On sait tout mon salaud !
Fini ton vilain trafic du salami soit disant pur porc au canasson tout pourri !
Tu croyais pouvoir agir sans sanction ? Non, mon cochon.
Au choix : la rançon ou la prison. Mon prix : un million – nada pour toi, mais un joli pacson pour moi.
Tu vas sortir ton pognon avant lundi ou alors il y aura du suif !
Fais pas ton rigolo, nous on n’a pas d’humour du tout quand il s’agit du fric.
Ah pour finir : Pas un mot aux flics !

(Encore que du "très bon" cette semaine !!!! Ca nous manquait ! Voilà ma contribution, j'ai à peine triché...)

"Grand barbu j'ai pas vu mon train sous mon sapin ! Marron ! Chocolat !

Tu m'as fait faux-bond, nada dans mon chausson, truand !

Ca va pas ? J'avais pourtant tout dit dans mon chiffon, t'as pas mal d'aplomb tocard !

Basta avec ton gag, t'as fait un four !

Tu rabats ton blair fissa, pas à la saint glin-glin, cossard !

Un gros bifton, va pour un lingot, ça fait mon blot ! Pas du bidon sinon on fait un carton !

J'ai affranchi mon frangin malabar, il t'aura au tournant si tu nous fais macaron !

Alors pas d'baratin sinon on t' fait tricard dans mon bronx !

Tu nous fais coucou, sitôt fini, sitôt parti.

Pas mauvais zigs, cric croc on boit à toi ! Les morbacs."

zorg ! je suis passée à côté du "avec", perdu !

Oh joie de retrouver tout ce petit monde organisé en un pétillant front de libération... Je dois avoué que je suis séduit par l'idée d'une rotation, ne serait-ce que pour éviter ce genre de passage à vide, j'ai fait un petit tour loin des écrans et je ne pensais pas m'absenter si longtemps.
Coton la contrainte en tout cas, je vais essayer de m'y atteler mais c'est pas gagné...

Très jolie tous ces textes pas de E dedans et pas très compliqué à lire...

Mais là je n'ai pas de texte à écrire pour cette contrainte-ci.

Bon eh bien je dois confesser mon échec pour cette contrainte. Il ne me reste plus qu'à me réfugier dans l'humilité...

Pour cette semaine je vous propose de suivre la contrainte de costic:

Écrire un texte gai ou humoristique commençant par
"personne ne m'aime"
Y inclure les phrases:
- La vie s'éteint comme les cercles d'eau
-la lumière est la moelle de l'ombre
- l'erreur pèse sur nos paupières

Allons allons joyeux lurons!

« Personne ne m'aime ! Personne ne m'aime ! » Du lever au coucher il se répétait cette phrase dans sa tête sans en comprendre les tenants ni les aboutissants. Il avait une sale tête, un corps laid, une voix gluante, un regard chassieux, mais ce n'était pas une raison. Tout le monde a le droit d'être aimé, quand même !
Il sortait de chez lui et rencontrait un couple d'amoureux qui riaient comme des fous en lançant des cailloux dans l'étang du parc. Il se plantait devant eux et leur disait sans rire : « Vous verrez, vous deux, vous ne perdez rien pour attendre, la vie s'éteint comme les cercles d'eau. » Alors les amoureux lui lançaient des pierres et des injures coupantes. Il ne comprenait pas pourquoi.
Ensuite, il entrait dans un restaurant chic, se faufilait en catimini dans le cagibi où on avait caché le tableau électrique. Il dévissait les plombs et les mettait dans sa poche. La salle à manger pleine de vieux messieurs et de jeunes secrétaires maquillées était soudain plongée dans le noir. Il montait sur une table et disait sans rire : « La lumière est la moelle de l'ombre, messieurs dames, sucez-la dans le noir si vous voulez revoir le jour ! » Et puis il s'enfuyait sans comprendre pourquoi le cuisinier le poursuivait jusque dans la rue en brandissant un hachoir.
La troisième phrase, « l'erreur pèse sur nos paupières », il ne savait pas où ni comment la placer. Alors il a disparu sans laisser de traces.
On dit par chez nous qu'il était un avatar de Till Eulenspiegel redescendu parmi les hommes pour nous pourrir la vie, mais rien n'est sur. De nos jours, avec la pollution et le marasme des idées, nous nageons dans le brouillard : l'erreur pèse sur nos paupières, et nous ne nous en rendons même pas compte !

