Bonne question ! Ca sera peut-être (?) correct sur le plan métrique mais vraiment peu élégant à la lecture qui t'oblige à prononcer vi-es... Je ne crois pas avoir trouvé cet exemple chez les auteurs classiques mais je n'ai pas la "poésie infuse" depuis La cantilène de Sainte Eulalie jusqu'à nos jours !

Tenez on va essayer pour voir...

Soir - tombée- flambée - houssoir
asseoir - nimbée - dérobée - dressoir
enclume - plume - miel
voile - ciel - étoile

Oui on peut mettre vi-es mais, comme dit alex, lu à haute voix ça fait bizarre ! à la fin d'un vers pas de problème.

Bon j'ai essayé mes rimes et, horreur ! rien ne se perd chez Google : un blog qui date de plusieurs années est ressorti avec ce poème. Bon, vous n'êtes, bien entendu, pas tenus de travailler sur ces rimes, c'était juste une expérience...

Pour moi, pas de problème et pour ne pas démarrer sur une fausse piste je n'irai pas interroger Gogol avant d'avoir rédigé mon sonnet... Merci Mona !

Ben moi j'y suis allé comme un vilain curieux. Je suis épaté par le talent de cette belle inconnue.
Dur dur de lui arriver à la cheville (qu'elle doit avoir exquise, j'en suis persuadé )

hum ! vous êtes de vils flatteurs, j'en jurerais...
Mais me voilà bien punie et prise à mon propre piège : pourrais-je retravailler ces rimes une seconde fois ? Dilemme ! Demain ma journée est prise, donc je devrai attendre au moins de voir ce que vous en ferez...Alors bon courage et n'oubliez pas votre joker !

Il est certain que le joker est fort utile pour évacuer ce fichu houssoir

Voici ma copie, tout à fait hors de saison, mais c'est venu comme ça


Sur Honfleur, la neige est tombée.
Elle a recommencé ce soir,
Je l'observe à la dérobée,
Dans le carré, viens donc t'asseoir.

Buvons, frais sorti du pressoir,
Ce cidre à la grâce nimbée
Avec une crêpe flambée,
Prends du calva sur le dressoir.

A bord de notre chère « Etoile »,
( Le plus beau des bateaux à voile )
L'escale a comme un goût de miel.

Sur ce quai, gris comme une enclume,
Douce et blanche comme une plume,
La neige est un cadeau du ciel.

Bravo Tizef ! Tu as eu vite fait dis donc ! En tout cas c'est réussi. Moi j'ai eu du mal avec ce fichu dressoir !
Bon c'est un essai bucolique mais pas de très grande envergure.

Dans mon jardin

J’aime en sentir l’odeur lorsque arrive le soir ;
La taille du laurier, avant la nuit tombée,
Me fera tout à l’heure odorante flambée :
Je le pousse dans l’âtre à l’aide du houssoir.

Le vieux banc me fait signe et m’invite à m’asseoir
Pour contempler au loin la campagne nimbée
De l’auréole d’or au soleil dérobée,
Pour offrir à la lune un immense ostensoir.*

Le forgeron vaillant frappe encor son enclume,
Et mon ami Pierrot va me prêter sa plume
Afin de dédier des paroles de miel

A l’éden que la nuit va couvrir de son voile.
Fera-t-il beau demain ? J’interroge le ciel,
Avant que ne s’allume une première étoile.

Bravo à tous les deux.
Tizef, le ton, le rythme, le sujet, les expressions, tout est léger dans ce texte, comme la neige qui tombe. Du point de vue typographique, il n'y a pas d'espace après le signe "(", ni avant ")". Il faut donc écrire : "(Le plus beau des bateaux à voile)". Mais ce n'est qu'un détail.
Mona, ça donne envie d'aller dans ton jardin ! J'aime ce lyrisme mélangé de légèreté (mon ami Pierrot), cette personnification des objets ("le vieux banc me fait signe"), et se mélange des cinq sens.

Vous ne m'en voudrez pas si plusieurs éléments de mon poème ressemblent aux vôtres ?

La cheminée

Par la fenêtre entrait la lumière du soir.
Dans l'âtre crépitait la première flambée.
Le craquement soudain de l'imposant dressoir
Répondait au fracas d'une bûche tombée.

Le jour qui déclinait m'invitait à m'asseoir,
A savourer enfin, comme à la dérobée,
Un vin voluptueux, frais sorti du pressoir,
Qui chauffait lentement ma joue de feu nimbée.

Dans ma bouche assoiffée il avait goût de miel,
Et pouvait l'emporter sur le nectar du ciel.
Il allégeait mon cœur fourbu comme une enclume.

Il me semblait enfin voir s'entrouvrir un voile,
Apercevoir au loin une brillante étoile.
Si enthousiasmé, je pus prendre la plume.