Mais pour toi Tizef la babouche convenait au lieu. Sinon elle est difficile à... chausser !

Alex c'est bien, quoique le "bien que" du dernier vers me semble curieux placé de cette façon.

Sur un autre registre, j'ai voulu essayer :

Soir d’épouvante

Sous les sombres cyprès s’élevaient des murmures,
Sur les marbres glacés où se fanaient les fleurs
Ne s’aventuraient plus que des serpents siffleurs,
Une plainte obsédante enflait dans les ramures.

Les nuages au ciel prenaient teinte de mûres,
Un timide arc-en-ciel estompait ses couleurs.
Tout se mit à vibrer pris d’étranges chaleurs,
Pour diffuser l’effroi les transes étaient mûres.

Le petit cimetière autrefois si charmant,
Où je me promenais à pas lents, doucement,
Ce soir laissait un goût de souffre dans la bouche ;

De bizarres senteurs l’air était parfumé.
Je chassais un reptile à grands coups de babouche,
Et m’enfuis comme un fou du jardin tant aimé.

Très bien Mona ! Pour ce qui est de mon merle blanc, je t'annonce qu'une version sans ce bizarre "bien que" a déjà vu le jour mais je ne veux pas abuser de l'espace qu'Oniris met à notre disposition...
Dans tous les cas, merci pour ton aimable contribution...

@ Mona
Quel talent pour passer ainsi du badinage au romantisme échevelé.
Il faut s'être coltiné l'exercice pour bien prendre la mesure de l'exploit.
Je ne regrette pas d'être venu.

TU crois Alex que l'on abuse de l'espace ? Alors mets seulement ta correction... C'est vrai que l'on finit par ne plus pouvoir s'arrêter... Une vraie drogue !

Ok, ultime version, j'espère qu'il n'y a pas de faute...

Le merle blanc

Pour toi, comme autrefois, j’ai cueilli cette fleur
Puis j’ai prêté l’oreille au passereau siffleur
Qui quêtait alentour quelque cenelle mûre
Au creux de ce vallon où le ruisseau murmure.

Etrange merle blanc, paré de la couleur
Dont tu te revêtais quand venait la chaleur,
Il allait picorant, de roncier en ramure,
Tout comme tu faisais savourant une mûre.

Alors m’est revenu qu’en cet endroit charmant
Nous avions, un printemps, sombré tout doucement
Dans un long corps à corps, et j’ai cherché tes lèvres…

Mais ce n’était qu’un songe, un rêve désormais
Qui se brise au réveil, tel un précieux Sèvres,
Car la mort a ravi la femme que j’aimais…

Un vrai régal que ces sonnets ! Difficile de dire celui que l'on préfère. Ils ont chacun leur charme. Merci à tous les trois. En ce qui me concerne j'ai toujours le nez au-dessus de la bassine à confitures (de mûres)

Parfait Alex ! voilà qui me semble très réussi. On te fais cogiter hein ? Mais ça fait oxygène les neurones !

Voici les octosyllabes de Charles Cros

Conquérant

J'ai balayé tout le pays
En une fière cavalcade ;
Partout les gens se sont soumis,
Ils viennent me chanter l'aubade.

Ce cérémonial est fade ;
Aux murs mes ordres sont écrits.
Amenez-moi (mais pas de cris)
Des filles pour la rigolade.

L'une sanglote, l'autre a peur,
La troisième a le sein trompeur
Et l'autre s'habille en insecte.

Mais la plus belle ne dit rien ;
Elle a le rire aérien
Et ne craint pas qu'on la respecte.


Si une bonne âme veut bien proposer un autre sujet ...

Oui, j'ai quelques rimes à soumettre si je puis me permettre :

granit - nid - unit - finit -
allume - écume - fume - brume
traîne - lointaine - ombre - sombre
bétail - éventail -

Bon courage !