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10 secondes
Visiteur 
Salut, je suis toute neuve, ici... Je sais pas si je suis encore dans les temps pour participer mais bon ...

L’hôtel avait réglé la minuterie des toilettes sur une poignée de minutes, c’était ça les temps qui couraient, les gains étaient planqués sur une croissance et un tapis vert, fallait chasser le gaspi, chasser l’eau des chiottes en jugulant les expansions liquides. Revenir au millilitre. Elle avait pas encore fini que déjà les bips s’affolaient, commençaient à prévenir de l’extinction des feux dans la cabine en plastique, ce que les bips comprenaient pas c’est que l’extinction des feux correspondrait avec celle de son espèce, JF, 34 ans, fourrée dans des sales draps avec des explosifs branchés à une minuterie de F1, 36 €. De l’autre côté, ça gargarisait à qui mieux mieux, ça transbahutait de la valise, ça ne s’intéressait absolument pas à cette fin du monde coincée près du PQ. La cuvette imprimait déjà ses arcs aux hauts-de-cuisses. Elle observa l’absurde de Son inéluctable, sourit comme les bips s’emballaient. Plus que dix secondes pour mourir. Certaines personnes l’entendirent rire.

Contribution du : 25/09/2011 19:32
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Re : Idée d'un exercice d'écriture
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La visite au Kholkoze (1/4)
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La camarade responsable Marina reçoit la bonne nouvelle avec le même plaisir que s'il se fut agit d'un violent coup de pelle: la visite d'un haut dignitaire du Parti est toujours une gageure à réussir durant la Révolution. Le plan quinquennal a prévu de cultiver des millions de tonnes de fourrage, d’élever des centaines de milliers de têtes de bétail et de produire une quantité de lait faramineuse.

Mais le plan quinquennal est décidé dans les bureaux de la capitale et pas dans la gadoue des campagnes. Le gel a été terrible, les maladies ont décimé le cheptel et personne n'ose boire le lait depuis que le complexe pétrochimique voisin a déversé ses déchets dans la rivière qui traverse la ferme collective.

Mais allez expliquer ça à un commissaire au Peuple! Surtout que celui qu'on annonce, Vassili Fedorovitch a reçu les pleins pouvoirs pour fusiller sans état d'âme tous les contre-révolutionnaires. Et les paysans qui n'atteignent pas les quotas délirants qui leur ont été assignés, entrent malheureusement dans cette catégorie.

Marina demande tout de suite audience au maire, pour organiser cette redoutable visite. Ils ne s’apprécient pas trop habituellement, mais sont pragmatiques : les deux ont intérêt faire croire à la réussite du plan.
L’entretien est court et le maire sait qu’il risque sa peau : « Marina, je t’exaucerai de tout ce que tu souhaites pourvu que le Commissaire Vassili Fedorovitch reparte content! ».

Pour les céréales, Marina souhaite entreposer tous les ballots de blé sur le devant de l'entrepôt, en faisant croire qu'ils s'entassent ainsi jusqu'au fond. Le maire trouve l’idée bonne et accorde sa permission.

Il soulève alors le problème du lait. La paysanne propose de remplir les bidons du dessus avec la moitié de ce qui reste et de couper les autres avec de l'eau. Le maire est ennuyé car il faudra mettre dans la confidence le camarade gestionnaire de la pompe du village, et qu'on est jamais sûr de ses amis. Mais il se laisse convaincre d'aller lui parler.

Ces deux problèmes sont malheureusement les plus simples: il reste du blé (un peu) et du lait (même imbuvable). Mais les vaches sont toutes mortes au trimestre dernier. On peut à la rigueur ne pas faire visiter l'étable en prétextant une quarantaine, mais il faudra bien donner le change.

Après d'intenses cogitations, Marina trouve une astuce pour tromper le commissaire et éviter les foudres de sa colère.

Pour le troisième et dernier vœu, elle demande sept boîtes à Meuh.

Contribution du : 25/09/2011 23:36
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Re : Idée d'un exercice d'écriture
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Le divorce à six coups (2/4)
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Je hais Maleck, mon mari !

Un rustaud aussi brutal que repoussant, qui ne caresse que son chien et réserve ses coups de pieds à sa femme. Quand il est saoul, je vais dormir dans la niche, le seul endroit préservé par ses colères d’ivrogne.

Alors que je raflais les prix à mon école, mes parents se sont rapprochés de ce marchand de bestiaux méprisé de tous. Mais Maleck est riche et n’a fait aucune difficulté pour m’épouser contre une dot modique. Dame ! Mon père garde les troupeaux et ma mère fait les corvées d’eau, alors ils n’ont pas fait la fine bouche. D’ailleurs, ils ne se privent pas de me rappeler que j’ai de la chance de vivre, eux qui voulaient un garçon pour les aider. Abandonnée à la naissance car de faible constitution, j’aurais du mourir sans qu’ils n’aient besoin de m’écraser la tête comme ils font aux brebis crevardes.

