Difficile d’avoir un avis général sur ce sujet, je trouve. Chaque texte est unique, au fond, comme chaque personne. Par exemple, je pourrais dire que je n’apprécie pas les personnes peu souriantes, mais ce n’est pas tout à fait juste, car certaines ont des yeux si vifs et mobiles qui compensent tout manque de sourire. Pour les textes, c’est un peu pareil, un point qui peut me sembler rédhibitoire peut être compensé par un autre point. Je repense à un texte avec de gros défauts d’orthographes et de syntaxe, mais où les émotions, les situations étaient décrites de manière si vivantes que, finalement, j’ai aimé ce texte.
C’est pourquoi je ne me suis pas précipitée à répondre à ce forum, mais je l’ai lu avec intérêt, et entretemps, ma pensée a cheminé.

J’ai essayé d’extraire des points généraux qui m’agacent ou me lassent et qui peuvent difficilement se compenser, je crois.
Le bavardage.
Je trouve parfois que certains auteurs s’oublient, ou plutôt oublient qu’ils sont entrain d’écrire une nouvelle, et se mettent à bavarder. Ils font des digressions, ou disent en dix phrases ce qu’ils pourraient écrire en une de manière percutante. Là, je décroche, et je m’ennuie.
Le manque de surprise
Un texte qui se devine avant que l’auteur nous annonce les évènements. Dans le même esprit : une chute évidente. Evidemment, je m’ennuie aussi.
Les textes dits difficiles à pénétrer.
C’est le lecteur qui doit se taper tout le boulot. Genre, c’est un texte qui se mérite, na ! Là, je m’agace énormément. Et je le laisse tomber, aussi.
J’aime qu’un texte m’accueille, me facilite la vie, me promène, voire me manipule, mais me garde en éveil tout le long.

Puisque l'habitude a désormais été prise que je vous distille régulièrement les bonnes manières d'écrire, les scribouilages que je ne VEUX PLUS voir dans vos écrits, en somme que je vous offre gracieusement les règles pour que vous écriviez enfin comme je l'EXIGE, je vous entretiendrai aujourd'hui sur le sujet des dialogues.

(Hum... ben non, je plaisante, hein ! )

Bon, en réalité, ce sont des choses qu'on recontre surtout dans des premiers écrits, me semble-t-il : cette façon d'ajouter systématiquement de brefs éléments de narration dans les dialogues, pour dire qui parle et... ben, pour pas dire grand chose en fait.

- Viendras-tu à la soirée, vendredi ? demanda Josiane.
- Et comment ! répondit Sandrine.
- Hey ! Moi aussi, je serai là, ajouta Sylvie.

L'exemple est suffisamment cruche pour être explicite.

Y a d'autres moyens pour situer les personnages, notamment par de la narration hors-dialogue. Et puis, des verbes aussi pauvres ne nous aprennent rien. Par contre, tout en les laissant au sein du dialogue, des verbes auxquels on ne s'attend pas peuvent ajouter une saveur particulière.
Je me souviens par exemple de ce néologisme utilisé par Frédéric Dard pour faire référence au style de Charles Bukowski. Je ne connais plus la teneur du dialogue, mais je me souviens du verbe :
- .............., a-t-il bukowskié.


J'ai remarqué, dans ses coms, que Widjet se mettait régulièrement en pétard contre la mauvaise qualité des dialogues. Sans doute pourrait-il nous en dire davantage.

Widjet ?

Citation :

Oups ! désolé, j'avais zappé. L'extrait que j'avais donné du texte de Graham Greene correspondait au tout début du roman "la fin d'une liaison", comme vous l'aviez pressenti d'ailleurs. Mais en fait, je l'ai choisi au hasard parce que ça n'avait pas grande importance, je voulais juste relativiser ce qui paraissait devenir un interdit incontournable : SURTOUT NE NOMMEZ PAS LES EMOTIONS !

Sinon, je reviens sur mon étonnement quant à puiser dans ses propres exemples pour démontrer l'efficacité d'une manière d'écrire. je n'avais pas en tête le détournement de publication, pas du tout, simplement, je me disais qu'il fallait être sacrément sûr de soi pour s'ériger soi-même en exemple. Mais à la réflexion, je me dis qu'après tout, si vous trouvez que ça fonctionne, vous auriez bien tort effectivement de ne pas le faire partager aux autres.

Pour ma part, j'ai beau être plutôt sévère dans mes commentaires, je serais bien incapable de dire ce qui me rebute vraiment dans l'écriture. Si, les fautes de syntaxe, j'ai beau me dire qu'après tout ça peut être corrigé, j'ai du mal, je suis de la vieille école, si la faute est manifeste (et non volontaire, ça peut arriver dans certains styles), ça me pourrit ma lecture et je n'arrive souvent pas à passer au-dessus. bon, je suis pas psycho-rigide non plus, s'il n'y en a qu'une ça va, mais sinon, vraiment j'ai du mal. ça et le vocabulaire inapproprié, ce qui est pour moi là encore les indices d'une langue mal maîtrisée, ce qui m'apparait rédhibitoire quand on veut écrire un texte à visée littéraire.

