Je ne résiste pas à l'envie de vous recommander la lecture de Gaëlle Héaulme : "Les petits contretemps".
Gaëlle est morte d'un cancer peu après la parution de son recueil de nouvelles chez Buchet Chastel. Certaines de ses nouvelles parlent de son cancer et de ce que cela entraîne dans ses relations aux autres. Pas la moindre sensiblerie dans ces textes. Juste une humanité décapante !
J'avais une immense admiration pour son talent, et encore plus pour son attitude devant la vie.
Ceux qui comme moi l"ont connue en forum ne me contrediront sûrement pas !

Noté merci.

Bonjour Nemson,

'Si tu veux je peux te raconter une séance de torture d’un enfant juif en 44, tu seras émue crois moi. Mais est ce que moralement il est décent d’utiliser cette situation vécue pour une démarche artistique ?'

Le sujet importe peu. Oui, vous pouvez meme si vous le voulez raconter une séance de torture d'un enfant juif en 44, je n'ai pas d'a priori. Pour autant, je ne suis pas sur que cela sera suffisant pour m'emouvoir... Est-ce que cela sert votre propos? Est-ce traite avec serieux? Voila ce qui m'importe.
Je ne vois pas en quoi il serait immoral d'aborder ce genre de sujet. Ce qui serait indecent serait de le faire a des fins commerciales ou juste pour attirer l'attention, gratuitement, sans raison.

Il serait bon de vous indigner pour ce qui vaut la peine de l'etre et ne pas sortir des mots comme 'morale' ou 'decence' a la premiere occasion venue.

Je trouve cette dernière phrase inutilement polémique Fabien !

Citation :

Un ami commun, bouleversé devant son talent, sa vie, m’avait parlé d’elle. Je m’étais promis de la lire, puis le temps faisant son œuvre, je l’avais oubliée…

Merci Coline-Dé.


E.

Vous avez raison Coline-De, cette phrase n'etait ni utile ni necessaire.
Je n'aurais pas du.
Je voulais simplement exprimer l'idee que parler de morale ou de decence concernant le choix d'un sujet n'a pas de sens, quel que soit le sujet.
Les intentions, le traitement, peuvent eventuellement faire l'objet d'un questionnement moral mais pas un sujet.

[i]"Ce qui serait indécent serait de le faire a des fins commerciales ou juste pour attirer l'attention, gratuitement, sans raison."[/i

Nous sommes bien d'accord. et pour moi quand on écrit une nouvelles, on est dans ce cadre.

Sur ce je ne souhaite pas débattre éternellement, le débat pour le débat ne m'intéresse pas. N e voyez aucune animosité dans mes interventions. Amicalement.

Bonjour,
Opinions contradictoires, débat intéressant quand la Morale s'invite chez sa copine Esthétique.
L'empathie lointaine est-elle la maladie du siècle? En pleurs, bien au chaud derrière mon écran, je partage la photo d'un bébé mort sur une plage.
Sur Oniris, site littéraire, je like ou pas -en l’occurrence pas pour le texte "le petit crabe"- essentiellement la forme donnée au récit et la stylistique de la prose.
A vous lire...

Tous les sujets ont été traités dans l'histoire de la littérature, que ce soit la maladie ou les génocides. Seul le traitement compte, avec le style en plus quand il existe. Anne Philippe, dans Le Temps d'un Soupir, a raconté l'agonie de son mari Gérard Philippe et c'est très beau. Le fait que ce soit le témoignage d'une personne directement concernée par le drame ne change rien à la qualité de l'oeuvre.

La littérature, c'est avant tout des mots. Pas des sujets ou des principes philosophiques. De la même façon que parler des étoiles peut relever de l'astrophysique, de l'astrologie, ou de la poésie : c'est le mode de traitement qui détermine, pas le sujet !
Mais je trouve qu'autant une oeuvre laisse percevoir la position d'un auteur par rapport au monde, autant une nouvelle n offre guère qu'une piste bien mince, à plus forte raison quand l'auteur est un amateur