[Étage 36, l'énigme]

C'est ici que la raison bascule.

-36 en dessous, cela veut-il dire 37 au-dessus ?

-36 est-il l'étage du rez-de-chaussée -1 ?

Dans ce cas où est passé l'étage 36 ?
Est-il resté suspendu pis que pendre entre hier et demain ?

Reste-t-il à créer de toutes pièces à l'aide d'un puzzle diabolique ?

Faut-il goûter aux madeleines d'autrefois, ou bien faut-il encore aller faire un tour du côté de chez Swann pour le retrouver ?

Qu'on se le dise, à la recherche de l'étage perdu peut rendre fou.

Ah, vraiment, la vie de cet immeuble n'est pas de tout repos !...

Étage 36... Après enquête, a-t-on pu y trouver des Orfèvres ?
Sinon, il serait temps d'y faire monter les sandouiches et la biérr....

L'histoire ne parle pas d'Orfèvres. Peut-être faudra-t-il enquêter sur le quai 36...

Quant à grignoter quelque chose en attendant, peut-on faire monter un kébab, siouplêt ? À l'agneau, le kébab, un agneau doux comme un mouton dans son pain pita.

Mais laissons tomber la boisson, voulez-vous, je crains la Bérézina, si on se laisse-aller à boire la tasse ou la biérr... avec deux airs.

Quai 36 ... - cela ouvrira-t-il faire d'autres mondes millefeuillés d'étages magiques, comme certaines plateformes 9 3/4 ?

Quant à boire la tasse, il faudrait alors redescendre au niveau de la mer ? au Vieux Port de Marseille ... ça nous changerait d'air et de quai !

Mais cessons les vaticinations latérales : d'étages étages il est ici question - et pour s'y enivrer dans les hauteurs, la biérr manque peut être de degrés ?...

Question degré, sautons la marche du 37, toquons de suite au 37°2, l’étage qui ne se visite que le matin. Si toutefois on désire s’y installer, il est conseillé de bien choisir son tiroir.
Il y en a pléthore mais il faut savoir qu’ils n’acceptent que les polichinelles.

On peut être certain d’y être nourri en continu, d’être bien arrimé par le truchement d’un cordon de sécurité, et de jouir d’une piscine à eau trouble et vagues de nausées.
On aura là l'avantage et l'espoir d'une renaissance 9 étages plus haut, ce qui nous fait : 37.2 + 9 = 46.2.
Il s'agit simplement, en attendant, de s'exercer au cri primal.
La réputation bruyante de cet étage n'est plus à faire.

Étage 38 du code civil article 19 alinéas 9 et 10 relatif au respect des différentes régles quant aux pollutions sonores et olfactive sur la copropriété en (o)zone de multiver.

Les indépendants du centre d'algologie requièrent une assemblée génerale des copropriétaires à cet étage/monde. Ici, l'étalement des espaces en espaliers, n'est pas infini, alvéolé de boudoirs reliés entre eux par des portails de transport quantique où s'assemble la salle de reunion.

Il s'agit avant tout d'obtenir l'accord de TomAstral, j'ai cru revoir un peu de grec avec lui, mais où est-il, existe-t-il seulement, est-ce le consultant fictif d'une société écran cachée sous le label intouchable d'une multi ?

Seront traités en réunion : le tapage et les odeurs de bière émanant du trente-sixième étage. Au risque de paraître légerement manquer d'humour et n'étant pas dérangé en outre mesure, les indépendants d'algothérapie avancent un principe de prévention.

Sera également soulevée la question de l'aménagement probable d'un quai au 36, bien que le collectif ne présume en rien avoir accès à un quelquonque niveau de responsabilité dans les négociations afférentes aux installations ferroviaires (ferronivers).

Message inter-étage :

La Compagnie Tom-Astral-Airlines
tient à saluer tous les indépendants du centre d'algologie
en réunion à l'étage 38.

Le bonsoir à tous les colocataires du Multivers...
Vous êtes sur la bonne fréquence.

Une petite musique d'ascenseur avant d'accéder à l'étage suivant.

La petite pluie tombe, tombe entre les arbres…
Le clair de lune retire ses nuages et les oiseaux de nuit
se mettent à boire l'ondée jusqu’à la dernière goutte…


L’étage 39 est une clairière dans une séquence nocturne.
Périodiquement, tout l’espace en trois dimensions y devient
un espace en deux dimensions. L’étage prend alors l’allure
d’un clair-obscur forestier peint à la gouache, dessin animé
par des mains dissimulées dans l’ombre.

(Journal intime d’un homme errant au quarantième étage)

Ici le temps semble à la fois s’arrêter et s’étirer de long en large. De plus en plus de séquences passées me reviennent au fil des jours. J’en viens à réfléchir sur le fonctionnement de la mémoire. Je me dis qu’il y a de l’arbitraire, de l’aléatoire. On se souvient plus de sa première chaîne-hifi que de ses premiers pas. On se souvient plus de certains orages que de son premier cd. On se souvient plus des commencements que des avant-premières. On se souvient de certaines choses, grâce à l’émotion qui les accompagne. On se souvient des premiers poèmes, pas forcément des premiers mots. On se souvient de beaucoup de choses, et puis on n’y pense plus, on se rappelle simplement soi-même et c’est déjà bien.

Ce matin j’ai encore trouvé du sable au pied de mon lit…


…


L’étage 40 est un vaste réseau d’autoroutes désertes, de périphériques silencieux, reliant quelques rares stations-relais également vidées de la moindre présence humaine ou animale. La plupart des escalators ne fonctionnent plus. Le sable a commencé à envahir une partie de l’étage.