non... Je n'ai été que de la 1 à la 26....

Et puis j'ai trouvé que la phrase 26 (le stylo s'est tut et la page s'est mise à pleurer) était la pomme fin pour ce texte-hommage...

Restent celles de 27 à 60... mais quand je les lis, je commence à m'essorer la cervelle. Pas sûr que j'y arrive, en tout cas pas ce soir

Bravo Palimp je suis admiratif devant ta prestation :)
Tu crées de la cohérence avec pas grand chose !

Ho la la, c'est fou ce truc ! Bravo, Palimpseste.

Ça c'est du défi :)
Heureusement que palimp a ouvert la voie sinon je n'aurais jamais tenté… beau boulot à toi :)

Je me demande maintenant s'il faut qu'on poursuive votre histoire, Palimpseste. Je ne parviens pas à lui imaginer une suite.
Si elle n'a pas été écrite pour qu"on la poursuive, est-ce que je peux commencer le feuilleton ? J'ai loupé le coche de la semaine précédente et j'aimerais utiliser la phrase du concours de tricot.

Version simple et modifiée : choisir une des phrases et faire un texte comme chaque semaine.

Version bonus : collectionner les phrases comme palimpseste l'a fait :)

Version originale : chacun se répond et fait une suite.

chère arachnée,

Faites comme bon vous semble et ne prenez surtout d'obligation par rapport à ce que j'ai fait...

Je me réjouis de lire votre contribution relative au tricot...

Au plaisir,

Jean-Philippe

Pauvre Nico84 ! Le règlement se complexifie de jour en jour...

Bon, allez, une maille à l'envers, une maille à l'endroit :

Bénédicte délaça le corset de sa robe. Le satin duchesse drapa un instant le dossier de la chaise paillée sous laquelle elle avait rangé ses escarpins blancs, puis glissa sur la moquette.
Louis dévora des yeux la naissance de ses fesses, soulignée d'un joli nœud, comme dans la leçon n°85 de chez Aubaine. Son regard remonta aux seins menus, hauts perchés, absurdement maintenus d'une dentelle qui n'attendait que lui.
Bénédicte retira prestement la culotte précieuse et le soutien-gorge arachnéen.
- Mais qu'est-ce que tu fais ? bafouilla Louis.
- Je me déshabille, pourquoi ? répondit Bénédicte. On va se coucher, non ?
- Oui, oui, bien sûr, mais tu es vraiment sexy avec ta petite lingerie, et... enfin, j'aimerais bien...
- Oh la la, quel gamin, non mais attends, comme si on n'avait jamais couché ensemble.
- Tout de même, Bénédicte, ce soir, c'est un peu spécial.
- Justement. J'ai tout prévu.
Avec un regard entendu, Bénédicte repartit dans la salle de bains.
Louis sourit et s'enfonça dans son oreiller. Il savait de quoi Bénédicte était capable quand elle prévoyait des trucs. Son système parasympathique entra en action, ce qui était une bonne nouvelle à deux heures du matin, après le cocktail, le repas, les valses avec toutes les rombières de la famille. Si ses frères n'avaient pas protégé leur fuite, Bénédicte et lui y seraient encore.
La porte de la salle de bains s'ouvrit. Il retint son souffle.
Expiration brutale.
Bénédicte apparut, dans une chemise de nuit en interlock bleu marine, aussi longue que sa robe de mariée. Elle se glissa sous les draps et les tira jusqu'à son menton.
- C'est quoi, ça ?
- Une chemise de nuit.
- Putain, Bénédicte, d'habitude tu dors à poil !
- D'abord, tu ne jures pas, ensuite, je te rappelle qu'on est mariés, maintenant.
- Et ça change quoi au fait de dormir à poil ou pas ?
- Ce n'est pas convenable.
Bénédicte se blottit contre Louis, et ferma les yeux, satisfaite.
Plus de fêtes étudiantes ou de nuits blanches sur Facebook. Elle avait son concours de tricot mardi.

Louis vivait depuis des mois un cauchemar... Bénédicte... SA Bénédicte avait complètement changé le jour même de son mariage.

Elle qui était connue pour ses excès d'alcool, de fêtes et de sexe n'était plus que l'ombre d'elle-même. Chaque matin, elle faisait son ménage, passait commande de quelques courses et se mettait ensuite à ses nouvelles activités: tricot, macramé, peinture sur soie et autres sculpture sur légumes...

Louis avait bien essayé de la ramener à son ancienne vie, mais ni les pétards posés sur la table, ni les copains partouzards invités ni les bouteilles de cocktails forts laissés dans la cuisine ne la tentèrent. Pire: elle donna le shit à ses voisins, convertis les queutards à lire la Bible et inventa un carburant pour tondeuses à gazons à base de curaçao-vodka.

Louis chercha dans l'ésotérisme et l'occultisme des recettes plus efficaces. Il travailla si bien dans son labo qu'il finit par trouver LA formule miracle: une décoction de quatorze testicules de taureaux qui allait survolter sa libido et les expédier tous les deux dans la stratosphère. Seul hic: selon le grimoire où la recette avait été pêchée, il fallait que la "victime" s'offre elle-même aux taureaux avant que leurs frivolités ne fussent prélevées. Et avec Bénédicte dans son trip Nature & Absence de Découverte, c'était compromis. Comment faire ?

Pour s'assurer de la réussite du projet quand même, Louis, devenu avec l'abstinence un horrible gars cynique et machiavélique, employa l'hypnose. Il fit entrer dans la tête de sa femme qu'au réveil, elle aura droit à trois voeux et que le dernier serait de partager le plaisir d'une horde de taureaux.

ça marcha ! (presque)

Quand Bénédicte sortit de sa torpeur, elle voulu une paire d'aiguilles à tricoter, puis une bobine de rafia bio. Par contre, pour le troisième et dernier voeu, elle demanda sept boites à Meuh...

Pendant quelques jours, Louis connut un léger regain de vigueur spongieuse en observant tous les soirs sa femme entrer en transe à la moindre bascule meuglante de l'une des fameuses boîtes. L'infime trépidation qui accompagnait le brame de l'engin n'avait pas échappé à Bénédicte, qui, dans sa nouvelle existence biochaste, s'offrait par leur truchement des moments de délices solitaires mais sans piles.
Louis tenta timidement quelques manoeuvres d'approche. Bénédicte lui accorda enfin un peu d'intérêt génésique, lui faisant bien comprendre qu'il avait tout intérêt à profiter de ce moment faste du mois.
Cela coupa net les élans de Louis.
Il rencontra Jane peu de temps après, dans la salle d'attente de son professeur d'hypnose, à qui il comptait bien extorquer une compensation sonnante pour lui avoir enseigné son art de travers. Jane avait les yeux verts de Kaa, son léger défaut de prononciation, et était prête à toutes les expériences.
Louis s'ouvrit à ses amis de ses déboires conjugaux. Son infidelité fut approuvée par tous. Aucun d'eux ne reconnaissait plus Bénédicte, qualifiée jadis de bombe anatomique, Bénédicte qui désormais, non contente de tricoter à tour d'aiguille en bambou d'improbables pulls en laine vierge dignes du plus cathartique des silices, les portait en toute circonstance, avec des Richelieu Méfisteau.
Mais Louis souffrait. Il aimait Bénédicte, malgré sa frustration. La gentillesse était son pire défaut.