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2 Utilisateur(s) anonymes
Re : Contraintes contrastes |
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Expert Onirien
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24/12/2008 15:36 Groupe :
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Finalement très prolifique et fertile consigne...
Tankipass : beaucoup aimé la lune molle, je l’imagine bien se transformer en trampoline. MonsieurF: ça fait huit mois que je pense à arrêter de fumer…ferais-je de si beaux rêves ? rosebud: J’ai bien aimé le diner de poussière lunaire qui craque sous la dent comme de la meringue. Pepito: Un cauchemar lourd comme une plume Palimpseste: un rude coup de fil si tragique et trop drôle Arielle :un rêve aux dents de vampire, donne envie de se désaltérer rapidement. Palimpseste (2): Irrésistiblement drôle ! Moment cocasse, très animé par cette sacrée vache ! Je suis aspirée par la magie du cercle, dans le ronronnement régulier de la courbe qui tourne à l’infini. Je chevauche une monture dorée. Le vent sucré et emmêle mes cheveux. Des fragments de lumières électriques se mélangent, s’étirent. Je ferme les yeux pour mieux me dissoudre dans la nuit. Je flotte dans une ellipse lisse. Aucun cahot dans le va et vient vertical qui forme dans mon ventre une petite vague de soie. Le flux et le reflux me berce. Mais soudain mon œil s’arrête un peu plus loin, au-delà de la voiture rouge parsemée de grosses gommettes multicolores, là-bas, l’avion, immobile, sans passager. L’avion dont je rêvais depuis le début, est enfin libre ! Je me demande comment j’ai pu laisser échapper ma chance. C’est le dernier tour, je galope alors que je ne pense qu’à voler. Alors, saisissant mon cheval par les oreilles je descends, poussée par la force de mon désir tout puissant. Je marche comme marchent les saouls, fixant mon but. Peu à peu l’objectif se rapproche. Puis j’entends des cris. Troublée, je regarde hors du cercle. Des gens tentent de me rejoindre, hurlent des sons couverts par la musique, mais qui ne me laissent aucun doute sur leur affolement, leur colère. Les visages ne sont plus que cri. L’homme aux bajoues de raton-laveur et aux mains molles qui m’a hissée sur ma monture se dirige vers moi, en pointant un index menaçant dans ma direction. C’est seulement à ce moment là que j’ai peur. Je pars à rebrousse poil de la circulation. Le vertige m’envahit. Je suis happée par la force disciplinée de la terre ferme. Je retrouve ma vie rectiligne, quitte pour toujours la magie du manège. Une goutte de sang coule comme une larme oblique sur ma jambe nue.
Contribution du : 19/09/2012 12:00
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Car le mot, qu'on le sache, est un être vivant. V Hugo |
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Re : Contraintes contrastes |
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Expert Onirien
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(je sais que je floode, mais c'est un hommage à Stony - je lui dois bien ça parce que j'ai pas été gentil avec elle dans mon commentaire sur les moires de sa mère qu'est emmerdée pour faire ses menus)------------------------------
Après 85 ans sur Terre, j'ai enfin gagné ma place au Paradis. C'est amusant d'y arriver en chariot, tiré par une espèce de treuil en satin immaculé, dont les cordes infinies plongent vers une aveuglante lumière blanche. L'histoire s'est passée en un rien de temps, sans vraiment me rendre compte de la situation. Sur l'injonction de mon épouse, j'étais parti faire les courses à la boutique avec mon fils, le petit Michel-Edouard. Comme c'est vaste maintenant! Plus rien à voir avec le minuscule entrepôt dans lequel j'ai commencé. J'ai pris la liste donnée par ma femme. Ça commence bien ! Elle demande un article que je ne sais pas localiser dans le magasin: un défibrillateur cardiaque. La main sur le cœur, je demande à une fille en uniforme de l'enseigne où je peux en trouver un.... et vite! Ma femme n'attend pas, elle a l'air super-extra-impatiente que je lui rapporte