Après la lecture de ce "poème" je viens de me taper tout le forum et je me dis que finalement ça valait la peine!

Bah! Laissons le faire. Je pense que c'est à lui de prouver ses dires. Qu'il pousse plus loin son audace. (Ça n'en manque pas!) Que Karminator, le Schwarzenegger de la poésie, nous rafale une bonne pluie de projectiles poético-délirant et on verra bien!

C'est son idée qui est en jeu, qu'il la défende et qu'il nous surprenne, sinon... Sinon, ça restera un pavé dans la mare.

Totalement d'accord.

Enfin, dernier détail. Si on n'essaie pas, on arrive à rien. Si on ne pousse pas (je ne savais pas écrire de nouvelles, je me soigne, par exemple), on n'arrivera jamais non plus.

Mais bon, l'humilité ne nuit pas, il me semble. Après, peut-être est-ce cela qui m'irrite dans la démarche de Karminator. Enfin, c'est un parti pris personnel.

Bien joué, il a finalement réussis son chaos.
Son texte ce n'est pas lui qui l 'a écrit mais nous tous sur ce forum.
Et la, je dis chapeau bas.

Citation :

Entièrement d'accord, l'esthétisme à lui seul n'a jamais fait une poésie. La forme on s'en fout, tout est à inventer, à bas les règles préhistoriques, bien d'accord!
Tu dis qu'il faut parler de "choses importantes" en poésie, encore d'accord, fou nan? Sauf que pour ce dernier point par exemple, hé bien, le thème n'est que "prétexte" à la poésie. La "profondeur" n'est pas une question de sujet mais de comment on habille ce sujet avec ses propres guenilles et ses paillettes...
Ensuite pour en revenir au beau qui ne fait pas poésie, le "rien" non plus, encore moins le "banal" et là je te suis, sauf que... Pas facile à trouver, l'inédit...

c'est limpide pourtant :

Kermin a tort

de toute façon, t'en sais rien toi

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Bon, long retour après des mois d'absence. On m'a contacté pour le Laboniris, disant que mon texte - oui texte - en est un exemple parfait. C'est un endroit pour essayer, pour faire différent, pour renouveler, pour javelliser la langue.

J'irai question par question, avant de mettre une explication plus complète de mon travail. Finir par jaser du Laboniris.

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"J'imagine donc que c'est au lecteur de se taper tout le boulot ?"
Oui et non.
Oui, comme dans toute poésie, le travail est au lecteur au moment de la lecture et au poète au moment de l'écriture.
Non parce que le travail, c'est de comprendre la relation entre Chaos et chacune des parties de l'oeuvre.

"Mais comme ce texte est classé dans "Laborinis" et que j'ignore ce que cela veut dire"
Se renseigner avant de lire, c'est toujours bien.

"En fait, est-ce une manière de réinventer l'écriture, de la décomposer pour la réassembler?"
On ne cherche pas à écrire, ici. On cherche à explorer les limites de la compréhension symbolique intrinsèque. Gauvreau (et je crois qu'il faut l'avoir compris moindrement avant de s'attaquer à mon oeuvre) écrivait du théatre non-figuratif où l'émotion ressortissait malgré la présence de vocable connu et existant. Ici, on veut comprendre jusqu'où l'humain comprend à travers des symboles qui, à priori, sont vraiment sans sens. (et insensible à son essence)

"D'abord, les symboles, ensuite, la phonétique, et après, la syntaxe? Enfin, je me trompe peut-être d'ordre, aussi... Ou associer des sons à des lettres, aussi?"
Il y a une évolution, c'est certain. L'objectif du texte était de commencer au néant, et de déconstruire l'écriture à partir de là.

"Où se termine le laboratoire ?
Où le commence le foutoir?"
Mais Widj' T'as pas compris que je me fout de toi! (héhé)

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Avant d'aller plus loin, deux lectures s'imposent. Deux pièces de théâtre de Claude Gauvreau, la première un peu plus "classique", et la deuxième beaucoup moins, pour le moins dire.
http://claudegauvreau.blogspot.com/2008/01/la-jeune-fille-et-la-lune.html
http://claudegauvreau.blogspot.com/2008/03/fatigue-et-ralit-sans-soupon.html
Sinon, en peinture, on peut voir de l'automatisme (le style littéraire que Gauvreau crée) avec les peintres comme Riopelle et Borduas.

Comme on peut le voir avec ces lectures, Gauvreau déconstruisait le langage de plusieurs façon. Soit en utilisant des images qui ne font référence à rien ("Le corset charnu s'ébat non loin de la vapeur de l'engin"), soit en utilisant des mots qui n'existe pas (et qui ne représentent RIEN; qui sont dont non-figuratifs) "Keulessa Kyrien [...]". C'est beaucoup moins évident dans le deuxième texte, mais le premier est très clair et magnifiquement imagé, malgré les images non-figuratives, justement. C'est à partir de cette idée que j'ai bâti Chaos; comment, à partir du vide, arriver à un entendement qui surpasse le langage même.

