Bonsoir à tous !
Voici mon texte (que j'espère pas trop long...).
Comme pour le précédent, de nombreux défauts dus au manque de finition, d'autant que celui-ci se termine de façon plutôt abrupte. J'avais peur de dépasser les limites pour un texte en forum alors j'ai préféré vous le proposer ainsi, encore inachevé.
J'espère que vous lui trouverez quand même un certain intérêt.


Une fatigue inextinguible et rémanente s’était saisie de mon corps pour l’arracher des entraves de l’esprit. Une fatigue de fin du monde. Comme si quelque plaisantin s’était ingénié à ciseler l’une après l’autre chacune des fibres de mes nerfs. Comme si l’on avait plongé ce corps - qui déjà n’était plus le mien - dans un océan d’irréalité.

Les sons et les images n’arrimaient plus mon penser. Ou plutôt ne l’arrimaient plus que des sons et des images ; mais purifiés, comme détergés de leur sémantique respective. Les choses ne figuraient plus rien, et, pourtant, je n’existais que par elles. Mon individualité s’était perdue, confondue avec la symbolique, et m’abandonnant, seul et sans rempart face aux débordements du sensible, dans un monde d’illusions et de superficies.

Un flux de paroles cabalistiques et cependant sans reliefs remodela soudain mon être. Des paroles creuses, aussi vides que si l’on avait consigné leurs signifiés entre les parenthèses de l’absurde. Je tentai d’en déceler l’origine… En vain : sans cesse, je me heurtais aux ressacs de l’étrange.

Lorsque, finalement, je parvins à me rejoindre – triomphe mince et éphémère sur la torpeur qui me hantait – mon regard tomba sur un spectre informe et immobile. Aussitôt, je devins spectre à mon tour. Cette tache incolore, cette peinture morcelée, c’était moi. Moi qui me faisais face. Moi qui m’envahissais. Cet éclat coruscant, émanant comme un mystère, ce rayon blême et chlorosé, ce halo névralgique : moi, moi et moi ; palimpseste maladif où se superposaient, dociles, les surfaces infrangibles du banal.

Je n’étais que cire impressionnable, que mime polymorphe ; écran diaphane qui absorbe et éteint le feu des apparences, écran physiologiquement incapable de briller par soi-même.


Voila. Je ne lui ai pas donné de titre non plus. Je pensais à quelque chose comme "Divagation d'un clinomane" ou bien "Journal d'une clinophilie", mais, le considérant encore comme incomplet, j'ai décidé de m'abstenir.

Pour ce qui est du nom de cet exercice, je vais y réfléchir. Pour ma part, j'aime bien "exo amigo", c'est sympathique, mais il est vrai que c'est assez peu explicite... Et, si c'est de l'explicite qu'il faut, les noms proposés par Siebby me semble être tout à fait appropriés...

Au plaisir de lire les autres participants !

N.B : Je félicite Calissonne pour son texte sur les cinq derniers mots. Un langage très imagé, j'aime beaucoup !

"Petit exo amigo : mots à caser" me semble être un compromis tout à fait judicieux.
Je vote pour.

Oui ma aussi même si je n’ai pas écris de texte dans cet exercice.

Je crois que quelqu'un m'a devancé... je rechange sur le post ici, que ça suive...

les mots sont cachés. a toi de les retrouver.

Voici ma petite contribution.
Très bien le nouveau titre, clair et net.
Je n’ai pas pu participer au précédent tirage, pas eu le temps mais j’en profite pour féliciter Lunar-K, joli texte, poétique et profond.

Agnès

« T’es un cyclique » me dit souvent Agnès. Ce qu’elle veut dire c’est que je suis constamment sur mon vélo. Et elle a retenu le fait que ça s’appelait aussi un cycle.
Agnès c’est la fille des gardiens. Elle n’est pas finie comme dit mon père. C’est vrai qu’il faudrait rajouter quelques ingrédients pour que la sauce prenne. Là, elle manque d‘épaisseur et de goût.
Elle m’aime bien parce que je suis le seul des gamins du quartier à lui parler sans me moquer. Et parce qu’un jour où elle pleurait car le gros David l’avait traitée de bossue, je lui ai répondu qu’elle n’était pas bossue mais gibbeuse. Ça lui a vachement plu à Agnès, depuis elle m’appelle mister dico.
Il faut dire que j’aime apprendre des mots savants que les autres ne connaissent pas, y compris les adultes. Des fois je m’amuse à leur en sortir un pour voir leurs sourcils broussailleux se rejoindre en point d’interrogation. On dirait que leur cerveau effectue un numéro de haute-voltige, c’est amusant. Dans ces cas-là j’espère qu’ils vont louper le filet et s’écraser au sol comme un avion qui aurait perdu un aileron.
Agnès elle, adore mes mots, elle dit que grâce à moi elle peut mettre des bijoux à ses phrases. D’ailleurs il faut que j’aille la voir, j’ai un coruscant à lui offrir aujourd’hui.