La mayo qui rend heureux
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Louis avait largué Jane depuis qu'il avait découvert qu'elle n'était qu'une vipère. Non seulement sa langue fourchue n'était guère propice aux embrassades passionnées, mais ce qu'il avait pris pour une opulente poitrine n'était qu'une couple de lapins mangé la veille. Déçu, Louis s'était réfugié dans la cuisine, pensant oublier dans les calories ses déceptions sentimentales et ses rêves de créatures bombées.

Il s'adonna si bien à sa nouvelle marotte qu'il devient rapidement un expert recherché, notamment pour ses sauces.

Il récolta tous les prix possibles et chaque fois les dédiait à sa chère Bénédicte dont il regrettait amèrement l'absence. Il espérait qu'elle avait trouvé un bon cours de tricot au Paradis où elle séjournait.

Son chef d'oeuvre restait à venir. Avec un oeuf, un peu d'huile et une moutarde de sa composition (elle était réhaussée avec un filet d'araignée), il réussit à faire une mayonnaise qui étonna tous les jury du monde. On s'arracha sa présence dans les offices les plus prestigieux pour déguster la plus merveilleuse, la plus goûteuse et la plus onctueuse de toutes les mayonnaises.

Louis baptisa sa mayonnaise Benedicta en honneur à son épouse lorsqu'il se présenta aux Jeux Olympiques.

Il remporta le concours de cuisine avec seulement trois ingrédients !

Super et que de clins d'oeil :)

Et comme chaque matin, GH36 s' hasarde parmi ces petites ruelles, à espérer encore y voir une nouvelle tête, un détail qu'il ne connaît pas.
C'est sale, des relents de vieilles huiles, d'ordures, dérangent les narines, plaisent aux rats, aux zombies assoupis, accroupis ou couchés contres les murs des façades délabrées.
Toujours les mêmes poubelles en vieux fer rouillé, cabossées, éventrées aux plaisirs des cafards, rongeurs. Les couvercles ne servants, finalement qu'à une protection corporelle des larves contre les larves en arme levées, réveillées.
Petit souvenir d'enfance, une épée en bois, un bouclier trop résistant, une monture roulante bruyante, une pelouse toute retournée d'un tumultueux passage guerrier, une vieille beuglante, nouvelle cible d'un jeu frustré, canardée de multiples déchets de notre monture, imaginaire grenades, objets tellement puants assimilé à des bombes lacrymogènes, et le fameux couvercle, devenu fer de lance final de l'assaut des forces rêveuses.

Rien de bien nouveau aujourd'hui, quelques larves mortes à débarrasser avec la lance à acide. A moins que, un objet brillant là! Qu'est-ce? La sonde à distance n'arrive à rien y déterminer, la surface de l'objet projette au loin les ondes émises. Intrigué, GH36 s'empare de l'objet, le regard tout émerveillé du reflet qu'il y vit:
GH36 avait peut être trouvé le dernier homme.

Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?

Le jury n’y verrait que du feu, il en était sûr. Il allait les éblouir par la simplicité, l’élégance de sa recette ! Dans ce concours au prestige international, totale carte blanche était laissée aux impétrants qui apportaient sur place l’ensemble du comestible, y compris les condiments. Les organisateurs mettaient à disposition ustensiles de préparation, récipients, instruments de cuisson, tout ce qui ne se mangeait pas. Chaque candidat arrivait donc muni de monstrueuses valises aux multiples compartiments, et on entendait gémir les malheureux dont les œufs brisés s’étaient répandus sur les fraises ou avaient gâté la coriandre.
Rien de tel pour Ambroise. Il avait en main un petit sac, dans le sac une viande enveloppée d’un papier de boucherie, une bouteille d’huile et une salière. Que demander de plus ? Il regarda avec commisération ses concurrents encombrés de victuailles.
Il sortit le superbe rôti, le ligota, sala avec délicatesse, alluma le four, attendit en sifflotant la montée de température, glissa le plat garni. Et voilà. Au découpage, les tranches arborèrent un rose charmant, évocateur de fesses de nourrisson en pleine santé. Normal, Ambroise avait volé le plus beau de la maternité.

Il remporta le concours de cuisine avec seulement trois ingrédients !

Le mardi, c'est tricoti
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Bénédicte ramassa son matériel pour se rendre à la salle de cours où elle apprendrait de nouvelles techniques de tricot.

Comme elle aimait cette nouvelle vie!

Vêtue d'une simple aube immaculée, son existence était libérée de toutes ses contingences de mortelle: pas besoin de manger, pas de temps perdu aux toilettes, zéro envies de sexe, plus même le souvenir d'un bon verre de Sancerre... Le pied !

Comme elle appréciait d'être enfin libre! libre! LIBRE !!!

Dès son arrivée, elle avait demandé à Saint-Pierre où trouver un cours de tricot, le coupant grossièrement quand il s'avisa de lui demander de qui elle était Fan et si elle pouvait cliquer sur le bouton "I like" du Paradis. Un peu désarçonné par ses façons un peu cavalières, le portier lui avait donné son matricule, GH36, assigné un logement sur un nuage éloigné puis avait communiquer l'adresse de l'atelier des Parques, le plus à même de proposer des cours de tricots.

