Le cas d'un ami, sans doute ? Recommande-le à Saint-Urbain, patron des ivrognes.
J'aurai mis "pour échapper" : ça coute rien, ça évite le hiatus et le redoublement sonore.
Mais hiatus ou pas, c'est super, parce que faire son chant du cygne devant l'auberge du rapace !!!!

Et sans avoir un coup dans l'aile !

On peut aussi faire un sonnet :

Entre le jour et moi l'impénétrable mur
Qui m'a fait consumer le meilleur de mon âge,
Plaise-toi l'augmenter de force et de courage
Au coin le plus perdu du plus nocturne azur.

Sois calme et, t'éloignant, pardonne à ce cœur dur ;
Pas plus que le tombeau n’épouvante le sage,
- Et c'est le souvenir d'un si cruel outrage -
Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur.

Eternité de l’homme, illusion ! chimère !
En quelque lieu qu'il aille, ou sur mer ou sur terre,
Le Poète vous dit : " Ô lâches, soyez fous !

Leur regard est intense et leur bouche attentive,
Leur doigt rude et fatal se pose devant nous ;
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive".

Moyen, voire passable, sinon incompréhensible, puis avouer ensuite sur qui on a copié :

André Chénier, L’Amérique :
Entre le jour et moi l'impénétrable mur.
Du Bellay, Les regrets :
Qui m'a fait consumer le meilleur de mon âge
Philippe Desportes, Plainte :
Plaise-toi l'augmenter de force et de courage
André Chénier, Les nébuleuses :
Au coin le plus perdu du plus nocturne azur.
Mallarmé, Hérodiade :
Sois calme et, t'éloignant, pardonne à ce cœur dur
Hugo, Contemplations, La nature :
Pas plus que le tombeau n’épouvante le sage
La Fontaine, Philomèle et Progné :
Et c'est le souvenir d'un si cruel outrage
Lamartine, L’isolement :
Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur;
Louise Ackerman, L’amour et la mort :
Eternité de l’homme, illusion ! chimère !
Baudelaire, Le couvercle :
En quelque lieu qu'il aille, ou sur mer ou sur terre,
Rimbaud, L’orgie parisienne :
Le Poète vous dit : " Ô lâches, soyez fous !
Anna de Noaille, Les rêves :
Leur regard est intense et leur bouche attentive,
Vigny, Les destinées :
Leur doigt rude et fatal se pose devant nous
Lamartine, Le lac :
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive.

C'est pas du détournement de rimes, ça ?

Super
Ça marche à tous les coups

Super
Ça marche à tous les coups

@Tizef,
tout simplement génial ce détournement de Mallarmé, ça coule comme du jus de fruits... à 13°... allez 14 pour un bon Vacqueyras ;)
puis-je me permettre un bémol maître sur :
Et échapper un temps à l'implacable ennui.
la répétition du son "é" : "Et échapper" n'est pas... euh... elle est... euh...comment dire euh... dit avec des fleurs c'est mieux

Bien vu Pussicat
d'autant que
"Echapper un instant " est bien plus simple

Bien vu Pussicat
d'autant que
"Echapper un instant " est bien plus simple

Monsieur Prudhomme (Verlaine)

Il est grave : il est maire et père de famille. 
Son faux col engloutit son oreille. Ses yeux 
Dans un rêve sans fin flottent insoucieux, 
Et le printemps en fleur sur ses pantoufles brille.

Que lui fait l'astre d'or, que lui fait la charmille
Où l'oiseau chante à l'ombre, et que lui font les cieux,
Et les prés verts et les gazons silencieux ?
Monsieur Prudhomme songe à marier sa fille.

Avec monsieur Machin, un jeune homme cossu,
Il est juste-milieu, botaniste et pansu.
Quant aux faiseurs de vers, ces vauriens, ces maroufles,

Ces fainéants barbus, mal peignés, il les a 
Plus en horreur que son éternel coryza, 
Et le printemps en fleur brille sur ses pantoufles.


Monsieur Prud’homme Junior 

Il arrive en retard au repas de famille, 
La mine chiffonnée, avec de petits yeux. 
Anarchiste et poète, il est insoucieux 
Du cénacle bourgeois où son gros papa brille. 

Un merle virtuose enchante la charmille, 
Mais l’enfant d’Apollon se languit d’autres cieux : 
Il boude chaque plat, morne, silencieux, 
Et prend étrangement des manières de fille. 

Lorsque la prune clôt ce déjeuner cossu, 
Lorsque bourré ronflote un convive pansu, 
Notre voyant s’éveille et, singeant les maroufles, 

Clame ses vers maudits. D’un seul jet il les a 
Torchés la veille au soir, malgré son coryza, 
Dans le coquet fumoir, chaussé de ses pantoufles. 

Trop fort !!!