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1 Utilisateur(s) anonymes
Re : Détournement de rimes |
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Onirien Confirmé
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Je vous remercie! Tizef
Dès que j'aurai un peu de temps je me remettrai à cet exercice. A bientôt!
Contribution du : 12/04/2015 18:23
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Re : Détournement de rimes |
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Onirien Confirmé
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Le Paon se plaignant à Junon
Jean de la Fontaine Le Paon se plaignait à Junon : Déesse, disait-il, ce n'est pas sans raison Que je me plains, que je murmure : Le chant dont vous m'avez fait don Déplaît à toute la Nature ; Au lieu qu'un Rossignol, chétive créature, Forme des sons aussi doux qu'éclatants, Est lui seul l'honneur du Printemps. Junon répondit en colère : Oiseau jaloux, et qui devrais te taire, Est-ce à toi d'envier la voix du Rossignol, Toi que l'on voit porter à l'entour de ton col Un arc-en-ciel nué de cent sortes de soies ; Qui te panades, qui déploies Une si riche queue, et qui semble à nos yeux La Boutique d'un Lapidaire ? Est-il quelque oiseau sous les Cieux Plus que toi capable de plaire ? Tout animal n'a pas toutes propriétés. Nous vous avons donné diverses qualités : Les uns ont la grandeur et la force en partage ; Le Faucon est léger, l'Aigle plein de courage ; Le Corbeau sert pour le présage, La Corneille avertit des malheurs à venir ; Tous sont contents de leur ramage. Cesse donc de te plaindre, ou bien, pour te punir, Je t'ôterai ton plumage. Détournement Viens ! Mon préféré de Junon , A côté de moi, mon amour, ma raison. Que tu me plais ! Quand tu me murmure: « Déesse, ma beauté, tu m’as fait don Des couleurs dignes de ta nature. A côté de toi je ne suis qu’une bête, pauvre créature. Tes cheveux, ta blondeur, tes yeux éclatants Sont pour moi l’aube du printemps. » Oh ! Que ton amour apaise ma colère Jamais de la vie je te ferai taire ! Tu es si grand alors si petit est le rossignol Jamais je ne te laisserai t’éloigner de mon col. Je t’aime tu sais. Qu’ainsi il soit ! Comme tes ailes colorées que notre amour se déploie. Reste à côté de moi ! Sous mes éclatants yeux Pierres précieuses du lapidaire Qui brillent selon l’humeur des cieux, Qui étincellent juste pour te plaire. Toi qui es ma propriété, Rien que je possède ne vaut tes qualités. Nous avons tous deux beaucoup en partage, Moi ton esprit, toi mon courage. Je dois pourtant t’avertir d’un présage : Des bouleversements sont à venir ; C’est le rossignol qui m’a dit dans son ramage : Il y a rien contre toi, mais tout pour me punir, Affreuse punition, me priver de ton plumage.
Contribution du : 16/04/2015 21:55
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Re : Détournement de rimes |
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Joli, Mariajo
C'est une bonne idée d'avoir conservé cette diversité des mètres propre à La Fontaine et qui donne à ses fables ce faux air de vers libres avant la lettre qui en fait le charme.
Contribution du : 17/04/2015 07:28
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Re : Détournement de rimes |
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Onirien Confirmé
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Merci, Tizef
Cet exercice est pour moi une bonne occasion pour lire les fables de La Fontaine. Il est tout simplement impressionnant. J'en ai appris quatre par cœur, celle-ci a été la première. En plus, ses fables est une véritable encyclopédie. Merci encore!
Contribution du : 17/04/2015 17:34
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Re : Détournement de rimes |
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Onirien Confirmé
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Cet exercice est pour moi une bonne occasion pour lire les fables de La Fontaine. Il est tout simplement impressionnant. J'en ai appris quatre par cœur, celle-ci a été la première. En plus, ses fables sont une véritable encyclopédie.
Merci encore! J'ai fait une correction!
Contribution du : 17/04/2015 19:41
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Re : Détournement de rimes |
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Maître Onirien
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Gérard de Nerval :
Dans les bois Au printemps l'oiseau naît et chante : N'avez-vous pas ouï sa voix ?... Elle est pure, simple et touchante, La voix de l'oiseau - dans les bois ! L'été, l'oiseau cherche l'oiselle ; Il aime - et n'aime qu'une fois ! Qu'il est doux, paisible et fidèle, Le nid de l'oiseau - dans les bois ! Puis quand vient l'automne brumeuse, il se tait... avant les temps froids. Hélas ! qu'elle doit être heureuse La mort de l'oiseau - dans les bois ! Gemini : On boit ! Bacchanales. L’aède chante Le vers de sa terrible voix Avec une verve touchante. Sa Muse ? Une gueule de bois. Siffle, au loin, une dame oiselle Des verres qui rongent les fois, Jure à Bacchus d’être fidèle Et paye avec un chèque en bois. Fin de la fête ; aube brumeuse, On se resserre aux cafés froids. Quelle cuvée ! Orgie heureuse ! Tournez, tournez, chevaux de bois ! Pas peu déçu de la comparaison !
