est fait pour la rigolade.

L'escagorille est bien trompeur
Il saisit sa liane sans peur,
Tout en mastiquant un insecte.

Gastéropode aérien ?
Singe à coquille? il n'en sait rien.
Sardinosaure*, on le respecte.

* Hybride oulipien comme le tigrenouille, le taureaussignol ou le lapingouin.

Quelle imagination Tizef ! On va pouvoir ouvrir un zoo pour présenter tes animaux extraordinaires... Je suis en admiration devant tes trouvailles.

Et ben les copains... zé copines, vous avez fait très fort !
Je n'en suis qu'au premier quatrain, dans un tout autre registre !
Patience et longueur de temps...

Voici l'avant-dernier sonnet corrigé après les remarques et conseils de Mona :

* * * * * * * * *
Us et coutumes …

Lorsque le chant du coq annonce l’aube claire
Et que s’efface enfin l’étoile du matin
Voici notre soleil. L’astre qui nous éclaire
Eveille les senteurs de lavande et de thym.

En hommage à ce dieu mais surtout pour lui plaire
Ils avaient préparé quelques mots en latin
A clamer près du tronc de l’arbre séculaire.
Cet usage venait d’un passé si lointain.

Je sais qu’un jour viendra, charmée et désireuse
De comprendre ceux qui, suivant un idéal
Se rassemblent ici pour un culte féal,

Quand l’ombre de la nuit gagne la roche creuse
Dessous les frondaisons d’où je l’aurai tiré
J’offrirai ce bouquet et puis je le pendrai

* * * * * * * * *
Bon je crois que ça va, enfin j'espère car ces hiatus et autres spécificités du genre ont un malin plaisir à surgir là où on ne les attend plus ...

Et le dernier, seconde présentation, corrigée ...


La cavalcade

Une fébrilité s’emparait du pays
Chacun s’organisait pour cette cavalcade.
Dès le mois de Janvier, un thème était soumis
Et les jeunes garçons préparaient leur aubade.

Il fallait éviter certains tableaux trop fades,
Aussi l’on consultait sans trêve les écrits.
Les propositions déclenchaient quelques cris
Mais tout se terminait en franche rigolade.

Le jour venu pourtant, s’insinuait la peur
De ne pas réussir. Les rires sont trompeurs.
Dans la rue défilaient des répliques d’insectes,

Spectacle fascinant, ballet aérien.
La foule s’exclamait et n’exigeait plus rien.
Cette fête vraiment vaut bien qu’on la respecte !


[Modération : message édité, doublon effacé]

Désolée, j'ai des problèmes de connexion, c'est très lent et on m'a demandé de renvoyer ... et c'est passé deux fois en plus le 5ème vers de "Cavalcade" doit être modifié comme suit:
" Il fallait éviter certains tableaux trop fades ..." Merci de supprimer le doublon, je ne sais pas comment faire !

Bien Marite, il n'y a plus qu'une faute : dans la rue défilaient ; il faudrait élider le e de rue : par exemple "La rue acheminait des répliques d'insectes" mais bien entendu on peut trouver autre chose de plus conforme.

Salut les copains ! "Si tu vas à Rio" m'a inspiré ce qui suit :

Rio de Janeiro, sa folle cavalcade,
Voilà pour le régime auquel je fus soumis
Moi qui m’étais rendu dans ce lointain pays
Chercher l’inspiration et non la rigolade.

Monsieur, m’a-t-elle dit, votre vie est bien fade,
Laissez là vos crayons, oubliez vos écrits,
Venez donc partager nos rires et nos cris
Avant, sous mon balcon, de me donner l’aubade…

Il ne fallut pas plus que ce tout petit rien
Pour transformer la nuit en ballet aérien
Puis toile d’araignée où je jouais l’insecte.

Quand au petit matin la belle, à l’air trompeur,
Me parla mariage, ébahi mais sans peur
Je répondis essai qui chez nous se respecte…

Oui, bon, mais ça pourrait être pire !