son fameux "défibrillateur cardiaque". Comme je le subodorais, ça doit être un truc rare, car la technicienne de surface court vers un ordinateur, sans doute pour voir s'il y en a en stock. Encore un machin acheté par palettes entières, qu'on doit garder sur nos précieux linéaires pour en vendre moins d'un par mois! Il va falloir que le chef du rayon me justifie ça par une marge commerciale d'au moins 70% ! La fille revient, l'air catastrophé, suivie par d'autres membres du personnel du magasin. J'apprends par eux que j’ai moi-même demandé avant-hier à dévisser le dernier défibrillateur cardiaque pour laisser plus de place à la tête de gondole des huiles pour moteur "Deux Palmes" (-20% le jeudi / Un bidon gratuit pour deux achetés). Voyant combien je suis embêté de ne pouvoir rapporter le gadget à la maison, mes employés me prennent dans leurs bras et me hissent sur leurs épaules. Ils m'emmènent dans un petit magasin face à l'hypermarché, où on m'assure que je trouverai le reste des courses demandées par ma femme. Bien installé sur mon petit siège, je souris béatement à l'idée de la retrouver très bientôt avec mes commissions, que j’ai effectivement toutes trouvées. Avec l'aide de tous mes chers employés, j'ai pu caler dans mon caddie(c) le cercueil demandé -un modèle vraiment pas cher Made in China. Heureux, je quitte le parking en les remerciant tous d'un signe de la main...
Contribution du : 20/09/2012 18:00
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La meilleure nouvelle publiée sur ONIRIS : Palimpseste est raide dingue amoureux de Lobia, inoubliable auteure de "Numéro 20"... Nous sommes ensemble depuis deux ans grâce à Oniris, la meilleure agence matrimonialo-littéraire du Monde ! |
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Re : Contraintes contrastes |
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Visiteur
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Citation :
je sais que je floode Que vous vouliez faire plaisir à Stony moi ça ne m'embête pas du tout, mais le flood si. On reproche à certains de poster 2 ou 3 ou plus de fois rapprochées sur des sujets, je ne vois pas pourquoi je ne vous le reprocherais pas non plus. En plus quelque part, pour moi, c'est un manque de courtoisie vis à vis des règles (un texte par personne), et vis à vis des autres qui les respectent. Ca serait donc sympa d'arrêter, s'il vous plait Palimpseste. Stony a une boîte MP, et je suis sûr qu'elle serait ravie de la voir se remplir.
Contribution du : 20/09/2012 18:47
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Re : Contraintes contrastes |
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Expert Onirien
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Pour sa boite MP si elle est pleine, elle doit la vidé ce que je fais la plupart du temps.
Contribution du : 20/09/2012 18:51
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Re : Contraintes contrastes |
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Chevalier d'Oniris
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@ Tankipass : bien écrit mais ça ressemble plus à un "bad trip" qu'à un fantasme !
@ Monsieur F : simple, efficace, drôle. J'aime. (J'avais pensé à un truc dans le même goût mais avec une bouteille... du coup, faut que je trouve autre chose). @ Rosebud : tout comme Kérosène, je n'arrive pas à accrocher à ce texte... mais incapable d'expliquer pourquoi @Palimpseste (1er texte) : Bravo, j'ai adoré !! @ Arielle : belles tournures poétiques, ça m'a plu @ Pépito : idée originale mais qui aurait pu être mieux développée je pense Toujours pas d'inspiration significative en ce qui me concerne. Mais il me reste samedi =)
Contribution du : 21/09/2012 15:39
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Ecrire, c'est raconter des histoires. Le reste c'est de la littérature. |
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Re : Contraintes contrastes |
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Visiteur
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Bravo, Palimpseste !