Ensuite, ça "illustrer le chaos à travers six "poèmes" interdépendants dont la succession n'est pas indifférentes à l'entendement du tout." c'est la base. Les six poèmes sont une construction à partir du néant, vers une nouvelle forme de langage qui - tout en étant non-figurative elle aussi, c'est-à-dire sans sens commun défini - explique une réalité facilement exprimable mais difficilement explicable : le chaos.

Le chaos n'est PAS n'importe quoi. Le hasard fera toujours que le "n'importe quoi" aura une structure quelconque, et toute forme de structure est un échec à la définition du chaos. À la limite, d'avoir séparé le poème en section, et de lui avoir donné un titre, c'est d'échouer aussi à ma tentative, mais il faut débuter quelque part.

"N'importe quel bébé pourrait frapper un clavier d'ordi et en sortir du similaire."
Présente-le moi ton bébé qui comprend la démarche artistique des automatistes et qui tente de la pousser plus loin, et je te dirai qu'il est un génie de l'Art.

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Le Laboniris.
Bon, c'est difficile.
C'est certain que si on cherche de simpels haikus, en lisant dans cette section, on vient à cracher vertement sur des poètes anciens comme Mallarmé, et ça je refuse. Je ne sais pas combien d'entre vous ont lus "un coup de dés", mais ça, c'est du grand Laboniris. Il faut pousser l'audace tout en cherchant à écrire un texte qui soit compréhensible et dirigé. Il ne faut pas juste chercher à choquer par la forme ou faire du "beau". La poésie est - à priori et malgré ce que notre époque tente de nous inculquer - tout sauf et beaucoup plus que du beau. La poésie c'est l'aboutissement de la langue. Alors, par pitié, si vous n'êtes pas prêt pour l'audace, ne touchez pas à cette section.

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Je ne dis pas que j'ai la littérature infuse et que j'ai raison. Je sais que j'essaie et que ma tentative est réfléchie construite et dirigée, en circonvolution autour d'un thème difficile et parfaitement intraitable.

Sur ce, je relance ici officiellement le débat! Chacun au clavier!

- Karminator Prométhée le divin titan ('tit'enfant) qui veut vous faire réfléchir.

(au fond, le plus grand Chaos, c'est la discussion que cet écrit génère!)

Merci à vous d'avoir accepté de nous laisser publier votre texte. Vous saviez que ça allait être houleux, puisqu'il a déjà été publié (pour les Anciens Oniriens : dans la catégorie Apprentissage). Je pense que la houle ne vous déplaît pas, vous avez le pied marin. Merci quand même d'avoir accepté d'affronter les critiques sans hésiter quand nous vous l'avons demandé.
Place au débat !

Karminator :

et vlan!

???!!!!,,,;!??

juste pour vous, et vlan !

n'empêche, cette discussion sur le Chaos n'est pas terminée; je reveindrai bientôt avec une nouvelle arme (espérons qu'elle ne sera pas aussi dissonante que la précédente)

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PV



(désolé, je n'ai toujours pas pigé la fonction "citer" sur ce site)

Je te propose une idée de texte pour ton "chaos 2, le retour" :


A ma gauche, Karminator, le pourfendeur de mots, la terreur des apocopes, le grand triturateur des poètes

A ma droite Emile Zola, alias la bête humaine, aka l'assomoir.

Un grand match en perspective. Les deux hommes montent sur le ring, la foule est en délire. La cloche sonne le premier round :

Karminator balance un Crochet du droit,
Vlan [
Suivi de deux crochets du gauche
vlan et vlan ] ]
trois poings de suspensions
Vlan ...
et un énorme poing virgule
Vlan ;

Zola en perd ses hémistiches. Il cherche à ouvrir un guillemet, en vain, Karminator balance un trait d'union en travers la gueule
vlan -
avant de le renvoyer à la ligne au moyen de trois accents circonflexe successifs.
Vlan, vlan, vlan ^^^


Zola est à terre, le voilà qui crache deux trois apostrophes. L'arbitre compte les chapitres
10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1, 0

vainqueur par CHAOS, Kerminator ! Le naturalisme, comme c'est bien naturel, peut aller se rhabiller.

La grande finale la semaine prochaine : Kerminator, le grand exterminateur de la littérature, contre Baudelaire, alias Charlie le toxico, l'homme dont le spleen bas et lourd pèse comme un couvercle. Un beau délire en perspective

Je dois le prendre comme une attaque, Chari?

J'ai lu Baudelaire et Zola, tu sais. D'excellents auteurs, surtout à leur époque et par le fait que leurs textes sont intemporels.

Mais d'un, on ne fait pas d'omelettes sans casser Zola, et d'oeufs, on ne cherche pas à RÉPÉTER mais bien à PERPÉTUER leur mémoire. Baudelaire n'était-il pas à s'accoutrer en fou pour choquer le bon peuple, justement?

- KPV