Et alors? Je n'ai pas envie de me retrouver tout seul. Pondez, diantre!

Personne ne m'aime, c'est comme si ils me fuyaient tous... Pourtant je n'ai pas de tare, aucun vice qui soit réellement de nature à faire fuir... Bon d'accord je pue l'mégot et l'pinar à plein sinus ; c'est vrai qu'à partir d'une certaine heure je deviens irritable ; « désolé j'étais soûl » j'le dis souvent, j'avoue... Mais ils devraient bien savoir que je suis gentil au fond... Je suis pas alcoolique, j'ai des problèmes affectifs. Je suis pas violent, j'ai des colères qui fermentent et finissent par faire péter le fût qui était trop fragile... Et cette fragilité fait que maintenant je suis seul, et que pour moi la vie s'éteint comme les cercles d'eau. Oui parce que je vous ai pas dit mais en plus je suis poète... Je crée des images avec des mots, et c'est pas rien! Je peux vous transporter devant un coucher de soleil sur l'océan en vous parlant des vaguelettes d'écume qu'enflamme l'astre avant d'être bordé par le bout du monde ; je peux vous plonger dans le doute et l'introspection en vous disant que la la lumière est la moelle de l'ombre... Comment puis-je être si seul, si malheureux, en possédant de tels pouvoirs ? Ils doivent être jaloux... Jaloux de mon humilité... Oui parce qu'en plus je suis très humble, sûrement beaucoup trop. Je ne dis à personne que je suis un génie... Je suis jugé et banni, mais l'humanité est ainsi faite, l'erreur pèse sur nos paupières ; un peu moins sur les miennes et la preuve c'est que je veille plus tard...

"Personne ne m'aime" avait répondu tristement Œdipe à la pythie qui demandait la raison de sa présence.

Il s'était présenté devant le temple au petit matin, pour trouver enfin des réponses aux problèmes complexes qui encombraient son existence. La solitude lui pesait, vagabond depuis toujours, il n’avait jamais connu la douceur d'une famille et s’en désolait. Ce soir, il arrivait à une grande ville inconnue et avait souhaité s'arrêter préalablement dans ce petit sanctuaire, loin de l'enceinte de la cité. On lui avait vanté que, pour un seul drachme par prédiction, elles seraient de qualité. Il tendit trois pièces à la devineresse pour autant de prophéties.

Un peu d'une poudre odorante fut versée dans un brasier, dégageant une fumée âcre dans laquelle la pythonisse plongea la tête.

Quelques secondes plus tard, elle rendit son premier oracle: "La vie s'éteint comme les cercles d'eau".

Pas facile à interpréter... Mais Œdipe se souvint qu'il devait rencontrer à midi un vieil homme près d'un puits --une forme de source circulaire. Œdipe pensa qu’aura sans doute à sauver le vieillard. Maintenant qu’il était prévenu, le vieil homme pourrait compter sur lui, qu'il s'agisse d'une maladie, d'une blessure ou d'une agression…

La sibylle releva encore la tête pour livrer le second oracle: "la lumière est la moelle de l'ombre".

Encore moins facile à comprendre! Que voulait dire la prêtresse ? Œdipe sombra dans un océan de questions avant de repenser à l'auberge où il comptait se rendre ce soir. Un voyageur la lui avait recommandée, laissant entendre qu'une des serveuses, une belle femme délicieusement mûre, se glissait volontiers à la nuit tombée dans le lit des jeunes hommes. Œdipe anticipa qu'ils feraient l'amour avant tant de fougue qu'ils en seraient tous les deux illuminés, puisque sans doute était-ce là le sens de la divination.

Il était un peu perdu dans ses rêveries érotiques quand une troisième phrase éclata: "l'erreur pèse à nos paupières!".

Là, il eut beau chercher, son esprit ne trouva rien. C'était tout simplement incompréhensible...

Le temps passait. Les trois oracles ayant été donnés, Œdipe fut gentiment poussé vers la sortie. Le ciel était bleu, le soleil éclatant... Il était maussade d'avoir dépensé en vain trois drachmes pour écouter un charlatan lui prédire des choses aussi éloignées de sa véritable quête.

Il soupira en remontant sur sa monture, la tête toujours occupée par la même question: quand reverrait-il sa chère famille ?