S'agit-il d'un hommage ou d'un défi ? Vous comprendrez, bien sûr, que je ne peux pas recevoir au visage le gant d'un gentilhomme et me dérober au duel. Avez-vous besoin de trois essais, comme au jeux olympiques ? Nous en reparlerons tantôt. MonsieurF vous a très justement rappelé à l'ordre au sujet du règlement. Mais fi de tout ceci, je suis bonne joueuse, et me félicite d'ailleurs d'avoir stratégiquement attendu que vous dépensiez toutes vos cartouches. Il n'y a qu'une seule balle dans mon barillet. Elle suffira. Elle est pour vous. Mexico, octobre 1968. Valentin Gavrilov, mon compatriote, a échoué trois fois à 2 m 22. Ed Caruthers vient d’échouer à 2 m 24. Moi aussi, cela dit, mais deux fois seulement. Lui, a grillé tous ses essais. L'or ne sera pas américain, j'en fais foi. Cette fois, il n’y a plus que moi. La foule retient son souffle et moi je fixe l’obstacle. Je m’élance. J’arrive devant le mur et pivote. J’entame mon saut d’un pied seulement car je tiens à respecter le règlement. Ils seraient trop contents de me voler ma gloire. Je vois le ciel dans toute sa beauté alors qu’eux étaient contraints à faire allégeance au tapis. Le dos est passé, les hanches aussi et je relève les jambes. La barre n’a connu qu’un souffle. A moi les vivas de la foule, tous les olé du Mexique. C’est le début de ma gloire et la fin du saut en hauteur. J’ai carbonisé la discipline pour deux siècles au moins. Plus personne n'osera. Non, plus personne... Quoi ?! C’est pas vrai ? Je savais bien qu’ils ne l’accepteraient pas. Ils se consultent, décortiquent le règlement. Non, ils ne peuvent rien, tout est réglementaire, le saut est homologué. Drrrrriiiiiiiing !!! Ahhhhhh ! Merde, j’ai une de ces barres dans le crâne. Quel est le con qui a relevé les stores ? Cette lumière est insupportable. Bon, c’est peut-être moi qui ai oublié de les baisser, après tout, ces foutus stores. Ah, j’y suis. Evidemment. La fête, hier soir. Le champagne de France et puis la vodka bien de chez nous. L’alcool trop fort et la nuit trop courte. Qu’importe, je suis heureux. Je n’aurais pas voulu m’éveiller une heure plus tard et n’avoir aucun souvenir de ce rêve. J’aurai été Fosbury au moins une fois dans ma vie. Je suis né trop tard. Et puis tant pis ! L’Histoire ne repasse pas les plats. J’ai de quoi me consoler. Et comment ! Je suis Ivan, nom de Dieu, le grand Ivan Ukhov. Qu’on se le dise ! Londres, 2012, 2 m 38, et pour toujours. Et voilà ! Et puis c’est tout ! Putain, faut que je le dise enfin ! Si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai jamais. - J'EMMERDE FOSBURY ! M’en veux pas, Fos, fallait que ça sorte. Tout ça m’a secoué la mémoire. Il me revient des bribes de discours de mes anciens coaches. Il faut que j’aille vérifier sur Wikipedia pour en avoir le cœur net et l’esprit léger. Le Fosbury-flop est la technique la plus utilisée actuellement. Elle fut utilisée pour la première fois dans une compétition internationale aux Jeux olympiques de 1968 par Dick Fosbury. Elle consiste à arriver dos à l'obstacle et à sauter de dos, en levant les deux jambes en dernier au-dessus de la barre. Le saut fut refusé dans un premier temps, puis accepté après vérification qu'aucun règlement n'était enfreint. Dick Fosbury passait ce jour la barre à 2 m 24, nouveau record olympique. Dick Fosbury fut médaillé d'or. Par la suite, il a été prouvé que Fosbury n'a pas été le premier à utiliser cette technique, sans qu'il le sache. Bruce Quande a été photographié en 1963 passant la barre sur le dos.
Contribution du : 21/09/2012 21:19
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Re : Contraintes contrastes |
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Apprenti Onirien
Inscrit:
28/02/2012 11:52 Groupe :
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Bravo Stony ! J'aime décidément beaucoup votre écriture. Voilà.