Ah ben voilà, j'ai trouvé deux trucs, c'est pas si mal !

Vous savez quoi, Toc-art ?
Etes-vous assis ? Sinon, j'ai conscience que c'est abuser, mais pourrais-je vous demander de vous asseoir ?
C'est que j'ai peur que vous puissiez vous faire mal en tombant.
Voilà : je suis d'accord avec vous.
Alors ? Vous voyez bien que la précaution n'était pas inutile.

J'ai été trop radical. Il ne faut pas s'interdire de nommer une émotion. Je ne suis même pas certain qu'il soit possible de le faire. D'ailleurs, en examinant ce que j'écris, je le fais bien plus souvent que je ne le pensais (mais je vous accorde que je ne suis pas une référence).
Mais ça n'est pas tellement ça que je voulais dire, en fait.
Je voulais dire, surtout, que je ne pense pas qu'il soit aisé (ou même possible; la question est ouverte) de faire naître une émotion chez le lecteur simplement en la nommant. Bien entendu, son nom peut venir comme une confirmation ou, plus balaise encore (dans le cas de Greene; puisqu'il faut "assurer" par la suite), précéder son développement. Mais il me reste néanmois cette impression que se contenter uniquement de nommer une émotion est une tentative facile et stérile.
Je suis bluffé, surtout, lorsque je lis un passage de texte qui fait naître en moi une émotion et que jamais pourtant elle n'est nommée. Dans ce cas, je suis reconnaissant à l'auteur de ne pas m'avoir pris pour une andouille.

Je ne suis pas certain que cela permettra de concilier totalement nos points de vue, mais peut-être cela vous laissera-t-il une impression moins sectaire.

Et je vous plussoie bien volontiers pour le vocabulaire inapproprié. Je peux même être très chiant, de ce côté là, pinailler sur une nuance.
Quant aux fautes, ma foi, j'en fais moi-même, donc... Mais il est vrai que je n'aime pas en voir non plus, même si je prends sur moi.

Bon un détail : en poésie je n'aime pas les grossièretés gratuites. Dans une nouvelle, cela dépend du ton employé, mais en poésie cela me semble tellement incongru que je renvoie de suite à l'expéditeur. Ai-je tort ? suis-je vieux jeu ? Peut-être après tout, mais il y a façon d'amener les mots sans être obligé d'y recourir pour se faire comprendre.

Tout dépend, Mona, de ce que vous entendez par "grossièreté"
S'il s'agit de la langue verte, nombre de poètes lui ont donné ses lettres de noblesse, Jehan Rictus, Fourest, Tailhade...
Plus près de nous Renaud et Pierre Perret dont les textes me paraissent bien plus poétiques que nombre de poèmes contemporains.
Savez-vous que Tailhade est l'auteur des "Filles de Camaret" et qu'on attribue à Musset les paroles du fameux "Le pou et l'araignée" , Berlioz l'ayant mis en musique ?

Je "up" un peu ce sujet qui me paraît intéressant.

Une attitude qui m'horripile au point de me faire abandonner une lecture, est celle-ci : "mon lecteur ne va comprendre si je n'explique pas assez." Bref, l'auteur qui nous prend pour des imbéciles.

Les personnages plats et non-travaillés, pas besoins qu'il soient hyper complexe non plus, s'ils peuvent se résumer en un ou deux mots ce n'est pas assez pour moi.
Par exemple, j'ai détesté le trône de fer. Je n'ai lu que les deux premier tomes, je l'avoue, mais pour moi les personnage ne sont que des clichés et de la chair à canon. En plus, il y en a bien trop !

Les clichés en tant que tels me dérangent moins. (il y a presque que cela en Fantasy ^^) A condition qu'ils soient "retravailler", que l'auteur apporte son propre regard sur le(s) thème(s) (et ou personnage(s)).

Les justifications pseudos scientifiques ont tendance à m'agacer ou l'abus de néologismes techniques. (l'holotruc, l'ondobidule et j'en passe...)

Voila c'est tout ce à quoi j'ai pensé jusqu'à présent ; je compléterais peut-être au gré de mes lectures ^.^

Tu devrais lire une où plusieurs page de la caravane qui se

trouve sur histoires à poursuivre et tu me donnera tes

commentaires si tu trouve qu'il y a trop de personnages.

Il faut que j'apporte un petit correctif à mon commentaire.

Ce ne sont pas les nombreux personnages qui me rebutent, mais bien leur platitude. Une histoire où l'on trouve une pléthore de personnages, mais bien construit est une bonne histoire. (en ce qui me concerne en tout cas.

Dans la Roue du Temps de r. Jordan, on trouve bon nombre de personnage, mais même les plus insignifiant sont travaillés et vivants. Ils ne se limitent pas au simple habillage d'une idée.

En espérant avoir éclaircit mes propos, je vais de ce pas lire quelques page de la caravane.

Quelle ne soit pas aboutie. Qu'elle ne s'inscrive pas dans une démarche.

Et souvent c'est ça. Pas aboutie. Pas de démarche. Il faut qu'il y ait une quête...