Pas de chance : j’ai été ramassée et mon sauveur m’a rendue le lendemain à mes parents, bien obligés de me reprendre et me nourrir – le plus chichement possible. J’ai gardé les oies dès cinq ans pour manger à ma faim dans leurs gamelles. Quand on leur a dit que l’école serait obligatoire pour moi, ils ont cru à une mauvaise blague.

Dès que j’ai eu un peu de seins, mes parents ont voulu me vendre. Et comme finalement j’en ai eu rapidement beaucoup, je suis devenu un bon investissement. Ils m’ont lavée, nourrie puis expédiée dans le lit de Maleck pour quelques chèvres, un toit en tôle ondulée et un méchant lopin de terre à peine arrosé par une pissée de chat.

Pour résumer mon existence, mon mari est plus doux avec les truies, dont je soupçonne qu’elles en craignent le rut autant que moi.

A chaque fête des moissons, il rentre plus alcoolisé que jamais et se vautre dès l’entrée, trop abruti pour me cogner. C’est mon seul moment de tranquillité assurée, ces comices campagnards où la piquette coule à flot jusqu’à abattre les hommes.

Depuis que je suis mariée, j’ai établi ce jour-là un rituel baptisé « mon espoir ».

Je prends le revolver de mon mari, une arme volée à un soldat à l’Etoile Rouge, pendant qu’il ravageait nos montagnes. J’engage une balle dans le barillet que je fais tourner longuement, sans regarder. Ensuite, je prie pour que ma grâce vienne d’un meurtre salvateur. J’approche le canon de la bouche de Maleck et appuie sur la détente.

Un jour, je serai libre !

C’est la roulette russe. La tradition que je m’impose chaque année.

Contribution du : 25/09/2011 23:37
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Re : Idée d'un exercice d'écriture
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11 septembre – 8h42 moins dix secondes (3/4)
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Le contrôleur aérien, cramponné à son pupitre, s’égosille pour tenter de fléchir la détermination du pirate de l’air. Autour de lui, tout le monde est tétanisé et nul ne songe même à prier.

L’avion a disparu des radars avant d’interrompre ses liaisons en phonie. Il est ensuite réapparu dans un secteur impensable, fonçant vers le cœur de la grande ville.

Hurlant dans son micro, le contrôleur demande ce qui se passe et commande au pilote des changements de cap et d’altitude immédiats.
Alors que les autres fonctionnaires du Air Traffic Control Center ont compris depuis déjà une ou deux minutes, il ne prend conscience de l’horreur de la situation qu’au tout dernier moment.

L’estomac au bord des lèvres, il enfonce le bouton du haut parleur pour diffuser le canal à tous. Tandis que l’écho radar se fond dans la ligne des immeubles, ses collègues entendent le pirate installé dans le cockpit du Boeing.

Plus que dix secondes pour mourir. Certaines personnes l’entendent rire.

Contribution du : 25/09/2011 23:38
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Re : Idée d'un exercice d'écriture
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L’agence anti-dopage du futur (4/4)
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Il fut une époque où les philosophes glosaient sur l’unicité de la race humaine dans l’Univers. Quelques illuminés postulaient la multiplicité des mondes, mais n’étaient pas pris au sérieux.

Quand le premier contact fut établit avec les civilisations extra-terrestres, la Terre entière ne demanda qu’une chose aux vaisseaux qui avaient émergés de l’hyper-espace : avaient-ils du pétrole ?

Les envahisseurs rigolèrent un bon coup puis mirent un peu d’ordre dans cette planète trop peu civilisée à leur goût. En deux décennies, la notion de guerre fut abolie, les maladies furent éradiquées et personne ne jalousa plus son voisin.

Il faut dire que la durée du travail fut portée légalement à 70 heures par semaine, ce qui règle facilement les conflits : tout le monde était trop épuisé pour se battre, avoir de l’ambition ou désirer faire l’amour.

La seule distraction autorisée restait les compétitions sportives, où les humains ivres de fatigues pariaient leurs dérisoires salaires sur des matchs pourtant notoirement truqués.

Pour les concurrents, il ne faisait pas bon ignorer les consignes des vainqueurs et une mort rapide attendait l’audacieux qui osait concourir loyalement. Un comité de neuf membres, établit par les autorités inter-galactiques, était chargé de faire respecter les lois de la tricherie généralisée. Bien que leurs modes opératoires soient inconnus, les gagnants illégaux ne faisaient pas de vieux os et leur trépas servait d’exemple aux autres.

Le dernier en date était un pongiste de renommée internationale qui refusa de s’incliner devant un concurrent nettement plus faible que lui.

Poursuivi par la bande des neuf extraterrestres légendaires, on le retrouva étouffé par sa raquette de ping-pong.

Contribution du : 25/09/2011 23:44
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Re : Idée d'un exercice d'écriture
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Palimpseste, bravo pour ses 4 histoires, surtout la dernière qui n'était pas évidente. Et merci pour tes participations de qualité :)

Contribution du : 26/09/2011 11:40
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Re : Idée d'un exercice d'écriture
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Les fins de cette semaine sont :

Plus de fêtes étudiantes ou de nuits blanches sur Facebook. Elle avait son concours de tricot mardi.

