Bonjour à tous.
Je n'ai pas pu consacrer autant de temps à ce nouveau listing qu'aux deux précédents. J'ai été malade tout le week-end, aussi, au lieu d'écrire, j'en ai profité pour revoir quelques films dont le célèbre "chien andalou" de Bunuel (film qui se marrie plutôt bien avec un état fiévreux... ^^).
Voici donc un court texte (cela compensera le texte trop long de la dernière fois) directement inspiré de la plus fameuse scène de ce classique du cinéma surréaliste :


Ma lame s’égare sur ton visage ocellé
Et s’envole et voltige en tes nues broussailleuses.
Atterrit, finalement, l’aileron d’un nuage
Qui tranche et pénètre ta lune gibbeuse
Et qui tire son trait sur nos cycliques émois.


A la prochaine !

PS : Il me semble que "gibbeuse" au singulier n'était pas vraiment dans la liste. Désolé, je n'ai pas su trouver mieux...

Merci Siebby
Bon rétablissement Lunar-K et très joli poème

A la fin

Les souvenirs, comme des oiseaux affolés par un tir de fusil,
Se sont tous envolés.
Le gris. Le brun. Le vert.
Le silence incolore…
Y sentir le rythme du cœur –
Voici la cacophonie !
Faites vos présentations
Sous le nez de l’oubli,
Soyez surpris,
Vivez un peu…
En-fin…

Comme l’air est sobre en novembre !
Comme le vide devient tout d’un coup accueillant,
Malgré son habitude barbare
D’arriver sans invitation !
Le jaune. Le beige. Le noir.
Y revoir une balade du vent –
Voilà la crème de la saison.

Tabula rasa... L’héritage des déshérités,
La bénédiction des braves,
L’inconnu de la pensée…
Que laisseras-tu de ce novembre,
Déjà amoindri à force de s’agripper
Aux vieilles pantoufles de ce présent fuitant?

Le blanc. Le mauve. Le rouge si pathétique.
Y deviner un rire mélancolique –
Voici la métaphore d’une fin.
En-fin.

une façon comme une autre de trouver chaussure à son pied...



Aux oiseaux qui passaient,
l’aile mélancolique,
j’ai accroché mon cœur
qui n’avait plus de souffle,
car celle que j’aimais,
barbare, énigmatique,
exprimait sa ferveur
à grands coups de pantoufle !
Las d’une cacophonie
sans raison ni mesure,
à ces grands rois ailés,
je confiai mon salut
et loin de la furie,
toute armée de chaussures,
j’appris à vous aimer,
vous qui marchiez pieds nus…

1. cacophonie
2. oiseau(x)
3. barbare(s) adj
4. mélancolique(s) adj
5. pantoufle(s)

Hordes barbares, armées sans têtes
Dans cette cacophonie terrifiante
C'est mon coeur qui s'arrête
Je ne respire plus,je ne bouge plus, atmosphère étouffante
La vie me quitte à pas trop lent
J'ai le temps de partir avec ces souvenirs effrayants.


Les oiseaux de mauvaise augure
Tournent, tournent au-dessus de ma tête
Attendant patiemment que s'effrite mon armure.
De ma carcasse devenue festin, de mon corps devenu dinette
Je serais le centre de leur fête,
Morbide et insolente farandole sous les yeux du Prince Arthur

Mes pantoufles de vair sont glacées et deviennent supplice parmi les supplices
Spalière ensanglantée ne faisant qu'attiser le regard de ces rapaces
Doucement, vers la plénitude, je glisse
Sous des becs voraces, coriaces
La douleur m'enlace
Et le calme par la brèche de mon âme, s'immisce

Mélancolique et rêveur,
Je mourrai donc comme j'ai vécu
Eternel baroudeur
J'ai aimé, joué, trahi, promis, protégé, profité et donné
Je me suis battu mais n'ai pas vaincu.

Voilà pour ma première participation! J'ai tenté un autre style car en écrivant de manière "récit", je me suis rendue compte que j'arrivais vite à quelques pages et que je m'éloignais du but! C'est mon gros soucis: partir à gauche à droite dans un récit pour finir par en oublier la ligne directrice!

Donc j'espère que ces quelques lignes conviendront à l'exercice?!

Bonsoir à tous !
Merci Siebby et Calissonne pour vos voeux de bons rétablissements. Je vais déjà beaucoup mieux et, comme vous pouvez le voir, ce n'est pas une petite grippe qui me privera de l'exo amigo ! Faut croire qu'après trois ou quatre participations je suis déjà devenu accro...
Toutes mes félicitations à Astras, toc-art et Nicky pour leur poème !
Voici mon texte, une petite historiette qui se déroule dans un parc enneigé :


La fillette s’approcha de moi. Il faisait nuit, une nuit glaciale et hivernale, une nuit toute de noir et de blanc. Dans l’obscurité, je ne pouvais distinguer son visage. Seule sa robe carminée parvenait à se détacher des ténèbres.

Soudain, une allumette craqua, découvrant ses deux yeux noisette qui souriaient en me dévisageant, d’un sourire tout aussi froid que celui de la nuit, mais qui, pour moi, et à cet instant, valait bien toute la chaleur du monde.

Lentement, elle referma ses paupières. La faible lueur qu’elle serrait au creux de ses mains se pâma tout à son contour. Elle se mit à chanter… Jamais je n’avais entendu pareil chant. Comme un cri arraché des profondeurs de l’univers. Un cri rauque et barbare.

Je tremblais. « C’est le froid de la neige ! » me dis-je, terrorisé par cette étrange manifestation.

Son corps d’oiseau gesticula alors, esquissant les quelques pas d’une danse funèbre qui, bientôt, se résuma en son seul mouvement giratoire et la souleva loin au-dessus du sol. Elle tenait toujours ses deux yeux clos.

Cette danse n’était pour moi qu’une cacophonie chromatique, qu'un jaillissement tournoyant de couleurs improbables : les reflets de sa robe rouge saignaient la blanche virginité de la neige, ses cheveux de ténèbres s’irisaient sous l’influence mystique de l’allumette, le ciel prenait feu…

Au bout d’une éternité, elle cessa, reposant ses pieds nus dans ses pantoufles de neige, puis sourit, haletante. Je l’écoutais souffler ses notes suraigües, me perdant de nouveau dans la contemplation de ses yeux aux sourires mélancoliques…

Est-ce le froid qui engourdissait ma raison, ou bien son charme qui exerçait sur moi son influence macabre ? Je ne saurai le dire aujourd'hui. Toujours est-il qu’en regardant son visage, à la fois si sombre et mystérieux, je me dis que ça ne pouvait être là que le visage de ma dernière amante…


A la prochaine !