Après le chien, le chat !

Un Raminagrobis, né de bonne famille
Et de bon pedigree, vivait insoucieux
Du greffier sans papiers, maigre, silencieux
Et privé de logis, qui squattait la charmille.

En noble siamois pour qui le soleil brille,
Imbu de son pelage et du bleu de ses yeux,
Il avait belle vie et rendait grâce aux cieux
Pour sa douce fourrure en place de guenille*

Alléché par la table et le gîte cossu
De celui qu’il avait surnommé le pansu,
Le matou de gouttière alors se fit maroufle…

Mimant en sa présence un mauvais coryza
Qui fait fuir un félin quand bien même il ne l’a,
Il devint de ce fait le beau chat qui pantoufle…



*Joker

Bravo les amis. A l'heure où vous avez posté ces rimes je ne savais toujours pas par quel bout prendre ces rimes qui m'avaient pourtant paru faciles.

Un poète maudit

Il arrive en retard aux repas de famille
Afin qu'on sache bien qu'il est insoucieux
De ces menus plaisirs qui transportent aux cieux
Ses cousins assemblés auprès de la charmille.

On ne le voit jamais avec la moindre fille.
La mine chiffonnée, avec de petits yeux,
Il reste dans son coin, sombre, silencieux,
Cependant que Phoebus sur ces agapes brille.

La musique est vulgaire et le buffet cossu,
Pour bien se distinguer de ce monde pansu
Il prend de la hauteur et des airs de maroufles.

C'est un maudit poète et dans sa poche il a
Des vers, exaspérants comme la coryza,
Qu'il griffonne le soir, les pieds dans ses pantoufles.

Entre mauvaise idée et poète maudit, vous avez tiré votre épingle du jeu avec beaucoup d'élégance... Euh, zef, je pense que corysa est du genre masculin, simple coquille de typographie !
Si Mona voulait bien se donner la peine de nous proposer une série dont elle a le secret, nous serions ravis... N'est-ce pas Zef ?

Merci Alex, j'étais persuadé que coryza était féminin ( sans doute à cause de la corrida )
Faut dire aussi que je n'avais jamais employé ce terme auparavant.

C'est avec plaisir que je m'échinerai les rimes de Mona

Je t'avais aussi signalé cela Tizef, mais ça fait 2 fois et mon post est effacé : pourquoi ?

Avant de chercher d'autres rimes, je me suis encore penchée sur celles-ci :


Réflexions

Nous sommes tous parents d’une même famille,
Puisque d’Eve et d’Adam, hélas silencieux,
Nous descendons, dit-on, mais eux, insoucieux,
Ne nous ont pas offert héritage qui brille…

Bien sûr on a les fleurs, les fruits et la charmille,
L’or du soleil couchant pour enchanter nos yeux,
Quand nous souffrons l’espoir de conquérir les cieux
Qui nous furent ravis pour une peccadille ! *

L’avenir sans surprise attend l’homme cossu,
Et creuse aussi son trou pour le gourmand pansu…
Bien-pensant ou athée et même les maroufles

Partiront un matin de grippe ou coryza…
En attendant ce jour, chacun s’en fiche il a
Les pieds en éventail au chaud dans ses pantoufles.

C'est très connu :

Portiques feux
Basaltiques majestueux
Mystiques cieux
Musiques yeux
Splendeurs calme
Odeurs palme
Approfondir languir

Je ne puis, Mona, que confirmer la chute de ton sonnet philosophique ( dont j'apprécie vivement la légèreté du ton)

Merci pour les rimes ( On reste un peu dans le genre en s'interrogeant sur d'éventuelles vis antérieures )

Très sages Réflexions de notre chère Mona à laquelle nous pardonnerons le hiatus du vers 11... ou athée !
Aïe, aïe, aïe, je ne dis plus rien... et je compense par ces quelques bouquets

Alex, l' Ignoble persécuteur !