Bravo Meleagre à toi aussi, tu as su tirer parti des rimes sans tomber dans la mélancolie. Il fallait seulement oublier Baudelaire...

Très bon en effet ce poème, Méléagre, en particulier les quatrains. Le vers 1 est super.
Les tercets souffrent un peu des rimes obligées, mais rien ne t'empêche à présent de les modifier ( si ce n'est déjà fait )

Errare humanum est, perseverare diabolicum ! De cette citation attribuée à Sénèque je tâcherai de me souvenir de la seconde partie !
Pour ce qui est de ton poème, Meleagre, le premier vers est tout simplement "cornélien"...
Une petite erreur de prosodie au vers 10 (pensée) ne gâte pas pour autant l'ensemble qui reste correct quant bien même j'ai aussi quelque souci avec vile qualifiant tempête ...

Merci pour les compliments ! Je préfère aussi les quatrains aux tercets, qui ont surtout souffert de l'heure tardive...
Alex, tu parles de "toute pensée servile" ? Je comprends pas trop cette règle de prosodie de Sorgel : "L'élision est obligatoire (...) dans les mots terminés par aie, ée, ie, oie, oue, ouie, ue, uie". Cela veut dire que ces mots-là ne peuvent pas être suivis d'une consonne, et qu'ils doivent être devant une voyelle ou à la fin du vers ? Bigre, ça complique les choses !

Des idées de rimes ?

Oui, voici quelques idées de rimes issues d'un sonnet de l'un de nos contemporains que j'apprécie tout particulièrement...

naissant-lève-sang-sève-couchant-grève-alléchant-rêve
voix-branches-bois-hanches-serein-refrain...

A vos écritoires...

Tu n'es pas le seul Alex
J'ai vachement le trac.
Il ne nous reste plus qu'à nous souhaiter mutuellement bon voyage.

oui Meleagre, tu as bien compris les règles de l'élision : Dans le corps d'un vers les mots qui se terminent par un e doivent obligatoirement s'élider avec un autre suivi d'une voyelle, sauf si l'on veut que cela compte pour une syllabe. Par ée cela devient obligatoire. Evidemment que cela complique les choses, c'est bien pour cette raison (entre autres) que l'on se passionne à déjouer ces pièges. Si c'était trop facile ce serait lassant, non ? Alors bon courage !

Dans mon petit pouèm il est aussi question de voyage. Mais en kayak de mer.

J'aime bivouaquer chaque soir sur la grève
Et près d'un humble feu contempler le couchant.
Hier soir il était d'émeraude et de sang,
Ces intenses couleurs ont imprégné mon rêve.

Il fait un peu frisquet, Phebus enfin se lève,
Un couple d'huîtriers s'envole en bruissant.
Dans mon corps engourdi je sens monter la sève
Et l'océan scintille aux feux du jour naissant.

Un zéphyr de Nordet fait remuer les branches
Des pins et des cyprès et dans le petit bois
L'aigrette et le coucou font entendre leur voix.

Je mène mon esquif à la pointe des hanches
Et chante mon bonheur sur des flots si sereins.
Seuls les oiseaux de mer subissent mes refrains.

Avec toutes mes excuses à Fred

Très bien tizef, rien à enlever ni à ajouter ! Tu me rapelles un certain Razkaiou que j'ai connu dans le temps...
Bien aussi pour avoir "déniché" mon auteur préféré !

Pour ma part, et sans trop savoir comment j'en suis arrivé là, je dédie ce petit texte à ma grand tante Madeleine (Paix à son âme !) qui exerça ce dur métier durant plus d'un demi siècle !

Une autre époque


Comme il était coutume en ce siècle naissant
Elle partait à l’aube avant que ne se lève,
Par les matins d’hiver qui lui glaçaient le sang,
Un trop pâle soleil qu’elle disait sa sève…

Ici point de congés, moins encore de grève !
Tout au long de ces jours, de l’aurore au couchant,
Madeleine brossait avec ce pauvre rêve
D’une fin de journée au pourboire alléchant.

Au sortir du lavoir et des caisses en bois
Fusait parfois un rire, ou quelque éclat de voix
Quand on faisait séchoir d’une mauvaise branche…

Quand arrivait le soir, d’un air toujours serein,
Elle rentrait enfin, faix de linge à la hanche,
En chantonnant toujours quelque joli refrain…

M.... ! Deux fois toujours dans le dernier tercet ! Ca m'apprendra à relire posémént, d'autant qu'il y a peut-être d'autres c....ies !