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Re : Ce matin, Pierre est parti.
Apprenti Onirien
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26/11/2010 13:21
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Ps: je viens de relire mon texte et je remarque quelques fautes d'orthographe (l'inattention sans doute) et quelques erreurs dans les temps utilisés (un de mes principaux soucis!).

Contribution du : 02/02/2011 11:32
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Re : Ce matin, Pierre est parti.
Visiteur 
- Ce matin, Pierre est parti vendre nos âmes aux arracheurs de rêves. Le marché est à des lieues, on y trouve de tout, de la cire à faire briller la peau au bois dont on fait les flutes ; de la pierre à fendre les cœurs à la poudre de perle...

La pierre à fendre les cœurs est très souvent utilisée par les femmes. Elles la réduisent en poudre et la glissent dans les galettes. Elle a le goût des pays lointains, le parfum des mers grises à gros dos. Elle s’accommode aussi bien des soupes que des desserts.
Elle est magique, mais ça, vous l’aurez déjà compris. Cette poudre vient à bout des cœurs les plus lourds. Les allègent. Ils s’amollissent, s’attendrissent. Apprennent à aimer pour rien.

Quant à la poudre de perle… son usage est dangereux. On la mélange avec de l’eau cueillie à la rosée. On y amalgame la poudre jusqu’à obtenir de minuscules boules. Il est indispensable que ces sphères soient parfaites. On les place alors sur le rebord de la fenêtre et la nuit, quand la lune est pleine, des anges viennent les ramasser. En échange, ils exaucent nos vœux… Cependant, si la perle n’est pas idéalement ronde, le vœu se transformera en son contraire.

Mais voilà que la journée est passée et je n’ai rien fait d’autre que bavarder. Pierre n’aura pas son souper, pourtant, il sera fatigué. Bien fatigué !

(Elle se penche à la fenêtre, regarde tout en bas de la montagne sur laquelle est perchée leur bicoque, tend le cou et scrute le chemin tortueux qui mène au village et plus loin encore, au marché…)

- Ha mais… le voilà ! Je le vois ! Il marche d’un bon pas. Il discute avec un homme… Grand, si grand que je ne vois que ses jambes interminables.

(Elle se redresse, tord le cou, lève la tête vers le ciel scintillant d’étoiles…)

Une voix énorme, caverneuse tonne à ses oreilles :

- Elisabeth ?

(La jeune femme sursaute…)

- Oui, répond-elle, effarée.
- Vous êtes la femme de Pierre, n’est-ce pas ?
- Ou… oui ? Que… que lui voulez-vous ?
- A lui rien. C’est à toi que je parle.
- Mais qui êtes vous ? Et d’où me parlez-vous ? Je ne vous vois pas…
- Je suis celui qu’on appelle l’Etranger.

(Elisabeth se rencogne dans la fenêtre, voudrait se faire toute petite. Ses jambes tremblent, son cœur bat très vite sous le fin bustier de dentelles.)

- L’étranger… chuchote-t-elle. Mon dieu, l’étranger !
- Tu as peur ? demande la voix.
- N… nnnn… on.

Un ricanement mauvais souffle sur les fins voilages et dévoile Elisabeth. Elle rétrécit à vue d’œil, sent quelque chose pousser sur ses tempes. Terrifiée, elle n’ose pas le moindre mouvement.

- Voilà, dit la voix, moqueuse : ainsi tu es bien plus jolie. Dans quelques instants, lorsque ton Pierre entrera, tu t’avanceras vers lui. Surtout, ne te regarde pas dans le miroir ! Ne le fait pas tu m’entends, car sinon… !
- Je ne le ferai pas, je vous le jure !
- Point n’est besoin de jurer ! Donc, disais-je, quand Pierre entrera, tu iras vers lui. Il se baissera, tendra la main et tu t’y loveras… tu as bien compris ?
- Oui… Oui… je ferai ce que vous dites…
- Si tu ne m’obéis pas… tu sais ce qui t’attends, n’est-ce pas ?
- Oui. Vous m’emmènerez dans votre lointain pays peuplé de gens qui vous ressemblent.
- Des géants ! Elisabeth, tonna la voix. Un peuple de géants ! Des bâtisseurs de ponts, d’arcs et d’échelles si hautes que la dernière marche te mène tout droit au paradis.
- Et en enfer, si je tombe…
- Et en enfer… si tu tombes.

(La porte au rez-de-chaussée claque joyeusement. Pierre dépose sur la table le journal dans lequel est inscrit en lettres d’or leur nom et prénoms. Aujourd’hui est un grand jour car tous les deux ont trouvé acheteur. Désormais, en échange de leur âme, ils auront tout ce qu’ils voudront. Il leur suffira de demander. Pierre a déjà une idée de ce qu’il veut. Il y a pensé tout au long du chemin.)

- Elisabeth ? appelle Pierre depuis l’entrée.
- Je… Je suis là ! J’arrive mon Pierre !

(Elisabeth a du mal à se déplacer. Elle voudrait courir mais s’empêtre dans ses trop nombreuses pattes. Elle en a quatre, minuscules. Elle s’entend galoper, un bruit léger, léger. Dégringole les escaliers, une marche, puis deux et patatras, elle fait une pirouette. S’envole sur la troisième, rebondit sur la quatrième et finit par s’étaler sur le carrelage.

Pierre pousse un hurlement d'effroi, attrape le journal et frappe, frappe.

La petite souris est assommée. Il se baisse, l’attrape par la queue… la regarde. Puis la laissant tomber, du talon l’écrabouille.

Elisabeth n’a que le temps de penser à la perle qu’elle a fabriquée.
Elle n’était pas parfaite.
Loin s'en faut…

Contribution du : 02/02/2011 20:00
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