Les mayas avaient torts. Mais le 21 décembre 2012, tous les humains étaient morts.

Finalement, tout le monde tomba d'accord pour s'entretuer.

Une armée de lamas magnétiques version mini jupe s'avançait dans cette purée de limaces à deux têtes.

Contribution du : 26/09/2011 12:08
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Re : Idée d'un exercice d'écriture
Visiteur 
C’est mieux dans le virtuel

Ça allait bien plus loin que les SIMS ou Second Life. Désormais, avec DreamLife, le joueur bénéficiait d’une immersion totale (cinq sens et proprioception garantis) et pouvait paramétrer son univers choisi. Sur le réseau mondial se montaient des cités entières, certaines sous-marines, d’autres sur Mars terraformée. On s’entendait par référendum sur l’organisation économique : capitalisme, communisme, anarchie ? Devrait-on, sur les planètes du système solaire externe, gagner son air ou y aurait-il distribution minimale garantie ? Selon ses convictions, on pouvait en général trouver son bonheur, sinon on le créait.
À la surprise modérée de quelques sociologues, beaucoup voulurent calquer leur vie rêvée sur leur vie réelle, juste en un peu mieux ; ils consacraient leurs loisirs à se rendre à un travail très similaire à leur occupation dans le meatspace, dans un métro guère moins inconfortable que le vrai ou des embouteillages qui les rendaient presque aussi hargneux, puis à y œuvrer sous la férule d’un chef pénible qui pouvait ou non être l’avatar de leur vrai chef… Quel intérêt ? Eh bien, les personnes interrogées déclaraient souvent (quand elles répondaient, occupées qu’elles étaient à animer leur DLive) vouloir rejouer à leur avantage les scènes où elles avaient perdu la face. Un peu, finalement, comme quand on s’écrie : « Voilà, c’est ça que j’aurais dû dire ! » après avoir remâché une avanie.
Les différents micro-univers s’intégraient dans une société globale de plus en plus complexe, et les conflits s’envenimaient. Chacun se montrait jusqu’au-boutiste puisqu’il n’y avait pas d’enjeu, qu’on pouvait revivre à neuf et même, grâce à l’option « réincarnation », garder intacts ses griefs pour la prochaine fois.
Finalement, tout le monde tomba d'accord pour s'entretuer.

Contribution du : 26/09/2011 15:08
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Re : Idée d'un exercice d'écriture
Maître Onirien
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Le cœur en bandoulière

Il gravit le mont à pas lents. Sa lourde hache se balançait sur son épaule protégée par une armure de cuir. Légère, idéale pour se mouvoir rapidement.

Il leva le regard vers les hauteurs, le rabaissa sur l'étendue d'herbe à ses pieds. Il se mit à siffloter, la journée était belle, les fleurs se faisaient coquettes. Une vague odeur de vent frais et de thym.


Il arriva au sommet, contempla l'armée devant lui. Des gringalets. Certains étaient venus torse nu, d'autres avaient emprunté l'arme de leur père. Une rébellion mal organisée. Il soupira. De son temps, on utilisait sa cervelle avant de défier les brigands. Ils avaient cru les rumeurs propagées au village – il serait sénile, alcoolique, facile à tuer.

Il éblouit chacun à leur tour la vingtaine d'adolescents devant lui, subtil échange entre leurs yeux, sa hache et le soleil. Fit quelques mouvements en exagérant l'ampleur de ses gestes. Lut dans leur main qui tremblait un peu la défaite prochaine.


D'un mouvement vif, il se jeta sur l'ennemi le plus à sa droite, l'interposant entre lui et le reste de groupe. Il lui trancha l'épaule gauche. Puis la droite. Lui sectionna les deux genoux. Le torse tomba à terre tandis que la tête hurlait. Il la fit taire en enfonçant le manche de son arme dans la bouche, lui cassant quelques dents et lui arrachant la glotte.

Les compagnons de la victime ne bougeaient pas, tétanisés. Ils écoutaient les gargouillis du sang envahissant la gorge, ne pouvaient détacher leurs yeux des deux mains blanches tombées à terre, si semblables aux leurs.

Il arracha la langue de son adversaire d'un geste puissant et commença à la manger. Plusieurs jeunes se mirent à vomir.

Il fit un signe de la main. Les buissons bruissèrent, les bottes crissèrent. Dix hommes à lui encerclèrent les rebelles. Plus d'espoir de fuite.


Il leur laissa cinq secondes, en abaissant ses doigts. Ils avaient le choix : leur épée ou sa hache. Finalement, tout le groupe tomba d'accord pour s'entre-tuer.


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je réfute les commentaires genre "gore", c'est pas plus violent qu'une cueillette aux champignons ^^
Edit : heu, c'est pas hors charte quand même ? ;)

Contribution du : 27/09/2011 01:32
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Re : Idée d'un exercice d'écriture
Maître Cheval fou
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Bravo à socque et placebo. Vous avez tous les deux été attiré par la violence c'est du joli :)

Merci !

Contribution du : 28/09/2011 10:55
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