Item, au prélat Courtecuysse,
Pour orner saincte en son moustier,
Ou tenir amoureuse lysse,
D’or et de nacre un gros sestier.

Ils sont venus, cinglant la nuit, pâle cohorte
De râles et babils criés à nos tympans ;
Leur morsure instillant le mal comme une eau-forte,
En nos esprits oisifs ont fiché le trépan.

Je corrige :

Ils sont venus, cinglant la nuit, pâle cohorte
De râles et babils criés à nos tympans ;
Leur morsure, instillant le mal comme une eau-forte,
En nos esprits oisifs a fiché le trépan.

Ils se sont essaimés, colonisant l’aorte,
Posant aux cœurs un subreptice guet-apens.
Dégoisent en piaulant quelque formule accorte,
Le calice déborde et le fiel se répand.

On n'aurait plus le droit
qu'à une vie en demi-teinte
sans tristesse ni joie
sans l' oracle des étreintes

Flanqués en tout endroit d’une bruyante escorte,
Ils roulent leurs tambours sur des milliers d’arpents ;
L’écho de leur aboi s’insinue, grave et torte,
En déluge d’acide aux pouvoirs décapants.

Il semble que l’Enfer de Lucifer avorte,
Qui piaffe puis piétine, et rue comme un tarpan ;
Cheval de feu couvert de squame et de peau morte,
Expectorant son âme en des plumes de paon.

J'ai voyagé dans les pliures
de tous les livres imagés
ils m'ont donné la tessiture
des amours vives et des cyprès

Lors c'est à vous que je dédie
les mots, l'émoi, les inédits
que j'ai longuement couvés
en le secret de l'encrier