Voici comment Tristan Corbière a accommodé la phtisie

Pauvre garçon

Lui qui sifflait si haut, son petit air de tête,
Était plat près de moi ; je voyais qu'il cherchait...
Et ne trouvait pas, et... j'aimais le sentir bête,
Ce héros qui n'a pas su trouver qu'il m'aimait.

J'ai fait des ricochets sur son cœur en tempête.
Il regardait cela... Vraiment, cela l'usait ?...
Quel instrument rétif à jouer, qu'un poète ! ...
J'en ai joué. Vraiment - moi - cela m'amusait.

Est-il mort ?... Ah - c'était, du reste, un garçon drôle.
Aurait-il donc trop pris au sérieux son rôle,
Sans me le dire... au moins, - Car il est mort, de quoi ?...

Se serait-il laissé fluer de poésie...
Serait-il mort de chic, de boire, ou de phtisie,
Ou, peut-être, après tout : de rien... ou bien de Moi.

Ce sonnet n'est pas "classique" bicose les rimes pauvres ( ait, oi)
Je viens seulement de m'en apercevoir. Désolé.

A qui le tour de proposer des rimes ?

OK Zef, je m'y colle ! J'ai sorti un vieux classique Larousse au hasard (ou presque) et voilà ce que je vous propose :
injurieux-histoire-expiatoire-odieux-radieux-mémoire-gloire-cieux-mânes-profanes-honneur-belle-rebelle-bonheur...

Avec donc un joker possible et pour le reste, selon la formule habituelle !
Bonne journée à tous, Alex

Bon, ça demande des retouches :


Les noces… et la suite !

C’était leur plus beau jour, tout était radieux,
De rose on aurait pu festonner leur histoire ;
Ravissant souvenir fixé dans leur mémoire,
Cette félicité les suivrait jusqu’aux cieux.

Pourtant leurs lendemains, constamment odieux,
Leur firent oublier une éphémère gloire.
Il leur fallut goûter au temps expiatoire,
Echanger des propos sans cesse injurieux.

Ils invoquèrent Dieu, des ancêtres les mânes,
Et bien d’autres tabous dont sacrent les profanes…
A ce jeu dangereux ils perdirent l’honneur !

Lui, se disait parfois : la mariée trop belle
Cache souvent le fiel d’une tête rebelle,
Elle pensait : l’amour ne fait pas le bonheur !

Bravo Mona pour ce pétillant sonnet.
Et quelle chute !

A un novice renégat.

Repentez-vous mon fils, un geste injurieux
Ne rehaussera pas ce qui vous sert de gloire.
Il vous ressemble peu, vous dont je sais l'histoire
Et les engagements en ces jours radieux.

Quoi ? Vous vous en moquez ? Vous êtes odieux !
De feu votre piété, perdez-vous la mémoire ?
Vous devriez brûler un cierge expiatoire
Si vous vous souciez de votre place aux cieux !

Vous êtes là, singeant ces malheureux profanes
Qui n'hésitent jamais à brocarder les mânes.
Renoncez-vous vraiment à l'éternel bonheur ?

Il est dans l'air du temps de se montrer rebelle.
Mais vous que l'on connut naguère si fidèle
Trouvez-vous honorant de faire un bras d'honneur ?

Bon, me voilà avec ma copie, imparfaite mais provisoire, ça va de soi !

A propos de copies, les vôtres sont, une fois encore, de grande qualité et j'ai particulièrement apprécié la chute de tizef... J'en rigole encore !

Faquin et foutriquet ! Termes injurieux
Dont fut paré Ronsard, victime expiatoire
De vils hommes de plume au cours de notre Histoire,
Avis que Sainte Beuve osa dire odieux.

Aussi, mes rimailleurs, soyez donc radieux !
De vos humbles sonnets, faites vite un mémoire
En probable support d’une posthume gloire
Que nous partagerons tout là-haut dans les cieux.

Si de nos grands anciens nous respectons les mânes
Il n’en est pas de même au cœur de ces profanes
Dont le discours parfois entache leur honneur.

Qu’importe les grincheux, la poésie est belle !
Qu’on la dise classique, ou bien libre et rebelle,
Elle enchante notre âme et fait notre bonheur…

J'ai finalisé un sonnet avec les rimes indiquées mais je laisse passer la nuit pour y jeter un dernier coup d'oeil, demain matin. Bonne soirée à tous !

Alex. Comme toujours, tu réagis en humaniste.