Contribution du : 21/09/2012 21:57
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Y a quéqu´chos´ qui cloch´ là-d´dans J´y retourne immédiat´ment |
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Re : Contraintes contrastes |
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J'aime aussi vraiment votre écriture Stony, mais j'ai rien compris à votre histoire !!!
Bon ceci étant je ne connais rien du tout au saut en hauteur...
Contribution du : 22/09/2012 10:43
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Re : Contraintes contrastes |
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MonsieurF,
L'américain Dick Fosbury est célèbre pour avoir inventé la technique de saut en hauteur qui porte son nom. Le public mexicain a été médusé lorsqu'il a remporté l'or olympique à Mexico, en 1968, en franchissant une hauteur de 2 m 24, car il fut le premier à franchir la barre en lui présentant le dos et non le ventre. Cette technique révolutionnaire étant supérieure à celle qui était utilisée jusqu'alors, la légende de Fosbury était née. Le Russe Ivan Ukhov a remporté l'or olympique il y a quelques semaines, à Londres, en franchissant une hauteur de 2 m 38, c'est-à-dire bien mieux que Fosbury. Je n'en suis pas certaine et je ne vais pas aller vérifier, mais je peux imaginer qu'aujourd'hui, un athlète ne se qualifierait peut-être même pas pour les jeux en ne franchissant que la hauteur que franchit Fosbury, mais il n'en reste pas moins que, depuis, tous les sauteurs ne font que suivre la technique de Fosbury, car il n'est sans doute pas possible de faire mieux autrement (c'est une question de mécanique, implacable tant que la pesanteur sera ce qu'elle est). J'ai donc imaginé qu'Ivan Ukhov se réveille au lendemain de sa victoire à Londres, tout embrumé dans des vapeurs d'alcool de la fête de la veille, tiré hors de son sommeil et d'un rêve dans lequel il rêvait de créer la légende qu'a créé Fosbury. Comme les rêves sont un peu curieux et qu'il parait même ques les personnages de nos rêves ne sont que des instances de nous-même, Ivan Ukhov, dans son rêve, se projette en Dick Fosburry, mais tout en demeurant lui-même, russe, compatriote du soviétique Valentin Gavrilov. Emergeant un peu plus de ses brumes oniriques, Ukhov se console en se rappelant qu'aujourd'hui, c'est lui le meilleur. Il se rappelle des choses dites par ses professeurs, dont il va vérifier la véracité sur Wikipedia : Fosbury n'est pas le premier à avoir franchit la barre par le dos, mais c'est son nom que la légende a retenu. Et, parce que les choses ont souvent un sens caché, ceci est en réalité un clin d'oeil à Palimpseste. Pour le comprendre, il suffit de remplacer Dick Fosbury par Raymond Queneau et le saut en hauteur par les exercices d'écriture. Non, Palimpseste, je vous vois venir : il ne faut pas remplacer Ukhov par Stony En sport, je n'ai jamais été ni bonne ni mauvaise. En fait, je ne connais pas beaucoup plus que vous au saut en hauteur, mais je me rappelle avoir connu mon heure de gloire lorsque, petite à l'école, je fus la seule à franchir la hauteur de 1 m 40, selon une technique que personne n'a voulu retenir sous le nom de "saut Stony". Hélas, ceci ne constituait que le record de ma classe et Fosbury avait gagné à Mexico depuis une dizaine d'années. Je ne construirai jamais ma légende dans le sport.
Contribution du : 22/09/2012 12:33
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Re : Contraintes contrastes |
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Ah bin voilà ! Je suis allergique à tous ces noms, et les JO pour moi n'ont été qu'une interruption de mon programme favori : Derrick.
Je ne connaissais donc rien au russe qui pouvait se saouler pour avoir fait..hop ! Merci Stony !
Contribution du : 22/09/2012 14:49
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