Un concours de sonnets ? Je vote "POUR" ! Pas pour y participer car j'ai bien du chemin encore à faire dans le domaine (peut-être d'ailleurs ne le ferais-je jamais, tout dépendra de l'humeur du jour , mais pour le simple plaisir de lire les compositions qui ne manqueront pas d'être variées et plaisantes.

Merci Bulle de cette précision. Pour moi zo-o est plus évident, mais les règles sont sujettes à caution et faites pour être détournée, dit-on, même par les plus grands...

Le tigre

Écrasés tout le jour par l'éclatant soleil,
Les randonneurs restaient calfeutrés dans leur tente.
Quand le couchant lançait un doux rayon vermeil,
Ils sortaient explorer la nuit inquiétante.

Ils assistaient alors en cachette au réveil
Des bêtes : le putois, la hyène méchante,
Le boa constrictor. Mais nul n'était pareil
Au hibou hululant qui sème l'épouvante.

Spectacle saisissant ! Il advint une fois
Que, se trouvant ainsi au plus profond du bois
- Ne me croirez-vous pas ? Que nul ne me dénigre :

Ils l'ont vu de leurs yeux, s'en souviendront toujours ! -
Ils virent, s'approchant à pattes de velours,
La gueule grand ouverte, un majestueux tigre.

Très bon. On se croirait dans un film d'aventure.

Cauchemar, génocide, exploration, formation des vampires, ce tigre nous a diversement inspiré

Voici comment Charles Cros mobilise ce somptueux félin

Conseil

Quand sur vos cheveux blonds, et fauves au soleil,
Vous mettez des rubans de velours noir, méchante,
Je pense au tigre dont le pelage est pareil :
Fond roux, rayé de noir, splendeur de l'épouvante.

Quand le rire fait luire, au calice vermeil
De vos lèvres, l'éclair de nacre inquiétante,
Quand s'émeut votre joue en feu, c'est un réveil
De tigre : miaulements, dents blanches, mort qui tente.

Et puis, regardez-vous. Même sans ce velours,
Quoique plus belle, enfin vous ressemblez toujours
A celui que parfois votre bouche dénigre.

D'ailleurs si vous tombiez sous sa griffe, une fois ?
On ne peut pas savoir qui l'on rencontre au bois :
Madame, il ne faut pas dire de mal du tigre.

Une jolie leçon de drague. Qu'en pensent ces dames ?

A qui le tour de proposer des rimes ?

Pas mal la comparaison de charles Cros : la femme est une tigresse, hé ! Mais j'ai préféré le safari de Meleagre : quelle aventure !

Sauf que mi-aulement fait diérèse. Je vous le dis que les plus grands prennent des libertés avec la prosodie...

Oui, des sonnets très différents, par leur sujet et leur tonalité. Mais un point commun, vous avez remarqué ? On a tous mis le "tigre" à la fin du poème...

Oui, le tigre était le point d'orgue, en somme.

Si le coeur vous en dit :

ardentes
petits
appétits
pendantes.
luisantes
blottis,
appesantis
absentes.
grillon,
chanson ;
verdures,
désert
ouvert
futures.

Bien sûr on peut mélanger les rimes à son gré et les mettre au singulier ou au pluriel. On a même droit à un joker.