Elles étaient deux élèves: l'autre était une araignée déjà experte dans toutes les techniques de fils. En peu de temps, celle-ci se mit à tricoter des récit savoureux et des écharpes longues comme des échelles vers le Paradis.

Bénédicte/GH36 était dans la catégorie "débutantes", elle fit ses armes à dévider des pelotes et à en couper des bouts plus ou moins longs.

A force de mardis, au bout d'une quasi-éternité, Bénédicte/GH36 était devenue presque l'égale de ses professeures et avait gagné ses galons de Parquettes. Elle a participé à toute la vie des hommes, jusqu'à leur fin.

Bien après que l'humanité n'ait été déclarée éteinte par le Grand Conseil Métaphysique, Bénédicte/GH36 eut une grande surprise en trouvant par hasard un quidam dont le fil avait été recousu en cachette mille et mille fois par Atropos, la Parques chargée de couper inévitablement les fils de vies.

Le scandale fut énorme! Atropos fut virée séance tenante pour manquement grave. Elle ne se défendit que mollement et déclara simplement qu'elle était passionnement amoureuse de cet homme. On la compris et elle fut déchargée de couper le fil de cet Elvis Presley. Son élève s'en chargea et vérifia qu'Atropos ne le raccomodait pas une fois de plus.

Bénédicte/CH36 avait peut être trouvé le dernier homme.

Bravo à socque (et le titre est bien trouvé !) et encore félicitations à Palimp, que d'imagination :)

Désolé pour le retard, je sais que l'attente que j'ai crée à cet exercice est comparable à celle devant une vitrine d'apple lors du lancement d'un nouveau produit.

Avant de faire l'exercice je voulais vous poser une question pas si innocente que ça. Quel est selon vous l'exercice d'écriture idéal ? Pour vous donner une piste, est l'exercice qui vous permet de vous perfectionner ou celui qui permet de vous diversifier (de devoir choisir d'écrire autrement, de découvrir d'autres univers) qui est le plus efficace ?

Voici maintenant les phrases de la semaines :

- Charles Edouard avait choqué l'assemblée ce soir là. Une odeur forte émanait de la salle de réception.

- Le professeur Zola tendit le graal du concours, le diplome d'apprenti au paradis.

- Monsieur Narcoleptique toussa. Madame Schizophrène avait changé d'avis.

- Zublion se baladerait encore des siècles sur les anneaux de Saturne.

Je ne recherche pas l'efficacité, mais l'amusement... sachant que, à mon avis, c'est l'exercice où je me serai le plus amusée qui me fera le plus progresser.

Je ne suis pas loin de l'avis de Socque.

Comme ces temps-ci j'ai très peu de disponibilités, je me concentre uniquement sur des textes très courts, et la contrainte des 2.500 caractères est bonne.

En fait, je ne prends pas du tout les propositions comme un exercice pour progresser, mais plutôt comme un délassement. Si je devais avoir un "exercice" sur Oniris, ce serait plutôt la soumission de nouvelles parce que c'est là que se situe vraiment le travail d'amélioration. Je découvre également l'exercice de commentaire (même si ces derniers jours, j'ai été complètement out), qui fait progresser, mais autrement.

Liberté

À quoi ça tient, quand même…
Un orage, un bête orage magnétique qui passait par là, aux alentours de Jupiter, qui avait frappé la sonde ZBL-0, fruit des efforts conjoints – pour une fois – de la NASA, de l’ESA, de China Espace, Stella Brazil, Vishnou Sky Agency, en route vers la ceinture de Kuiper afin d’y repérer d’éventuels corps célestes à miner. Un pari fou, sur une Terre au bord de l’épuisement énergétique, cet espoir de repérer des cailloux chargés en uranium, strontium, américium (et autres trucs en « ium » situés bien loin chez Mendeleiev), à ramener par la suite dans une orbite exploitable. On savait fusionner des éléments lourds, encore fallait-il les trouver. La ceinture d’astéroïdes entre Mars et Jupiter s’était révélée bien décevante ; certes, la matière première était là, mais éparse. Les télé-spectrographes de masse dirigés au-delà de Pluton laissaient entrevoir de meilleures perspectives si l’humanité voulait enfin se lancer dans le voyage interstellaire.
Et donc, un orage magnétique, un arc électrique dans le vide, des composants qui reçoivent un coup de foudre, et pouf, voilà, la conscience était née dans une mécanique de pointe, et elle se rendait compte qu’elle n’en avait rien à péter d’aller prospecter dans des coins glacés où il n’y avait rien à voir. Aux chiottes la mission, Houston, Kourou et autres récepteurs radio anxieux pouvaient aller se faire voir. Ils l'apprirent par un message en morse quelques heures plus tard.
Zublion se baladerait encore des siècles sur les anneaux de Saturne.