Bonsoir ! A chacun son tour... Alexandre vous propose les rimes suivantes pour la rédaction d'un sonnet dont vous choisirez le thème.
fier-venue-ingénue-hier-amer-diminue-méconnue-cher-infortune-une-souffrir-charmante-amante-ouvrir...
Inversion des rimes autorisée mais dans le respect de la prosodie... si possible !
A vos plumes en espérant attirer quelques "nouveaux" dans ce qui reste un exercice d'écriture...

À franchement parler je n’étais pas peu fier
Quand bien même surpris, à voir chez moi venue,
Cette superbe fille aux faux airs d’ingénue
Que j’avais invitée sans trop y croire hier.

Mais sa conversation me rendit vite amer :
« Plus le verbe est trivial, plus l’attrait diminue »
Cette maxime, à tort, m’était, las, méconnue
Ignorance, ma foi, que je payai fort cher.

Car gouailleuse, la belle, à ma grande infortune,
Enfila les mots crus à n’en plus faire qu’une
Rengaine dont le son me fait encor souffrir.

Moi qui l’avais trouvée, silencieuse, charmante,
Je restai pétrifié quand l’impossible amante
Me dit « J'la ferme. À toi maintenant de l’ouvrir ! »

Toc-art allie l'art à la vitesse d'exécution au point que j'en reste baba ! Un sonnet de cette qualité écrit en moins d'une heure, chrono en main, il fallait le faire ! Bravissimoooooo !

z'êtes vraiment trop gentil, Alexandre ! Quand je lis ce que vous ou Pierrot êtes capables de faire, j'avoue que j'ai un peu honte mais bon, c'était juste pour jouer le jeu. Maintenant, je laisse la place aux vrais poètes (je me régale à vous lire).

En sortant de la douche, il n'était pas peu fier.
Dans sa suite à l'hôtel, la belle était venue.
L'avait-il désirée cette noire ingénue
Qu'il avait repérée au service avant-hier !

Quelques désillusions l'avaient rendu amer.
Passé les soixante ans, le charme diminue.
Il devait déployer une ardeur méconnue
Pour prendre ce plaisir qui lui était si cher.

Mais de bons billets verts palliaient cette infortune.
La belle était gourmande, et plutôt deux fois qu'une.
La porte de la chambre, il s'empressa d'ouvrir.

Une fois encaissé son cachet, la charmante
Honora le contrat et devint son amante.
Il ignorait alors ce qu'il allait souffrir.

Bravo Pierrot ! Un sujet d'actualité traîté avec beaucoup de brio et sans la moindre vulgarité, voilà ce que je pense de ce superbe sonnet... Reste que demain il ne sera peut-être plus la vérité "vraie" mais ceci est une autre histoire qui ne nous regarde pas.... Au suivant !

Merci Alex, pas de souci, cette "vérité" n'est qu'une hypothèse .
Il se trouve que je séchais grave ( Toc art, que j'applaudis, avait mis la barre bien haute ) lorsque l'info est tombée. J'ai aligné quelques vers: les rimes semblaient étudiées pour. Pourquoi se priver ?

Suis en panne d'idées. La nuit porte conseil !

Bravo à vous deux (pour le moment !)

Tout comme Mona, j'avoue que ces rimes ne me mènent nulle part ! Le trou, en quelque sorte... Heureusement que Sully Prudhomme à été plus inspiré que moi car ça lui a permis de nous laisser ce poème !

A vingt ans on a l’œil difficile et très fier :
On ne regarde pas la première venue,
Mais la plus belle ! et, plein d’une extase ingénue,
On prend pour de l’amour le désir né d’hier.

Plus tard, quand on a fait l’apprentissage amer,
Le prestige insolent des beaux yeux diminue,
Et d’autres, d’une grâce autrefois méconnue,
Révèlent un trésor plus intime et plus cher.

Mais on ne fait jamais que changer d’infortune :
A l’âge où l’on croyait n’en pouvoir aimer qu’une,
C’est par elle déjà qu’on apprit à souffrir ;

Puis, quand on reconnaît que plus d’une est charmante,
On sent qu’il est trop tard pour choisir une amante,
Et que le cœur n’a plus la force de s’ouvrir.

( Les Solitudes, 1869)

Citation :
Il y a tout de même une justice immanente.
Ces rimes sont très directives et Toc-art a eu le bon réflexe d'occuper sans tarder un des rares créneaux possibles.
C'est plus fastoche quand les rimes ont plusieurs acceptions comme dans les exercices précédents.