Contribution du : 25/04/2015 03:16
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Re : Détournement de rimes |
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Visiteur
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Le second quatrain est un poil besogneux, mais dans l'ensemble je préfère ton poème a celui de Nerval qui se contente de recycler des clichés.
Contribution du : 25/04/2015 09:39
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Re : Détournement de rimes |
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Onirien Confirmé
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A Monseigneur le Dauphin La Fontaine
Je chante les Héros dont Esope est le Père, Troupe de qui l'Histoire, encor que mensongère, Contient des vérités qui servent de leçons. Tout parle en mon Ouvrage, et même les Poissons : Ce qu'ils disent s'adresse à tous tant que nous sommes. Je me sers d'Animaux pour instruire les Hommes. Illustre rejeton d'un Prince aimé des cieux, Sur qui le monde entier a maintenant les yeux, Et qui, faisant fléchir les plus superbes Têtes, Comptera désormais ses jours par ses conquêtes, Quelque autre te dira d'une plus forte voix Les faits de tes Aïeux et les vertus des Rois. Je vais t'entretenir de moindres Aventures, Te tracer en ces vers de légères peintures. Et, si de t'agréer je n'emporte le prix, J'aurai du moins l'honneur de l'avoir entrepris. Détournement En allant manger chez ton voisin, chez ton compère J'ai tiqué devant une annonce mensongère. Je me suis abstenu de lui donner des leçons Oui! Je suis contrôleur en poids de poissons. Sans râler je lui ai payé la belle somme Pour lui éviter la honte devant ses hommes. Il devrait lever ses mains corrompues aux cieux Remercier que ce coup là j'ai fermé les yeux. Tout compte fait je ne me suis pas pris la tête Une femme m'assena: je dis: Une conquête! Son audace m'a laissé bouche bée, sans voix, Alors j'ai sorti mes gros billets comme un roi. Elle m'a fait miroiter maintes aventures Qui m'ont fait dresser tableaux et milles peintures. Pour la belle je paierai aussi le prix. Le contrôle? Tant pis, du moins je l'entrepris.
Contribution du : 26/04/2015 18:33
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Re : Détournement de rimes |
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Maître Onirien
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Beau choix de texte, ou l'on voit le fabuliste tutoyer un dauphin !
Notez, Marie-Jo, qu'on ne fait pas rimer un singulier et un pluriel : somme/hommes, voix/roi. Mais le 'contrôleur en poids de poissons" est une vraie trouvaille ! (les petits poids sont rouges ?)
Contribution du : 27/04/2015 12:04
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Outre fables |
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Re : Détournement de rimes |
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Maître Onirien
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Invitation à la valse (René-François SULLY PRUDHOMME)
C'était une amitié simple et pourtant secrète : J'avais sur sa parure un fraternel pouvoir, Et quand au seuil d'un bal nous nous trouvions le soir, J'aimais à l'arrêter devant moi toute prête. Elle abattait sa jupe en renversant la tête, Et consultait mes yeux comme un dernier miroir, Puis elle me glissait un furtif : "Au revoir !" Et belle, en souveraine, elle entrait dans la fête. Je l'y suivais bientôt. Sur un signe connu, Parmi les mendiants que sa malice affame, Je m'avançais vers elle et, modeste, ingénu : "Vous m'avez accordé cette valse, madame ?" J'avais l'air de prier n'importe quelle femme, Elle me disait : "Oui", comme au premier venu. En plus rustre / grossier : Invitation à te taire Je t’avais dis, mon gros : « Cette affaire est secrète ! » Mais sa gueule, mon gros, fermer ne pas pouvoir ! Tu ne fais que l’ouvrir du matin jusqu’au soir, Et je donne raison au non-sens qu’on te prête. Mon gros, ni ta cervelle, et encor moins ta tête, Ne savent réfléchir comme fait le miroir ; J’invite tes parents leur copie à revoir, Et la correction je lui ferai sa fête. Ton intellect s’en tient au statu quo connu ; (1) De pensée et d’esprit la nature t’affame Comme l’a fait Voltaire avec son "Ingénu". Tu me vois donc marri. « Mais de quelle madame ? » Vas-tu me demander en regardant ma femme. Tu penses comme, gros, le premier con venu. (1) Fan de Kid Créole ! Tout le monde, j'espère, aura compris que l'important était de présenter Sully Prudhomme.
Contribution du : 27/04/2015 13:28
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